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Les nouveaux programmes de français seront implantés dès septembre

La jeune fille est à son bureau. Elle tient un crayon dans sa main gauche. Elle a la tête baissé vers des feuilles et semble très concentrée (18 mai 2022).

La province offre 47 millions de dollars pour l’implantation du nouveau programme scolaire pour l’année 2023-2024.

Photo : Radio-Canada / Axel Tardieu

Dès septembre, les nouveaux programmes de sciences, de français langue première et littérature ainsi que d’immersion française devront être mis en place de la maternelle à la troisième année dans les écoles primaires de la province. L’année suivante, ces programmes devront être enseignés jusqu’à la sixième année, selon la province.

À la même période l’an dernier, les conseils scolaires avaient mis à l’essai pour la première fois le programme scolaire mis à jour, et des changements ont été apportés depuis.

À l’automne, les conseils scolaires continueront également d’implanter le programme de mathématiques et d’anglais aux groupes de la quatrième à la sixième année.

Évidemment, nous voulons être la province la plus performante vers laquelle les autres se tournent, a indiqué la ministre de l’Éducation, Adriana LaGrange, lors d’une conférence de presse tenue vendredi.

La province offre 47 millions de dollars pour l’implantation du nouveau programme scolaire pour l’année 2023-2024. Cela correspond à un budget de 800 $ par enseignant et de 45 $ par élève.

Des élèves d'une école d'Altario, en Alberta.

La première ébauche du programme scolaire sortie en mars 2021 a été vivement critiquée pour ses imprécisions. En réponse aux préoccupations soulevées, des changements qui devaient résoudre des problèmes de contenu considéré comme trop lourd, mal adapté à l’âge des élèves et manquant de clarté ont été apportés.

Photo : Radio-Canada / Bryan Labby

Changements apportés

Des règles de grammaire ainsi que des précisions quant aux types de textes étudiés à chaque niveau ont été ajoutées afin d’améliorer le programme de français, langue première, et littérature.

Le programme met désormais l’accent sur les compétences de communication orale et propose des attentes plus définies à cet égard. La culture et les perspectives francophones sont également mises de l’avant afin de développer un sentiment d’appartenance et une relation positive avec le français.

Pour sa part, le contenu du programme d'études en immersion française s'alignera davantage sur les principes d’apprentissage et de l’appréciation d’une langue seconde ainsi que sur le développement des compétences en écriture créative des élèves.

Afin d’améliorer la clarté et la charge de travail, les éléments redondants et non essentiels ont été éliminés du programme d’immersion française, et le contenu a été modifié, notamment en ce qui concerne la lecture et la communication orale, afin de fournir un programme plus approprié au développement des élèves, selon le ministère.

Le programme de sciences date de 1996. Son contenu révisé mettra maintenant plus de l’avant la compréhension des pratiques agricoles en Alberta et des dinosaures, ainsi que des connaissances fondamentales des différentes disciplines de la science.

Le nouveau programme permettra aux élèves de développer davantage leurs compétences en résolution de problèmes avec les algorithmes et le codage, et inclura clairement et de façon respectueuse les perspectives, connaissances et compétences des peuples autochtones.

D’autres changements, comme des clarifications dans le langage, l’élimination de répétitions ou encore l’ajout de définitions et d’exemples, ont été ajoutés.

Trop de choses en même temps

Selon Jason Schilling, le président de l’Association des enseignants de l’Alberta (ATA), les enseignants seront débordés par l’ajout de trois programmes et trois années scolaires.

C’est trop de choses en même temps, il faut mettre l’implantation sur pause afin d’offrir plus de temps, de soutien et de ressources pour que les enseignants fassent la transition, croit-il.

« Nos écoles sont vouées à l'échec si nous prenons l'état actuel de nos écoles et l'état actuel de la mise en œuvre des programmes scolaires, et nous en rajoutons encore plus. »

— Une citation de  Jason Schilling, président de l’Association des enseignants de l’Alberta

Selon Jason Schilling, le gouvernement n’a pas suffisamment consulté les enseignants. Il a ajouté que certains d’entre eux lui ont rapporté devoir traduire eux-mêmes, dans leur temps libre, des documents par manque de ressources appropriées disponibles dans la langue de Molière.

Dans un communiqué, Sarah Hoffman, porte-parole du Nouveau Parti démocratique de l’Alberta en matière d’Éducation, affirme que le programme scolaire n’est pas adapté au développement de nombreux enfants et que la province ne devrait pas aller de l’avant avec ce dernier.

Le déploiement du programme [du Parti conservateur uni] a été bâclé, les enseignants n'ont pas été soutenus tout au long du processus, et ce sont les enfants qui en paient le prix, ajoute-t-elle.

Levon Yon, un père de deux enfants de cinquième et sixième année à Calgary, croit pour sa part qu’il y a eu un manque de communication entre les conseils scolaires de Calgary et les parents en ce qui concerne la première vague d’implantation qui a commencé l’an dernier.

Selon lui, le programme était mal planifié et mal établi. Il avoue que ses enfants ont eu de la difficulté avec le nouveau programme, spécialement en mathématiques, puisqu’ils n’avaient pas reçu tous les apprentissages nécessaires pour intégrer le nouveau contenu. Cela a eu un effet négatif sur leur estime de soi.

Bonne collaboration

Yic Camara, père de deux enfants de l’École Sainte-Jeanne-d’Arc à Edmonton, est heureux que des changements qu’il avait soulevés, notamment en lien avec les perspectives francophones et autochtones, aient été apportés dans le nouveau programme scolaire.

Je pense que le gouvernement a écouté, mais on verra bien, j’espère que ce n’est pas dans le cadre des élections qui viennent bientôt [...], dit-il. On va regarder comment ce curriculum va réellement s'appliquer parce que ça aussi c'est une autre étape, mais en tant que parent, on sera très vigilants sur ces éléments pour l’éducation de nos enfants.

Pour le programme de français, il y a eu une bonne collaboration entre les conseils scolaires francophones et le ministère , affirme Tanya Saumure, président de la Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta.

L'expérience de pilotage fut positive. Plusieurs de nos enseignants ont eu la chance de participer à la révision et à la mise à l'essai du nouveau programme de français langue première. Ceux-ci nous ont indiqué que ce curriculum établit clairement le contenu à enseigner et vient appuyer le parcours culturel identitaire de nos élèves, ajoute-t-elle.

Tanya Saumure rappelle toutefois qu’il y a toujours un manque évident de ressources en français pour le curriculum de sciences et de mathématiques de la quatrième année à la sixième année, mais elle salue la subvention du gouvernement pour aider à obtenir ces ressources. Elle s’inquiète tout de même quant au moment où celles-ci seront disponibles.

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