Des divisions scolaires du Manitoba déplorent un manque de financement

La présidente du conseil d’administration de la Division scolaire Louis-Riel, Sandy Nemeth, estime que le financement de la province « n’est pas suffisant et que cela fait longtemps que ce n’est pas suffisant ».
Photo : Radio-Canada / Travis Golby
Des divisions scolaires du Manitoba affirment que l’augmentation de financement accordée par la province n’est pas suffisante pour répondre aux besoins des écoles. Selon certains éducateurs, les établissements scolaires ont du mal à joindre les deux bouts avec la hausse des coûts et des taux d’inscriptions.
Le mois dernier, la province a déclaré que chaque division scolaire manitobaine bénéficierait d’une augmentation d’au moins 2,5 % des fonds de fonctionnement pour l’année à venir.
La présidente du conseil d’administration de la Division scolaire Louis-Riel (DSLR), Sandy Nemeth, indique que certaines divisions accueillent plus d’élèves que prévu, ce qui rend plus difficile l’établissement d’un budget pour l’année à venir.
Sa division, qui comprend la partie sud-est de Winnipeg, a accueilli près de 550 nouveaux élèves cette année.
Sandy Nemeth mentionne que l'augmentation du financement provincial fait suite à des années de sous-financement. Les fonds supplémentaires obtenus par sa division ne sont donc pas suffisants pour combler le manque accumulé, d'après elle.
Ce n’est pas suffisant. Cela fait longtemps que ce n’est pas suffisant
, a-t-elle précisé jeudi, lors de la première journée du congrès annuel de l’Association des conseils scolaires du Manitoba, qui se tient à Winnipeg.
Pour la première fois en 20 ans, elle a dû puiser dans l'excédent budgétaire de la DSLR afin de maintenir les programmes.
À lire aussi :
Pour la DSLR, l’augmentation du financement cette année s’élève à 8,1 millions de dollars, entre l’aide au fonctionnement et la subvention de compensation de l’impôt foncier.
Le ministre de l’Éducation, Wayne Ewasko, a indiqué jeudi que le financement de la division avait augmenté de 8,4 % cette année, après des augmentations de 6,1 % l’année dernière et de 11,8 % en 2021.
M.Ewasko note aussi que son ministère va consacrer une enveloppe de 900 000 $ pour augmenter la subvention de soutien aux nouveaux arrivants, soit un total de 1,8 million de dollars pour cette année scolaire.
De son côté, le président de l’Association des conseils scolaires du Manitoba, Alan Campbell, rappelle qu’une fois l’année scolaire commencée, le budget est fixé. Cela signifie que le financement pour soutenir les élèves qui s'inscrivent pendant l'année peut mettre du temps à arriver.
M. Campbell, qui préside également la Division scolaire d’Entre-les-lacs, au nord de Winnipeg, explique que si un groupe important de familles envoie leurs enfants à la division à la mi-octobre, par exemple, le financement pour ces élèves n’est pas assuré avant l’année scolaire suivante
.

Le président de l’association des conseils scolaires du Manitoba, Alan Campbell, indique qu’une fois l’année scolaire commencé, le budget est fixé.
Photo : Radio-Canada / Travis Golby
La DSFM ne fait pas l’exception
Le directeur général de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), Alain Laberge, indique que son établissement est aussi touché par des soucis financiers, car comme la majorité des divisions scolaires urbaines, la DSFM reçoit aussi des élèves tout au long de l’année scolaire
.
Il faut comprendre que toutes les divisions scolaires au Manitoba reçoivent un budget basé sur le nombre d’élèves de l’année précédente. Donc tous les nouveaux élèves qui arrivent au cours de l’année seront financés l’année suivante
, explique-t-il.
Selon M. Laberge, la DSFM met de côté l’équivalent de quatre postes d’enseignants dans ses budgets annuels pour prévoir une possible croissance non financée. Toutefois, le directeur général rappelle que les écoles ne sont pas qu’un espace d’apprentissage.
On doit s’assurer, en tout premier lieu, que l’élève est bien accueilli et qu’il débute sa socialisation de façon positive.
Dans nos écoles, nos directions et notre personnel sont formés pour accepter des élèves à tout moment de l’année. Il faut aussi impliquer les parents le plus tôt possible dans ces démarches
, indique-t-il.
Cependant, Alain Laberge précise que sa division reçoit parfois des enfants ayant des besoins plus particuliers, au milieu de l’année scolaire, qui nécessitent l’accompagnement d’un travailleur social par exemple.
Ceci n’est habituellement pas prévu dans les budgets de base, mais nous mettons aussi une certaine somme de côté pour appuyer ceux et celles qui en ont besoin
, mentionne M. Laberge.
Avec les informations d'Emily Brass