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8 morts violentes à Edmonton en 12 jours, mais pas de quoi s’inquiéter, selon des experts

Une voiture de police stationnée à l'arrière d'un immeuble à appartement.

Le 16 mars, les agents Travis Jordan et Brett Ryan ont été tués lorsqu'ils se sont rendus dans un appartement en raison d'un cas de violence familiale.

Photo : Radio-Canada / David Bajer

Radio-Canada

Le mois de mars n’est pas terminé et il y a déjà eu huit morts violentes à Edmonton, dont certains ont été commis avec une arme à feu.

Cependant, des spécialistes pensent que cette vague n’indique pas que la ville est plus dangereuse. Devrions-nous être inquiets pour notre vie? Non, affirme Daniel Jones, président adjoint des études de la justice au collège Norquest. Avant cette carrière, il était agent à la police d’Edmonton pendant 25 ans.

Selon lui, il s'agit plus d’une série d'incidents tragiques sans lien entre eux.

Une série qui a commencé aux premières heures du 5 mars, lorsque Nathan Frencheater, 34 ans, a été poignardé à mort dans le quartier de Haddow, dans le sud-ouest d’Edmonton. Un membre de sa famille a été arrêté et accusé de meurtre au deuxième degré.

Deux jours plus tard, au début de la soirée du 7 mars, les policiers ont trouvé deux personnes grièvement blessées par balles dans une voiture stationnée dans le secteur de Delwood. Mohamed Lamin Fofanah, 20 ans, et Mya Adialmouna, 21 ans, n’ont pas survécu à leurs blessures.

Le 11 mars à 2 h 30, les policiers se sont rendus sur les lieux d’un accident de voiture dans une ruelle du quartier Beacon Heights. Cependant, les policiers ont conclu que le conducteur a été victime d’une agression mortelle après avoir constaté le type de blessures qu’elle avait. L’homme de 44 ans est mort sur la scène du crime.

Le lendemain, le 12 mars, un homme est entré dans une pizzeria, à Woodcroft, armé d’une arme à feu. Il a tiré sur un employé de 55 ans avant de prendre la fuite. La victime a été transportée à l'hôpital avec des blessures mettant sa vie en danger.

Le 15 mars, un homme a été tué par balle dans le quartier Kilkenny.

L’agent Travis Jordan et l’agent Brett Ryan ont été tués le 16 mars, quand un adolescent de 16 ans leur a tiré dessus sans leur laisser le temps de répliquer, explique la police d'Edmonton. Le suspect s’est donné la mort et sa mère est à l’hôpital dans un état grave.

Des facteurs socioéconomiques

La liste est longue, mais Daniel Jones dit qu’il faut éviter de faire des connexions entre des homicides successifs. Lorsque j’étais policier, je me souviens que nous avons eu huit homicides en neuf jours, complète-t-il.

Ce genre de circonstance n’est pas unique. L'an dernier, neuf personnes ont été tuées sur une série de jours. Trois ont été tués par la police.

Temitope Oriola, professeur de criminologie et de sociologie à l’Université de l’Alberta, dit qu’il est difficile d’expliquer les crimes violents, mais précise que leurs facteurs sont multiples.

L’accessibilité aux armes à feu est un des problèmes, notamment ceux que les civils ne devraient pas posséder, dit-il. Cependant, il fait remarquer que la toxicomanie, la santé mentale et l’isolation sociale, spécialement celle des jeunes hommes, ainsi que les traumatismes sont également des facteurs.

Daniel Jones souligne d’ailleurs que les services de police et le système de justice, mais aussi l’éducation et le système de santé ne tiennent pas compte du possible fait qu’une personne violente souffre d’un trouble en raison d’un ou plusieurs événements traumatisants.

De son côté, Temitope Oriola note que les crimes ont souvent lieu dans des quartiers défavorisés. Améliorer la qualité de vie dans ces quartiers pourrait éventuellement baisser le nombre de crimes violents : le crime est un événement social.

Avec des informations de Taylor Lambert

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