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15 000 enfants d’Ottawa n’ont pas reçu le vaccin contre la rougeole pendant la pandémie

Un petit garçon pleure dans les bras de sa mère en recevant un vaccin.

Selon un médecin, une meilleure logistique assurerait une meilleure couverture vaccinale. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Kin Cheung

Radio-Canada

Des milliers d'enfants ne sont pas protégés adéquatement contre la rougeole et d'autres maladies à Ottawa faute d'avoir reçu des vaccins de routine pendant la pandémie, selon de nouvelles données de Santé publique Ottawa (SPO).

Les autorités de santé publique évaluent ainsi l’administration de vaccins en suivant le nombre de commandes de vaccins qu’elle reçoit de la part des fournisseurs de soins de santé qui administrent les injections.

Les dernières données disponibles suggèrent que les commandes du vaccin ROR qui protège contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, ainsi que le vaccin RRO-Var qui protège ces trois maladies ont diminué de 30 % en 2020 par rapport au nombre typique de commandes dans les années qui ont précédé la pandémie.

Les commandes de vaccins contre la rougeole ont continué de chuter en 2022 par rapport aux années antérieures.

Sur la base de ces données de distribution, nous estimons qu’environ 15 000 enfants à Ottawa ont manqué de recevoir une dose de ROR ou de RRO-Var entre 2020 et 2022, a déclaré un porte-parole de SPO par courriel à CBC.

Une fiole du vaccin contre la rougeole.

Deux injections du vaccin ROR offrent une protection à près de 100 % contre la rougeole à vie. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Catherine Allard

La rougeole est une maladie infectieuse très contagieuse qui infectait la plupart des enfants jusqu'à ce qu'un vaccin soit introduit dans les années 1960. Selon Santé publique Ontario, à l'échelle mondiale, la rougeole demeure la principale cause de décès chez les enfants par une maladie évitable par la vaccination. En moyenne, un à deux enfants meurent par chaque tranche de 1000 cas.

Deux injections du vaccin ROR offrent une protection à près de 100 % contre la rougeole à vie.

C'est toujours préoccupant d'entendre que certains enfants ne soient peut-être pas à jour [dans leur vaccination], car cela signifie qu'ils ne sont pas suffisamment protégés contre les maladies pour lesquelles nous avons des vaccins pour les protéger, a affirmé la responsable de l'immunisation à Santé publique Ottawa, Marie-Claude Turcotte.

Les responsables de la santé publique avaient précédemment averti que la baisse de la couverture vaccinale augmentait le risque d'épidémie de rougeole dans la ville, car la rougeole est si contagieuse.

Des efforts pour rattraper

Les données de l'année dernière montrent que le volume des commandes de tous les vaccins de routine est toujours inférieur de 10 % à ce qu'il était avant 2020, a poursuivi Marie-Claude Turcotte, bien que le nombre soit supérieur à 2020 et 2021.

Selon Santé publique Ottawa, le volume de commandes pour le vaccin cinq en un (la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la polio et l'Haemophilus influenzae de type b), généralement administré lors du rendez-vous de six mois d’un bébé, n’a pratiquement pas changé au cours de la pandémie.

SPO a également suspendu sa participation au programme de suivi des vaccins pour les enfants d'âge scolaire par l’entremise de la base de données Panorama de l'Ontario pendant deux années scolaires, 2020-2021 et 2021-2022.

Le programme invite les parents à informer SPO des vaccins que leur enfant a reçus, comme l'exige la Loi sur l'immunisation des élèves de l'Ontario. Fin 2022, la santé publique a repris le programme et a envoyé des avis à plus de 12 000 étudiants nés en 2005 et 2015.

C'est un rappel aux parents d'aller faire vacciner l'enfant, a dit Marie-Claude Turcotte.

Mme Turcote est interviewée dans un corridor du CHEO.

Marie-Claude Turcotte, responsable du programme d’immunisation à Santé publique Ottawa (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Chaque enfant vacciné fait la différence

Le scientifique principal à l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa, le Dr Kumanan Wilson, a tenu à mettre de l’avant que chaque enfant vacciné fait la différence en ce qui concerne la rougeole et la coqueluche.

Ce sont certains de nos virus les plus infectieux, nous devons donc avoir une couverture vaccinale élevée, a poursuivi celui qui est aussi directeur scientifique de CANImmunize, une entreprise basée à Ottawa qui crée un logiciel pour suivre l’immunisation.

Même une petite baisse de la couverture [vaccinale] de la rougeole peut entraîner des épidémies.

Le Dr Wilson a mentionné que CANImmunize, qui gère une application gratuite qui permet aux parents de suivre les vaccinations de leurs enfants, a signalé une baisse des nouvelles inscriptions pendant la pandémie.

Nous sommes encore un peu à la traîne.

Le Dr Kumanan Wilson en train de parler au micro.

Le Dr Kumanan Wilson (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

L'entreprise travaille actuellement avec le CHEO et Kids Come First pour concevoir un logiciel qui permettra aux parents de la région de réserver un rendez-vous en ligne pour faire vacciner leurs enfants. Il devrait être disponible pour les parents en mai, a indiqué la société.

Le Dr Wilson a évalué à environ 1 à 2 % le nombre d’enfants qui ne se font pas vacciner pour des motifs religieux, entre autres. Selon lui, le retard vaccinal est plutôt dû à la confusion.

Nous aimons beaucoup parler de la réticence à la vaccination et du mouvement anti-vaccin, mais en réalité, la logistique est souvent à l'origine de bon nombre de ces problèmes.

En améliorant la prise de rendez-vous, on aura ainsi une meilleure couverture vaccinale, a-t-il assuré.

En attendant le nouveau système qui verra le jour en mai, Santé publique Ottawa a élargi la disponibilité de la vaccination de routine dans ses cliniques de vaccination familiale et communautaires, ainsi que dans ses centres de bien-être. Les parents qui n'ont pas de médecin de famille ou un autre fournisseur de soins de santé peuvent prendre rendez-vous pour un vaccin sur son site Web dans l'une des cliniques.

Avec les informations de Laura Glowacki, de CBC News

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