Nombre record de candidates aux élections provinciales de l’Île-du-Prince-Édouard
Il n'y a jamais eu autant de femmes candidates aux élections provinciales à l'Île. Elles sont plus de 40 à se présenter contre 34 en 2019. Nombre d'entre elles appellent plus de femmes à s'engager en politique pour faire changer les choses.

Plus d'une quarantaine de femmes sont candidates aux élections provinciales de 2023 à l'Île-du-Prince-Édouard, un record.
Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur
Le 29 mars 1993, Catherine Callbeck devenait la première femme à remporter une élection générale au Canada. 30 ans plus tard, le succès de la cheffe du Parti libéral de l'époque est encore bien ancré dans la mémoire collective.
Pour moi, Catherine Callbeck était une inspiration pour continuer. N'importe quoi est possible si tu mets ton cerveau et ton cœur dans la campagne
, explique Natalie Jameson, la députée sortante conservatrice, dans Charlottetown - Hillsborough Park.
Catherine Callbeck était un modèle et elle l'est encore aujourd'hui. Elle donne du pouvoir et de la force pour les femmes en politique
, assure Karla Bernard, la députée verte sortante dans Charlottetown - Victoria Park.
« Cela m'inspire. On a encore du travail à faire, mais 30 ans plus tard, oui on peut le faire, et Catherine Callbeck nous a montré que l'on peut le faire. »
Deux femmes cheffes de parti
Aujourd'hui plus que jamais, des candidates s'investissent dans la vie politique insulaire. Depuis l'élection de 1996, le nombre de candidates ne cesse de grimper.
Lors de la dernière élection en 2019, sept femmes avaient été élues à l'Assemblée, un record depuis le passage à 27 députés en l'an 2000. Parmi elle, Natalie Jameson pour le Parti progressiste-conservateur et Karla Bernard pour le Parti vert.
« Nous avons sept femmes dans cette assemblée, nous avons du pouvoir et cela inspire d'autres femmes. »
Par rapport à 1996, où il y avait 14 candidates, leur nombre a plus que doublé en 2011 et il dépasse aujourd'hui 40 candidates, un record. J'ai hâte de voir les changements dans la prochaine Assemblée législative
, explique Karla Bernard.
D'ailleurs, deux femmes dirigent cette année un parti politique dans ces élections provinciales. Une première dans une telle élection depuis 2011. À l'époque, Sharon Labchuk était la cheffe du Parti vert et Mary Olive Carne, celle du Parti conservateur.
On a fait du progrès
Pourtant, certains préjugés persistent à l'Île-du-Prince-Édouard, notamment vis-à-vis des hommes.
Il y a des personnes qui disent : "Non, tu ne peux pas tout faire", mais moi, je travaille très fort. J'ai un grand cœur pour la communauté et pour les enfants. D'ailleurs, mes enfants me donnent l'énergie pour faire mon travail en politique
, assure Natalie Jameson.
Il y a toujours certaines barrières ainsi que des différences entre les hommes et les femmes en politique
, estime Sharon Cameron.
Ce n'est pas encore à 100 %, mais je trouve quand même que l'on a fait du progrès. On parle de cela de plus en plus
, explique Simone Webster-Stahel.
« Je pense que l'on doit continuer à faire un espace pour les femmes. Aujourd'hui, nous sommes capables de trouver une balance entre notre vie de famille et la politique. »
Faites-le, si vous voulez changer quelque chose
Les politiciennes insulaires veulent continuer à prendre de l'importance sur l'échiquier politique. Elles invitent aujourd'hui d'autres femmes à se lancer et à s'investir davantage en politique.
Faites-le, si vous voulez changer quelque chose
, clame Simone Webster-Stahel. Il faut avoir du courage, cela peut être difficile, mais cela vaut la peine parce que si l'on veut changer les choses, il faut participer
, ajoute-t-elle.
« On peut le faire, et pour y arriver on doit le faire ensemble. Alors, si vous êtes une femme, n'ayez pas peur, vous n'avez pas besoin d'expérience pour vous exprimer. »
Un progrès qui pourrait se retranscrire dans les urnes le 3 avril prochain. Les candidates insulaires ont un objectif en tête : celui de dépasser les 26 % actuels de femmes dans l'hémicycle et atteindre la barre symbolique des 30 %.
Un chiffre qui demeurera encore loin du trio de tête au Canada. Les Territoires-du-Nord-Ouest le dominent avec 52,6 %, devant le Québec, avec 46 %, et la Colombie-Britannique en troisième place, avec 42,5 %.