Un forum pour réfléchir à l’insertion des Autochtones au marché de l’emploi

Une centaine de personnes s'étaient inscrites à l’événement, ce qui réjouit Richard Jalbert, le directeur général de la Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec (CDRHPNQ).
Photo : Lindsay Bouchard
La Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec (CDRHPNQ) est d'avis que les entreprises du Québec auraient avantage à faire appel à la main-d'œuvre autochtone pour contrer la pénurie de personnel.
Cette proposition était au cœur des discussions du 2e Forum régional Premières Nations et Inuits qui s’est déroulé les 15 et 16 mars en présentiel et par visioconférence à Gespeg.
L'organisation souhaitait notamment sensibiliser les entreprises de la région à l'insertion d'une main-d'œuvre autochtone et à l'importance d'établir des relations professionnelles durables entre les Autochtones et les allochtones.
Nous travaillons à ce que les rêves des Autochtones se réalisent. Notre mission est de les accompagner et de leur trouver les formations nécessaires pour qu’ils puissent s’accomplir professionnellement. On les aide à ce qu’ils se valorisent
, explique Richard Jalbert, le directeur général de la Commission, qui a également déjà été chef de la Nation micmac de Gespeg pendant trois mandats.
Selon lui, les entreprises ne devraient pas miser exclusivement sur l’immigration dans leur recrutement. On n'a rien contre l’immigration, mais on voit des autobus parcourir de longues distances pour aller chercher des immigrants en région, par exemple. Ce faisant, ils passent devant plusieurs communautés avec des gens disponibles à travailler
, fait-il valoir.
Sensibiliser les employeurs
La CDRHPNQ
a par ailleurs développé une formation auprès des employeurs qui veulent accueillir cette main-d'œuvre, indique Richard Jalbert.De nombreuses entreprises telles que LM Wind Power, le Groupe Ohmega ou la Garde côtière canadienne ont participé au forum.
Réjean St-Arnaud, le directeur général de Formabois, un organisme à but non lucratif qui réalise des études pour déterminer les besoins de formation dans le secteur du bois, estime que les Autochtones ne sont pas suffisamment intégrés dans les usines de transformation du bois.
Son organisme collabore par ailleurs étroitement avec le CDRHPNQ.Les gens des communautés autochtones sont déjà sur le territoire. Ils ont un ancrage particulier ainsi qu’une présence et une connaissance pertinentes. Ce serait une bonne chose pour nous et pour eux aussi qu’on soit capable de les convaincre à venir oeuvrer dans notre secteur
, pense-t-il.
Ce deuxième forum a convaincu Richard Jalbert de poursuivre son travail de sensibilisation. Il faut, dit-il, continuer à marteler que les Autochtones demeurent une ressource essentielle et valorisante avec un bagage de connaissances spécifiques à leur culture.
Rappelons que le 1er Forum régional Premières Nations et Inuits a eu lieu en Abitibi-Témiscamingue en 2021. On voyage à travers les régions pour découvrir différentes réalités régionales. En Abitibi par exemple, on s’est concentrés sur l’industrie minière tandis qu’ici, à Gespeg, on explore les métiers reliés à la filière éolienne
, indique Richard Jalbert, qui est né et a grandi à Gespeg.
Pour sa part, le 3e forum se tiendra sur la Côte-Nord. La date demeure encore inconnue à ce jour. Ce ne sera pas notre dernier forum. Nous n’arrêterons pas tant que notre message ne sera pas compris
, lance le directeur général de la Commission.
La Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec représente 27 communautés dans la province.
Avec la collaboration de Sarah Gagnon-Piché