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« Les vagabondes » explorent leurs rêves à la Maison des artistes visuels francophones

Le collectif est accueilli en résidence pour travailler sur un projet de court-métrage

Marie-Ève Fontaine et Judith Poitras, février 2023.

Marie-Ève Fontaine et Judith Poitras se présentent comme des chercheuses, dormeuses, rêveuses. Elles ont créé leur collectif Les vagabondes en 2021.

Photo : Jonathan Lorange

L’hippocampe est le cœur d’un projet du collectif Les vagabondes, composé des artistes Judith Poitras et Marie-Ève Fontaine. Ce projet évolue au fil leurs rêves.

En 2021, elles obtiennent une résidence d’artiste à l’Avant-première, à Gatineau. Cette occasion leur permet de développer un projet qui fait aussi l’objet d’une résidence à la Maison des artistes à Winnipeg.

Pendant la pandémie, on ne pouvait pas vraiment voyager, on ne pouvait pas faire grand-chose. Alors on s'est dit qu’on allait profiter de nos rêves pour faire des voyages. Alors on s'est vraiment entraînées à nous rappeler nos rêves et à nous les partager, raconte Marie-Ève Fontaine.

Le mot hippocampe a une double signification : il désigne à la fois le siège du fonctionnement cérébral des rêves et l’animal marin.

L'hippocampe, c'est la partie dans le cerveau qui s'occupe de trier les souvenirs et qui s’active durant la phase paradoxale du sommeil, lorsqu’on rêve, explique Judith Poitras.

Marie-Ève Fontaine confie qu'elle a aussi rêvé d’un hippocampe au point d’imaginer d’en faire le symbole de leur projet artistique.

Avec le temps et avec notre expérience de rêveuses, on a commencé à appeler ça des rêves provoqués. Quand on parle de quelque chose, on fait ensuite un rêve en lien avec nos discussions, poursuit Judith Poitras.

L’hippocampe est devenu notre mascotte. Elle apparaît dans notre installation, c'est comme une petite présence qui fait juste faire des petits clins d'œil. C’est une porte d'entrée au monde des rêves, c'est comme le passeur dans le fond du monde de l'éveil au sommeil, ajoute Marie-Ève Fontaine.

Pour Judith Poitras, le rêve a, entre autres, une fonction thérapeutique.

Les rêves peuvent agir comme une forme d'autothérapie. C'est comme si l’inconscient parle avec le conscient. Cela apporte des solutions au réveil. Et puis, il y a vraiment des moments d’art et de beauté. C'est comme si l’on visitait un musée ou une galerie, confie l’artiste.

Marie-Ève Fontaine dit que le rêve la nourrit, notamment sur le plan de l’écriture.

Pour moi, c'est surtout un aspect d'aventure et d'étrangeté que j'apprécie beaucoup (...) Je travaille beaucoup avec les histoires dans mon métier et, dans les rêves, il n’y a pas de début, il n’y a pas de fin, c'est toujours flou, ajoute Marie-Ève Fontaine

Une résidence à Winnipeg pour un projet présenté à Ottawa

Les deux artistes s’inspirent de leurs rêves et créent un imaginaire autour de ces images fantasmagoriques.

« "L'hippocampe", c'est une sorte de collection comme un musée ou même un laboratoire de rêves. Et nous sommes des dormeuses chercheuses. »

— Une citation de  Marie-Ève Fontaine, artiste de théâtre et membre du collectif Les vagabondes

Les deux artistes constituent peu à peu une collection de rêves, puis cherchent à leur donner vie par le biais d’un médium artistique, quel qu'il soit.

Quel médium correspond le mieux à ce rêve-là? On dirait que j'ai envie de te faire un dessin. Alors, j'ai envoyé un dessin à Judith, et Judith me renvoyait un texte. On a commencé à créer des sortes de microœuvres, explique Marie-Ève Fontaine.

Actuellement en résidence à la Maison des artistes visuels francophones, le collectif profite de cette semaine de création pour avancer sur un projet de court-métrage.

On a quelques éléments qui existent déjà depuis notre première étape de travail en 2021 : des objets pour faire des ombres, des petits dessins, des découpages. Cette semaine, on va filmer beaucoup de ces rêves pour faire une compilation et en faire un court-métrage, précise Judith Poitras.

Ombre de femme avec parapluie et poisson.

Aperçu de la performance issu du projet de L'hippocampe, créée en 2021

Photo : Marie-Ève Fontaine

Ce court-métrage sera d’abord projeté dans le cadre d’une installation qui sera présentée durant le Tout petit festival, en juin, à Ottawa.

Un projet protéiforme et adaptable

L’hippocampe est un projet qui s’adapte au processus créatif, en fonction des rêves que font les artistes, mais aussi en fonction des occasions qu’elles rencontrent sur leur chemin.

Le contexte de travail influence le résultat final qui est en constante évolution.

Chacune des résidences que le collectif fait apporte de nouvelles possibilités créatives.

La résidence à la Maison des artistes visuelles francophones se clôturera par une présentation du travail devant un public restreint d’artistes.

On a besoin d’une rétroaction constructive. On a donc invité un petit public entre 10 et 20 personnes qui pourront nous faire un retour qui va nous nourrir pour la suite, précise Marie-Ève Fontaine.

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