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Enseigner en français dans le nord du Manitoba, entre le défi et l’épanouissement

Mme Donovan-Condon est assise devant une vingtaine d'élèves.

Erin Donovan-Condon avec sa classe de maternelle.

Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy

La pénurie d’enseignants est un problème dans les régions rurales du Manitoba. Thompson, dans le nord de la province, présente des défis et des occasions tout particuliers pour les enseignants de français.

Cette ville, qui est la plus grande du Nord manitobain avec une population de 13 000 personnes, est située à 650 km de Winnipeg.

La directrice de l’École communautaire La Voie du Nord, Nicole Nicolas, occupe ce poste depuis moins d’un an. Après avoir été la directrice d’une école à Winnipeg, elle a décidé de tenter l’aventure du Nord et travaille dans la seule école française de Thompson.

Les enseignants cherchent plutôt à travailler dans des centres plus grands comme la ville, ils cherchent moins à se déplacer au rural ou au Nord, explique-t-elle.

Moi, j'encouragerais les enseignants à venir l'essayer, parce que des fois, quand tu arrives dans le Nord, tu ne quittes pas le Nord. Ça te tient à cœur à un moment donné. C'est exactement ça qui m'est arrivé à moi; j’adore le Nord, affirme-t-elle.

C'est la plus belle expérience que tu pourras avoir comme enseignante ou enseignant. Tu apprends beaucoup, ça roule vite, et puis c'est très enrichissant professionnellement.

Une citation de Nicole Nicolas, directrice de l’École La Voie du Nord

Nicole Nicolas note que Thompson reste une ville accessible par la route. Les enseignants y reçoivent aussi la prime annuelle pour les enseignants des régions du Nord. S’il peut y faire -50 °C en hiver, cela ne fait que rassembler davantage la communauté, assure-t-elle.

Ici, à Thompson, on est une vraiment bonne équipe, on veut que nos beaux élèves apprennent à lire et écrire. On veut qu'ils soient prêts à devenir des leaders francophones, que ce soit à Thompson ou ailleurs, ajoute Nicole Nicolas.

Nicole Nicolas est assise à une petite table avec une élève.

La directrice de l’école française de Thompson, L’École communautaire La Voie du Nord, Nicole Nicolas, avec une élève.

Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy

Plus de temps pour vivre ta vie

L’école a été créée en 2009 et est établie dans son propre bâtiment depuis 2016. Deux de ses enseignants sont issus de la communauté. C'est le cas d'Erin Donovan-Condon, qui enseigne en maternelle.

C'est très difficile de trouver des enseignants qui veulent venir au Nord, reconnaît-elle. Il y a [des] enseignants qui vont venir à Thompson, puis vont rester peut-être un an, deux ans.

L’un des défis est de trouver une masse critique d’enseignants qui sont prêts à faire carrière dans le nord de la province. Comme je suis d'ici, j'ai toute ma famille ici, mes enfants peuvent grandir avec leurs grands-parents, les tantes, les oncles et cousins, explique l’enseignante.

Une école sous la neige et un soleil ardent.

L'école communautaire La Voie du Nord, à Thompson.

Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy

Elle croit que l’absence de circulation (il faut 10 minutes pour traverser la ville à l’heure de pointe), la proximité de la nature et la communauté accueillante font partie des attraits de la ville.

Tu as plus de temps pour vivre ta vie, dit-elle.

Et si vous aimez faire des activités à l'extérieur pendant l'hiver, c'est fantastique. Moi, je n'aime pas vraiment l'hiver, je préfère l'été, mais comme je dis, c'est une super belle communauté, et tous les gens qui déménagent ici me disent presque toujours la même chose, résume Erin Donovan-Condon.

Devenir francophone et enseignante

Enfant, elle a fréquenté l’École Riverside, à Thompson, à l’insistance de ses parents, eux aussi enseignants. Ils voulaient que leurs enfants fréquentent une école d'immersion française pour apprendre le français. Alors j'ai été en immersion de la maternelle jusqu'au secondaire, explique-t-elle.

Erin Donovan-Condon a suivi des études à l’Université de Brandon, dans le sud du Manitoba, et a eu l’occasion d’effectuer tous ses stages d’enseignement en français, à l'École New Era. Elle y a été enseignante pendant un an, avant de se dire qu’elle retournerait dans sa ville natale pour deux ans.

Mme Donovan-Condon assise devant un jeune qui lève la main.

Erin Donovan-Condon demande à ses élèves de raconter une histoire à l'aide d'une série d'images.

Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy

Mais les 2 ans sont devenus 15 ans, et je suis toujours ici, dit-elle avec un rire. Elle a enseigné dans son ancienne école, avant de se joindre à l’École La Voie du Nord pour perfectionner son français. J’adore la langue française, ajoute-t-elle.

Elle souhaite aussi que sa fille, qui est élève à l’École La Voie du Nord, se définisse comme francophone.

Mes deux parents sont anglophones, mais j'ai appris le français à l'école et je continue à utiliser mon français. Je vis pas mal en français, à part de l'anglais que je parle à la maison avec mon mari, précise-t-elle.

Erin Donovan-Condon note qu’elle a un rôle spécial en tant qu’enseignante de maternelle et native de Thompson. Je suis souvent la première enseignante que les parents de la communauté vont rencontrer quand leur enfant va à l’école, indique-t-elle. Une personne qui est née et qui a grandi ici.

lls voient que, oui, même si mon enfant est anglophone de famille anglophone, il peut bien réussir en français, conclut-elle.

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