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Plusieurs lacs du Bas-Saint-Laurent risquent d’être envahis par la moule zébrée

Des dizaines de moules zébrées dans une main.

La moule zébrée profite de conditions favorables pour se développer dans les lacs Témiscouata, Matapédia et ailleurs dans Rimouski-Neigette. (Photo d'archives)

Photo : AFP/Getty Images / AFP

Perrine Bullant

Un organisme d'experts-conseils en environnement et en gestion de l'eau, a évalué le niveau du risque de près de 700 lacs au Québec face à l'implantation de la moule zébrée et plusieurs plans d'eau au Bas-Saint-Laurent présentent un risque « élevé » ou « très élevé » d'être aux prises avec cette espèce envahissante.

Dans l’Est-du-Québec, la présence de la moule zébrée a été observée en 2022 dans le lac Témiscouata. Un autre lac d’envergure, le lac Matapédia, présente un risque élevé d’envahissement de l'espèce. Le lac Plourde, le lac Noir et lac à l’Anguille, dans la région de Rimouski-Neigette, sont aussi des zones préoccupantes.

Pour le déterminer, l'organisme Rappel a analysé la concentration de calcium dans l’eau. C’est un facteur propice à la prolifération de la moule zébrée, explique Mélissa Laniel, biologiste pour l’organisme. Elle permet à la moule de faire des grandes colonies étant donné que la moule a une coquille, elle a besoin de calcium pour sa coquille, détaille-t-elle.

La moule zébrée est originaire de la mer Caspienne. Elle a été observée pour la première fois en Amérique du Nord, en Ontario en 1988. Quatre ans plus tard, elle était déjà disséminée dans les grands lacs du Canada, des États-Unis et dans le fleuve Saint-Laurent.

Les activités humaines sont principalement la cause de la prolifération de l'espèce envahissante. C’est ce qui s’est passé pour le lac Témiscouata. Naturellement isolé, le plan d’eau est aujourd’hui vulnérable à la formation de ces populations de mollusques.

Pour que la moule s’accroche à un objet et se développe, il faut que l'objet ait passé un certain temps dans l’eau, détaille Mélissa Laniel. Donc si un bateau a passé un bon bout de temps dans un lac où il y a de la moule zébrée, ça se peut qu’il y ait des moules de fixées lorsqu’on le change de plan d’eau.

Présence de la moule zébrée au Bas-Saint-Laurent

ÉMISSION ICI PREMIÈRE • Info-réveil

De nombreuses moules zébrées entassées en pile.

Limiter la contamination d'un plan d'eau à l'autre

La biologiste rappelle l’importance de nettoyer son embarcation à haute pression tout comme son équipement et ses vêtements de plongée. De l’eau chaude à 60 degrés Celsius pendant 10 secondes tue les moules zébrées, et les larves, préconise Mélissa Laniel.

Ce qui est recommandé aussi, c’est le séchage pour anéantir l’humidité : un séchage de cinq jours au soleil est nécessaire, ajoute la biologiste.

Autrement, la moule zébrée peut s’avérer très compliquée à éliminer par la suite. L’espèce exotique se reproduit rapidement. Ça peut former des populations jusqu’à 100 000 individus par mètres carrés et à ce moment là, ça peut bloquer des prises d’eau, des barrages hydroélectrique et poser un problème sur l'écosystème, recense Mélissa Laniel.

Cette dernière précise que les autres espèces de moules, naturellement présentes dans l’environnement, ne sont pas aussi résistantes que ces moules exotiques face aux prédateurs.

Ainsi, les lacs considérés comme prioritaires en termes de prévention face à l'espèce envahissante de moules devront, selon l'organisme Rappel, faire l’objet d’analyses plus poussées.

D’autres facteurs sont propices au développement de la moulée zébrée comme le substrat rocheux, la profondeur du lac et la transparence de l’eau.

D’après les informations de Michel-Félix Tremblay

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