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Les derniers résidents de Gaultois songent à faire leurs valises

Photo du village

Le village de Gaultois, Terre-Neuve-et-Labrador (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Margaud Castadère-Aycoberry

Radio-Canada

L’avenir de Gaultois, un village sur la côte sud de Terre-Neuve, et ses 75 résidents permanents est en suspens. La communauté isolée posée à flanc de fjord a jusqu’au 6 avril pour voter en faveur d'une relocalisation ou non.

Dans le village, seulement accessible par le traversier depuis la ville voisine d’Hermitage, la plupart des résidents restent discrets sur leur vote. Aucune réunion ou campagne n'est en cours pour ne pas influencer les résidents dans un sens ou dans l'autre, selon le maire du village qui souhaite rester neutre sur la question.

Pour les résidents, l’issue de ce vote est incertaine. Le propriétaire du seul commerce de la communauté, Ron Simms, est fortement opposé à la relocalisation, mais ne souhaite pas faire de lobbying dans son magasin.

Photo du village de Gaultois

Par le passé, ses habitants ont déjà rejeté par deux fois la proposition de relocalisation, en 2008 et en 2015.

Photo : Radio-Canada / Margaud Castadère-Aycoberry

À 77 ans, il espère pouvoir rester dans le village, mais croit qu’ils sont une minorité à penser comme lui. Tant que je suis en bonne santé et que je peux faire ce que je veux, je ne veux pas changer la situation, explique-t-il. Je n’ai pas envie d’aller dans un foyer maintenant. Je peux prendre soin de moi. Ma femme est en bonne santé, raconte celui qui ne veut pas être déraciné dans un endroit inconnu.

Jamie Howse, 49 ans, soutient la relocalisation à contrecœur. Je ne veux pas partir d’ici. J’adore cet endroit, c’est calme. Je pars seulement parce que je suis jeune et que tous mes amis décident de partir. Selon lui, certains habitants ont changé d’avis sur la relocalisation depuis le début du processus, il y a un an.

Il explique qu’il acceptera l’issue du vote, quelle qu'elle soit. Si nous ne l'obtenons pas [la relocalisation], je m'en fiche, car j'ai toujours un toit au-dessus de ma tête , assure celui, qui travaille de manière saisonnière comme pêcheur et qui s'installerait probablement à Hermitage.

Des relocalisations ailleurs dans la province

Par le passé, ses habitants ont déjà rejeté par deux fois la proposition de relocalisation, une mesure offerte par le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador depuis les années 2000 pour lui permettre d’économiser de l’argent alors que la province est l'une des plus endettées au pays.

À l’époque, il fallait que 90 % de la population soit d’accord avec la relocalisation. En 2008 et 2015, lors des derniers votes, les résidents avaient voté à 80 % pour le déménagement.

Depuis, ce seuil a été abaissé à 75 %.

Photo d'un bateau de pêche

Si la relocalisation est approuvée, ceux qui votent contre ne sont pas forcés de partir, mais la province cesse de financer des services tels que les traversiers, l'éducation et l'électricité.

Photo : Radio-Canada / Margaud Castadère

Gaultois n’a pas toujours été en déclin. Jusque dans les années 1970, la ville comptait plus de 600 habitants dont une majorité travaillait à l’usine de transformation des produits de la mer. Depuis, les maisons se vident et la population se fait vieillissante. D’autres cherchent à échapper aux interruptions des traversiers ou cherchent à avoir accès à de meilleurs services de santé.

Gaultois n’est pas le seul village à envisager de quitter sa communauté. Dans la dernière décennie, plusieurs communautés de la province comme Little Bay Island, Snook’s Arm et William’s Harbour ont toutes voté en faveur d’une relocalisation. Un vote est en cours à Tilt Cove qui ne compte plus que quelques résidents.

À Gaultois, les 37 foyers - dont environ 75 résidents permanents en âge de voter - ont reçu la semaine dernière le nécessaire pour voter. 

Le processus a été déclenché après que le ministre des Affaires municipales et provinciales a reçu, il y a un an, un paquet de 78 bulletins de manifestation d'intérêt dans des enveloppes scellées de la part de résidents de Gaultois, dont une forte majorité était favorable à la relocalisation, selon une déclaration du département.

Le ministère a ensuite réalisé une analyse du coût des services gouvernementaux à la communauté au cours des 20 prochaines années, par rapport au coût de l'octroi d'une indemnité de relocalisation aux résidents. Cette relocalisation permettrait au gouvernement d’économiser 10 millions de dollars. Ce critère est nécessaire pour que le ministère approuve la relocalisation.

Si les résidents votent en faveur, le gouvernement donnera 250 000 à 270 000 dollars aux propriétaires, selon le nombre de personnes à l’intérieur du foyer et 10 000 dollars aux résidents en âge de voter qui ne sont pas propriétaires.

Les propriétaires de commerce, comme Simms, recevraient deux fois la valeur estimée de son entreprise.

Si la relocalisation est approuvée, ceux qui votent contre ne sont pas forcés de partir, mais la province cesse de financer des services tels que les traversiers, l'éducation et l'électricité.

D'après le reportage de Terry Roberts de CBC

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