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Un projet de loi sur les centres de consommation supervisée ne fait pas l’unanimité

Devanture de l'Assemblée législative du Manitoba en hiver.

Ottawa soutient la création des centres de consommation supervisés après le projet de loi de l'Assemblée législative du Manitoba sur l’octroi de licences pour ces sites. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sylviane Lanthier

Radio-Canada

La ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances, Carolyn Bennett, s’inquiète des réactions potentielles après que le gouvernement du Manitoba a déclaré qu’il présenterait un projet de loi exigeant l’octroi d’une licence pour les centres de consommation supervisée de drogues.

Elle craint que certains puissent mal comprendre le rôle que joue la réduction des risques dans la diminution des décès par surdose.

Les inquiétudes de la ministre fédérale viennent un jour après que son homologue provinciale, Janice Morley-Lecomte, a présenté à l’Assemblée législative un projet de loi qui, en cas d’adoption, obligerait les centres de consommation supervisée, les centres de toxicomanie avec lits et les services de gestion du sevrage à demander une licence provinciale.

 Nous voulons nous assurer que rien n’augmente les obstacles empêchant les gens de bénéficier d’une réduction des risques , précise-t-elle.

Le gouvernement fédéral estime que les centres de consommation supervisée sont des éléments essentiels pour lutter contre les décès par surdose et les problèmes de toxicomanie.

De son côté, le gouvernement progressiste-conservateur du Manitoba s’oppose depuis longtemps à ces installations, affirmant que les toxicomanes doivent être orientés vers des services de traitement et de rétablissement.

Le Manitoba est la seule province à l’ouest des Maritimes à ne pas avoir ce genre de services.

La province a changé de position mardi en présentant un projet de loi exigeant que les centres de consommation supervisée, les centres d’addictologie avec lits et les services de gestion du sevrage demandent des licences provinciales.

La licence préciserait le type de services pouvant être offerts, fixerait des normes de soins et exigerait des niveaux minimums de supervision médicale. La province disposera d’inspecteurs chargés de faire appliquer la loi, tandis que les prestataires qui enfreindront les règles pourront se voir infliger des amendes allant jusqu’à 50 000 dollars par jour.

Des réactions mitigées face à ce projet de loi

Au Manitoba, certains organismes communautaires s’indignent contre le projet de loi 33 du gouvernement manitobain

En effet, sept organismes unissent leur voix pour s’opposer à ce projet de loi et estiment être injustement ciblés et punis par le gouvernement progressiste-conservateur.

Même si Winnipeg demeure la plus grande ville canadienne sans avoir de service de ce genre, la Coalition sur la santé du Manitoba Sunshine House, ainsi que d’autres organismes, ne croit pas en la volonté du gouvernement de changer les choses.

Ils estiment que cette décision politique discrédite les services de réduction des méfaits.

La Coalition est convaincue que ce projet de loi est une façon de repousser le débat sur ces services après les élections provinciales prévues cet automne. 

L’organisme rappelle l’urgence d’agir alors que la crise des surdoses ne s’essouffle pas en invitant le gouvernement à retirer son projet de loi, pour mieux le recommencer.

De l’argent pour la réduction des méfaits

La ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances, Carolyn Bennett, était à Winnipeg pour annoncer l’octroi de 13 millions de dollars à des projets de réduction des méfaits et de services de traitement dans les Prairies, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon.

Parmi ces projets figure la West Broadway Development Corporation, qui recevra environ 135 000 dollars pour l’embauche de deux travailleurs, à temps partiel, spécialisés dans la réduction des risques.

La directrice générale de l’organisation, Kelly Frazer, s’est félicitée de ce financement. Elle déclare que  les services de réduction des risques n’ont pas bénéficié de ressources suffisantes et sont fortement sollicités .

Avec les informations de Jérémie Bergeron et Brittany Hobson

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