Deux tonnes d’uranium ont disparu d’un site en Libye, selon l'AIEA
La Libye a basculé dans le chaos en 2011 après l'intervention de l'OTAN ainsi que la chute et l'assassinat de Mouammar Kadhafi.
Photo : Reuters / ESAM OMRAN AL-FETORI
Des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont constaté qu'environ deux tonnes et demie d'uranium naturel ont disparu d'un site libyen qui n'était plus sous le contrôle du gouvernement, selon un communiqué transmis mercredi par l'agence à ses États membres et que Reuters a pu consulter.
Ce constat a été effectué lors d'une inspection initialement programmée l'an dernier mais repoussée à cause de la situation sécuritaire dans la région
, est-il indiqué dans le document confidentiel signé par le patron de l'AIEA , Rafael Grossi. L'inspection s'est finalement déroulée mardi.
Au cours de l'inspection, une équipe de l'AIEAenviron 2,5 tonnes d'uranium naturel sous la forme de concentré de minerai d'uranium préalablement déclaré par [la Libye] comme étant stocké sur ce site n'étaient pas présentes sur les lieux
, peut-on lire dans ce communiqué d'une page.
L'AIEAactivités supplémentaires
pour faire la lumière sur les circonstances du retrait de l'uranium du site, dont elle n'a pas précisé le nom, et pour déterminer où l'uranium se trouve désormais.
Cette incertitude laisse craindre un risque radiologique
et alimente les préoccupations sur la sécurité nucléaire, dit-on dans le communiqué, qui précise que le fait de se rendre sur le site concerné requiert une logistique complexe
.
La Libye a renoncé en 2003 à son programme d'armement nucléaire alors qu'elle s'était procuré des centrifugeuses capables d'enrichir de l'uranium et des documents d'information pour la conception d'une bombe nucléaire, sans toutefois être en mesure d'avancer sur un tel projet.
Depuis que Mouammar Kadhafi a été chassé du pouvoir, en 2011, et assassiné, la Libye est marquée par une instabilité quasi constante sur fond de lutte de pouvoir entre des factions rivales qui ont divisé le pays en deux en 2014.
Installé début 2021 dans le cadre d'une médiation de l'ONU
après la fin de combats pour le contrôle de Tripoli, le gouvernement intérimaire qui devait diriger le pays jusqu'à des élections prévues la même année – et qui n'ont pas encore eu lieu – est toujours en place. Sa légitimité est depuis lors contestée.