Le système de santé en Saskatchewan s’effondre par manque de personnel, selon un syndicat

La surcapacité n'est jamais inférieure à 150 % à Saskatoon et oscille entre 200 et 300 % à l'Hôpital Royal universitaire, selon le syndicat.
Photo : Radio-Canada / Mike Symington
La présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers de la Saskatchewan, Tracy Zambory, a déclaré lundi que la situation des soins d’urgence à l'Hôpital Royal universitaire de Saskatoon était critique. Selon elle, 100 personnes étaient en attente de soins et plus de 50 étaient dans la salle d'urgence attendant que des lits se libèrent.
Les choses ne vont pas bien. Quiconque affirme le contraire dit quelque chose d’inexact. Nous sommes toujours dans un système d'effondrement en Saskatchewan, en particulier dans nos grandes salles d'urgence tertiaires
, explique Tracy Zambory.
Selon la présidente du syndicat, une situation similaire s'était produite l'automne dernier, lorsque 90 personnes ont attendu aux urgences, alors qu'il n'y avait que 31 lits disponibles.
L'Hôpital Royal universitaire de Saskatoon avait alors affirmé que 9 des 15 ambulances de la Ville étaient alignées devant l'hôpital cette nuit-là.

La présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers de la Saskatchewan, Tracy Zambory, affirme que l'épuisement professionnel s'aggrave de jour en jour et que les infirmières songent chaque jour à démissionner.
Photo : Radio-Canada / Adam Bent
Après 14 heures, un seul patient a été déplacé. Les patients souffrant de troubles mentaux étaient allongés sur le sol. Des personnes faisaient la queue dans les couloirs en attendant d'être soignées
, explique Tracy Zambory.
Elle ajoute que des patients étaient équipés de moniteurs cardiaques portables, sans professionnels pour les surveiller.
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Cela met la vie des patients en danger et les infirmières ressentent un préjudice moral si incroyable qu'elles ne peuvent pas continuer.
Le syndicat pointe du doigt le manque de personnel
Selon Mme Zambory, l'épuisement professionnel s'aggrave de jour en jour, et les infirmières songent chaque jour à démissionner. Elle affirme que la surcapacité n'est jamais inférieure à 150 % à Saskatoon et oscille entre 200 et 300 % à l'Hôpital royal universitaire.
La situation est la même à l'Hôpital Saint-Paul, à Saskatoon, tout comme à l'hôpital municipal, soutient-elle.
Tracy Zambory ajoute aussi que l'Hôpital général de Regina est souvent en surcapacité de 150 à 200 % et qu'il lui manque tous les jours de deux à sept infirmières
.
Selon elle, le personnel de ce service administre des médicaments importants, tels que des substances narcotiques, aux urgences, mais en raison du manque de personnel, il n'y a pas d'infirmières pour assurer le suivi.
Le personnel de l'Hôpital général de Regina nous dit qu'il arrive souvent qu'au moins neuf ambulances soient bloquées. Des voitures de police et des camions de pompiers sont garés. Encore une fois, qu'en est-il de la sécurité du reste de la population
, demande Mme Zambory.
Nous manquons de personne de façon chronique. Les infirmières de toute la province sont frustrées.
La réponse du gouvernement
Face à cette situation, le ministre de la Santé, Paul Merriman, a indiqué que la solution du gouvernement consistant à embaucher davantage de travailleurs de la santé est en train d’avoir un impact.

Le ministre de la Santé de la Saskatchewan, Paul Merriman, soutient que la solution du gouvernement consistant à embaucher davantage de travailleurs de la santé est en train d’avoir un impact positif.
Photo : Radio-Canada / Alexander Quon
Lorsque nous avons intégré 160 médecins, 101 spécialistes et 59 médecins de famille dans le système au cours des 18 derniers mois, cela s'est fait sentir. Nous venons d'embaucher 72 infirmières
, a-t-il dit.
Les infirmières venant des Philippines s'ajoutent toutes au système. Il n'y aura pas de solution rapide au problème dans un mois ou deux.
Toutefois, Tracy Zambory pense que le gouvernement devrait, en collaboration avec le personnel de santé, mettre sur pied un groupe de travail sur les soins infirmiers, qui se penchera sur cette situation.
Comment intégrer les recrues philippines dans notre système sans mentorat ni soutien
, s'interroge Tracy Zambory.
Selon elle, le fait d'inciter les infirmières retraitées ou occasionnelles à réintégrer le système, comme cela s'est produit pendant les pics de la pandémie, pourrait permettre de pallier immédiatement à la situation.
Avec les informations de Pratyush Dayal