Après la page blanche, la scène : Jean-Sébastien Girard lance son spectacle solo

Après une période de rodage l'automne dernier, Jean-Sébastien Girard présente à compter de cette semaine son spectacle «Un garçon pas comme les autres».
Photo : Page Facebook de JS Girard / Félix Renaud
Après plusieurs mois de rodage, Jean-Sébastien Girard est finalement prêt à dévoiler son premier spectacle solo, Un garçon pas comme les autres. L’humoriste et chroniqueur de La journée (est encore jeune) aura sa première médiatique à l’Olympia de Montréal mercredi soir, et sillonnera ensuite le Québec jusqu’en décembre.
Je suis comme un enfant qui a fait des dessins à la garderie et qui a envie de les montrer à ses parents
, illustre-t-il avec son vocabulaire imagé.
Il se compare également à une personne ayant vécu une grossesse : Il y a eu l’annonce, on a choisi le nom, on a décoré la chambre, tout ça était un processus le fun, mais là, il faut que ce soit présenté officiellement.
Cette grande quête de la blague parfaite, bien qu’enrichissante, a eu des airs de chemin de croix pour Jean-Sébastien Girard. Après avoir accepté de faire un spectacle solo, l’humoriste a été longtemps paralysé devant la tâche, ne sachant pas quoi raconter au public.
J’étais devant mon ordinateur, dans mon document Google Drive, et tout ce que j’avais, c’était "Bonsoir, tout le monde", raconte-t-il. Et je me disais : "Qu’est-ce que je vais faire avec une heure et demie à remplir? Et ça a duré des semaines, des mois sans que je trouve quoi que ce soit.
Il s’est finalement résolu à tapisser sa feuille d’observations et d’anecdotes. Éventuellement, un thème assez personnel s’est distillé de cette matière brute : celui de sa singularité. L’histoire d’un jeune weirdo
qui voulait à la fois se faire remarquer et ne pas se faire niaiser
.
« Ce qui m’a sauvé la vie, c’est vraiment le titre. Quand j’ai trouvé Un garçon pas comme les autres, c'est comme si tout s'était déposé. »
Quelque part entre Mike Ward et Michel Louvain
Jean-Sébastien Girard, dont les histoires de jeunesse étaient la marque de commerce à La soirée est (encore) jeune, a d’abord voulu écrire sur autre chose que lui-même, pensant que les gens étaient épuisés d’entendre ses anecdotes après 10 ans de chroniques radiophoniques.
De toute évidence, ses savoureuses aventures de vie continuent toutefois de faire rire. Avec son nouveau spectacle, il poursuit donc dans la lignée de son personnage radiophonique, en se permettant toutefois d’aller plus loin dans ses réflexions, à l’abri des interventions taquines de ses camarades Olivier Niquet et Jean-Philippe Wauthier.
Je veux faire rire, mais avec un petit extra
, résume l’humoriste, qui se qualifie de baveux, mais sensible, quelque part entre Mike Ward et Michel Louvain
.
Si le format d’Un garçon pas comme les autres lui offre plus de liberté que celui de la radio, il vient aussi avec son lot de contraintes. Jean-Sébastien Girard a dû revoir l’un de ses types d’humour fétiches, soit celui de la mauvaise blague livrée avec un sourire en coin, souvent sous les remontrances des autres animateurs de La soirée est (encore) jeune.
Sur scène, ça ne marche pas, a-t-il remarqué en rodage. Quand ce n’était juste pas bon, eh bien ce n’était juste pas bon, et il n’y avait personne pour me sauver, donc je devais me sauver tout seul.
Aidé de plusieurs collaboratrices et de collaborateurs, comme Charles Dauphinais, qui maîtrise le langage de l’humour comme celui du théâtre, l’humoriste a progressivement réussi à trouver le bon ton, selon lui, au point de devenir obsédé par la virgule [placée au bon endroit] et par le point d’exclamation
.
J’ai travaillé très fort et je l’aime bien, ce spectacle-là. En toute humilité, je l’aime bien
, conclut Jean-Sébastien Girard.
Ce texte a été écrit à partir d'une entrevue réalisée par Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l'émission Le 15-18. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté ou de concision.