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Airbnb : des centaines d’hôtes éjectés à Toronto

Les condos ICE de Toronto.

Les condos ICE de Toronto.

Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui

Radio-Canada

Des centaines de personnes qui louent des chambres ou des logements entiers sur Airbnb à Toronto ont été radiées de la plateforme après un audit de la Ville. Certaines affirment avoir été expulsées en raison d'erreurs d'écriture mineures qui leur valent des milliers de dollars de manque à gagner en réservations.

La Ville de Toronto a confirmé qu'un récent audit des inscriptions Airbnb dans la métropole a entraîné la radiation d'environ 300 personnes du site de partage de logement. Au total, 700 inscriptions ont été annulées dans la ville.

La Municipalité examine périodiquement les inscriptions pour réduire les soi-disant hôtels fantômes, qui sont des locations illégales qui ne sont pas occupées par leur propriétaire souvent gérées par une entreprise et parfois annoncées sous de faux profils d'hôtes.

La dernière purge a frustré certains hôtes Airbnb légitimes. C’est le cas de Jennifer Trant, dont l’appartement dans le quartier Beaches a été retiré du catalogue au début du mois. Ce n’est qu’avec l’aide d’une conseillère municipale que l’hôte dit avoir pu remettre son logement sur la plateforme.

C'est sans préavis, sans recours, totalement capricieux, on est considéré coupable jusqu'à preuve du contraire, assène Jennifer Trant à propos de l'audit. Et c'est tout simplement faux. Ce n'est pas ainsi que nous devrions gouverner notre ville.

Un bloc de maisons dans une rue enneigée.

L'appartement de Jennifer Trant est situé aux abords du lac Ontario.

Photo : Radio-Canada

Mme Trant est récemment à la retraite et passe des mois loin de sa maison de Toronto à voyager. Elle fait partie du système de réglementation Airbnb de la Ville depuis des années et a déclaré que de petites différences entre son profil avec la plateforme et le dossier d'enregistrement municipal avait entraîné sa radiation et l'annulation de 11 000 $ de réservations.

La Ville rétorque qu'à moins que les informations d'Airbnb ne correspondent exactement aux informations dont elle dispose, une annonce pourrait être signalée et supprimée.

Une annonce supprimée à cause d'une abréviation

Après la suppression de son appartement, Mme Trant a été informée par un fonctionnaire qu'une information de son inscription se trouvait dans le mauvais champ en ligne. On lui a également dit qu'au lieu d'épeler le mot complet Avenue dans un autre champ, elle devait utiliser l'abréviation Ave.

Je ne pense pas que quiconque réfléchisse au coût réel de ce genre de choses, s’insurge la retraitée.

« Ce n'est pas seulement mon temps et leur temps [qui est perdu], mais aussi le temps que les employés de la Ville ont passé avec ça aussi. C'est tout simplement ridicule et complètement disproportionné par rapport au problème. »

— Une citation de  Jennifer Trant, retraitée et hôte d'un appartement sur Airbnb

Elle assure que la Ville ne l'a pas contactée pour lui laisser l’occasion de modifier ces écarts et a plutôt retiré son logement du service.

Daniel Kaplan.

L'appartement répertorié sur Airbnb dont s'occupe Daniel Kaplan a été temporairement radié par la Ville après la découverte d'écarts mineurs dans les renseignements déclarés.

Photo : Radio-Canada

Daniel Kaplan, un ami de Jennifer Trant qui aide ses invités Airbnb lorsqu'elle s’absente de la ville, convient que la situation est stressante. D'autres utilisateurs d'Airbnb dans la ville à qui les deux ont parlé ont vécu la même chose, affirme-t-il.

Parfois, c'est simplement la différence entre le numéro de votre unité qui est "2" au lieu de "02", continue M. Kaplan. Certaines de ces différences très petites et complexes peuvent provoquer cet audit et c’est fait de manière très maladroite.

En décembre, la Ville a averti les utilisateurs d'Airbnb qu'elle vérifierait leurs données pour s'assurer qu'ils correspondent exactement aux noms et adresses fournis sur la plateforme. Par voie de communiqué, Toronto assure que ses audits Airbnb sont là pour protéger le parc locatif.

Bien que celles-ci puissent être considérées comme des écarts mineurs par les opérateurs frustrés d'être signalés par ces audits de conformité, les informations manquantes/incomplètes/inexactes empêchent la Ville de vérifier le statut d'enregistrement et de valider l'activité de location à court terme à Toronto, déclare la Ville.

La Ville dit avoir prévenu les hôtes

Lors des précédentes séries d'audits de conformité, les références présentant des écarts mineurs n'ont pas été supprimées et les hôtes ont été informés du problème, dit la Ville.

Les listes d'hôtes qui ne respectaient pas le règlement ont été supprimées lors de cette ronde, continue la Municipalité.

Airbnb dit de son côté partager la frustration de ses hôtes et voyageurs et s'efforce de soutenir les personnes touchées par l'audit de la Ville.

La Ville de Toronto applique des sanctions contre des hôtes légitimes et agréés pour des problèmes tels que des divergences mineures de nom et d'adresse - ce qui provoque des annulations et pénalise injustement les hôtes Airbnb responsables et leurs invités, affirme Nathan Rotman, responsable régional d'Airbnb pour le nord-est des États-Unis et le Canada.

La conseillère municipale du quartier 14 Toronto-Danforth, Paula Fletcher, a aidé Jennifer Trant à restaurer son inscription sur la plateforme et critique l'approche de ces audits. Pour elle, la Ville devrait cibler les personnes qui évitent complètement le système d'inscription, et non les Torontois qui essaient de respecter les règles.

Paula Fletcher parle à un journaliste.

Paula Fletcher est la conseillère du quartier 14 Toronto-Danforth.

Photo : Radio-Canada

Avant que notre système soit en place, il y avait 16 000 appartements [sur Airbnb], contre 4000 actuellement. Donc, 12 000 se sont déplacés quelque part. Ma grande préoccupation est de savoir où sont-ils? Et comment contournent-ils les règles de la Ville?

Thorben Wieditz, qui milite pour une régulation des locations à court terme au sein du groupe de défense Fairbnb, assure que le travail de la Ville pour réglementer les locations à court terme est crucial pour empêcher les gens de tromper le système.

Mais selon lui, la Ville doit travailler avec les hôtes qui essaient de respecter le cadre légal, et non les aliéner en les pénalisant pour des erreurs d'écriture.

Thorben Wieditz dans la rue.

Thorben Wieditz, porte-parole du groupe Fairbnb, affirme que le système de réglementation de Toronto participe à la lutte contre la crise du logement abordable.

Photo : Yanjun Li/CBC

Toutefois, et bien que le processus de réglementation soit lié à des ratés, il met en garde les gens contre l'édulcoration du régime de réglementation. Celui-ci garantit que les logements locatifs dont on a désespérément besoin pour aider à résoudre la crise du logement abordable à Toronto sont sur le marché, fait-il valoir.

Tout le monde sait qu'il est extrêmement difficile de trouver des logements disponibles et abordables dans la ville, remarque-t-il. Et les règlements sur la location à court terme sont mis en place pour garantir que nous rendons disponibles toutes les unités de logement qui peuvent éventuellement être disponibles pour les locataires et les propriétaires.

Avec les informations de Shawn Jeffords, CBC

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