Unamen Shipu s’exprime sur le tracé de la route 138

La fin de la route 138, à Kegaska (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Le ministère des Transports du Québec (MTQ) a organisé mardi une consultation avec les citoyens d’Unamen Shipu, sur la Basse-Côte-Nord, afin d’analyser le tracé de la route 138 et d'informer la population des avancées du projet.
La conseillère en communication pour la Côte-Nord au ministère des Transports et de la Mobilité durable, Caroline Rondeau, explique que cette consultation est issue d’un besoin exprimé par la communauté.
« Les gens avaient besoin qu’on leur déroule des cartes, qu’on leur montre des tracés préliminaires et qu’ils nous pointent des endroits précis pour nous dire leurs préoccupations et leurs besoins. »
Ce besoin avait d’ailleurs été soulevé lors de la dernière consultation, en novembre dernier. En 2022, les membres des communautés nous ont dit qu’ils avaient besoin de plus d’information
, rappelle Caroline Rondeau.
La rencontre de mardi comportait ainsi deux volets : le premier était destiné à recueillir les commentaires et les préoccupations de la population, tandis que le second était consacré à la collecte de données.
Au total, une vingtaine de personnes se sont déplacées. Les gens veulent être consultés à nouveau, qu’on retourne les voir
, insiste Caroline Rondeau, qui souligne que le MTQ souhaite reproduire cet exercice à l’hiver 2024 en espérant que la Route blanche soit ouverte cette fois-ci.
Cette rencontre théorique est suivie mercredi par son application pratique alors que le MTQest sur le terrain avec les gens pour aller voir les endroits où ça pourrait poser problème pour les activités traditionnelles
, précise la conseillère.
Les tronçons de route à l’étude se situent entre Unamen Shipu et Chevery. Caroline Rondeau souligne qu’un exercice similaire sera fait dans la communauté de Pakua Shipi. Les dates de cette consultation ne sont pas connues pour l’instant.
Entre développement et protection du territoire
En entrevue à l’émission Bonjour la Côte la semaine dernière, le chef de la communauté d’Unamen Shipu, Bryan Mark, a rappelé que les consultations étaient nécessaires puisque les membres de sa communauté ont effectivement plusieurs préoccupations quant à l'aménagement du territoire.
Il y a des terrains qui vont être détruits, des zones de cueillette
, a-t-il souligné en faisant notamment allusion à la chicoutai. On sait comment ça peut être rare comme petit fruit, donc c’est sûr que la population est très inquiète de ce côté-là
, a ajouté le chef.
Au-delà de ces préoccupations, Bryan Mark a tout de même admis que le prolongement de la route 138 va être bénéfique parce que ça va donner un meilleur accès au territoire pour se rendre vers l’est
.
Cette façon de voir les choses rejoint davantage celle de Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, qui estime que le prolongement de la route représente une belle occasion de développement économique pour la communauté d’Unamen Shipu.
En juillet dernier, la communauté d’Unamen Shipu est devenue propriétaire de l’hôtel Madame Ruby, notamment dans le but de s’ouvrir à l’industrie touristique en vue du prolongement de la route 138.