La mairesse d’Amqui invite les résidents à regagner les trottoirs
La mairesse d'Amqui, Sylvie Blanchette
Photo : Radio-Canada / Marguerite Morin
Le périmètre de sécurité mis en place en plein cœur d’Amqui à la suite de l’attaque au camion-bélier survenue lundi est désormais chose du passé. La mairesse Sylvie Blanchette invite les résidents à reprendre le cours normal de leurs activités quotidiennes, et ce, en tout respect pour les victimes.
Le boulevard Saint-Benoît Ouest a été rouvert à la circulation vers 19 h 45 mardi soir. Les trottoirs sont désormais accessibles.
Il faudra retourner marcher dans le centre-ville
, croit Mme Blanchette, qui comprend néanmoins que certaines personnes pourraient être craintives de retourner à l’endroit où de nombreux piétons auraient délibérément été happés par Steeve Gagnon.
« Quand on a un accident de voiture, on nous dit qu’il faut conduire tout de suite, qu’on doit reprendre le volant. Ça va être la même chose. Il faut que l’on retourne marcher le long du trottoir. »
L’élue admet que les images du drame captées par certains témoins seront difficiles à oublier. C’est sûr que les premières fois, on va se remémorer la scène, admet-elle. Au-delà de ça, il faut y aller une fois, il faut y aller deux fois. Il faut vraiment traverser cette période-là, ce moment-là […].
La mairesse Blanchette rappelle que cette tragédie est un événement isolé et que le suspect a comparu mardi après-midi au palais de justice d’Amqui.
Reprise des cours
Les élèves demeurés à la maison à la suite d’une recommandation de la Sûreté du Québec retournent sur les bancs d’école mercredi matin.
L’école primaire Sainte-Ursule et l’école secondaire Armand-Saint-Onge avaient suspendu leurs cours puisque certains élèves devaient traverser la scène de crime pour se rendre en classe.
Le directeur de l’école secondaire, Pascal Demers, rappelle que le protocole prévu par le Centre de services scolaire Monts-et-Marées a été déployé. Il assure que des professionnels supplémentaires en provenance d’autres écoles du CSS seront présents à l’école Armand-Saint-Onge pour soutenir les jeunes qui en auront besoin.
« On a toute une équipe de professionnels qui va être sur place, qui va se promener dans l’école. On a des locaux qui sont prêts à recevoir les élèves pour aussi longtemps qu’on va juger en avoir besoin. »
Les employés de l’établissement ne seront pas en reste, assure par ailleurs M. Demers. Je ne vous cacherai pas que pour certaines personnes c’est plus difficile que pour d’autres, pour différentes raisons. On prend soin, aussi, des membres du personnel et on est à l’affût de leur bien-être.
La sortie scolaire des élèves de l’école Armand-Saint-Onge au parc régional de Val-d’Irène, prévue jeudi, a par ailleurs été maintenue. On pense vraiment que passer la journée en plein air à passer du temps ensemble, ça va aider dans la situation
, croit M. Demers.
Retour à la normale
Pour certains citoyens, la journée de mercredi représente également un retour à la normale. C'est le cas de Chantal Poirier, qui travaille dans un commerce situé en face du lieu où les événements se sont produits.
Mme Poirier, qui a offert son aide aux victimes dans les minutes qui ont suivi l’attaque en attendant les premiers répondants, est rentrée au travail en matinée. Elle n’a toutefois pas pu s’empêcher d’avoir une pensée pour les personnes blessées et décédées sur place.
Quand je suis rentrée dans la cour, je me suis dit : "Mon Dieu, je les écraserais si [elles] étaient encore là." On reste avec quelque chose
, a témoigné Mme Poirier avec émotion.
Avec les informations de Maude Rivard et de Véronique St-Onge