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Emplois d’été Canada : des budgets réduits qui inquiètent en Abitibi-Témiscamingue

Un travailleur dans une usine, avec un casque, des gants et des lunettes de protection, assemble les composantes d'un appareil.

Des organisations et des entreprises de la région ont des craintes liées aux budgets réduits du programme Emplois d'été Canada. (Photo d'archives)

Photo : getty images/istockphoto / Yozayo

Les députés fédéraux de la région dénoncent la réduction des budgets du programme Emplois d’été Canada.

La députée d’Abitibi - Baie-James - Nunavik - Eeyou, Sylvie Bérubé, et son collègue bloquiste d’Abitibi - Témiscamingue, Sébastien Lemire, affirment que l’enveloppe pour leur circonscription respective a été amputée de 34 % et de 27 % pour cette année. Le programme permet de couvrir une partie ou la totalité du salaire d’étudiants pendant huit semaines.

En plus de ne pas renouveler l’aide additionnelle allouée durant la pandémie, le gouvernement fédéral n'aurait indexé les budgets que de 4 % depuis 2020. C'est bien loin de l'inflation et de la hausse de 12,5 % du salaire minimum, qui est passé de 13,10 $ à 15,25 $ de l’heure au Québec.

Selon les deux élus, cette décision aura un impact sur les étudiants de 15 à 30 ans qui peuvent bénéficier de ce programme, mais aussi sur les organismes communautaires, les attraits touristiques, les entreprises et les municipalités de la région qui comptent sur ce programme chaque été.

« Comme l’enveloppe est d’un montant et non en fonction d’un nombre d’emplois, l'augmentation du salaire minimum va avoir un impact sur le nombre d’emplois qui pourra être attribué. Donc oui, c’est quelque chose qui fait mal dans la région et qui ne sera pas sans conséquences. »

— Une citation de  Sébastien Lemire
Sébastien Lemire en entrevue à Radio-Canada dans le studio de Rouyn-Noranda.

Le député fédéral d'Abitibi - Témiscamingue, Sébastien Lemire. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Emily Blais

On est dans un contexte où nos entreprises touristiques vont avoir besoin de main-d’œuvre pour maintenir leurs activités, où les organismes à but non lucratif qui œuvrent auprès des personnes vulnérables ont besoin de ressources aussi afin de pouvoir donner un peu d’air durant l’été. C’est aussi à ça que sert le programme, poursuit M. Lemire. J'aurais souhaité que l’on maintienne ces fonds supplémentaires et que ça devienne la norme, parce que le besoin sur le terrain se retrouve partout dans la région. Donc, ces coupures sont inacceptables.

Difficile pour les agriculteurs

Le milieu agricole régional accueille aussi plutôt mal ces compressions. Les agriculteurs ont des besoins importants de main-d'œuvre durant l’été, notamment pour les travaux de récolte et les foins. D’autant plus que le contexte économique actuel est très difficile pour plusieurs d’entre eux.

C’est sûr qu’on trouve ça déplorable. Il y a plusieurs entreprises agricoles et agroalimentaires qui se servent de ces programmes parce qu’ils sont bien adaptés pour avoir des étudiants pendant l’été. On sait en plus qu’on est vraiment en crise, au niveau du coût des intrants et de la hausse des taux d’intérêt. Souvent, ça peut mettre certaines entreprises en péril si elles n’ont pas ces aides-là pour avoir des étudiants pendant l’été. Il y a quand même plusieurs petits producteurs maraîchers qui ont besoin de cette aide et leur marge est extrêmement serrée, signale Pascal Rheault, président de la Fédération de l’UPA de l’Abitibi-Témiscamingue.

Pascal Rheault

Pascal Rheault, président régional de l'UPA. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Pression sur le communautaire

Les organismes communautaires font aussi beaucoup appel à ce programme fédéral pour embaucher des étudiants, que ce soit pour développer des projets ou s’offrir un répit sans réduire les services durant la saison estivale.

La situation du sous-financement fait en sorte que la pression est énorme sur les équipes de travail des organismes communautaires pour répondre aux besoins présents. Souvent, les organismes ont la chance d’avoir un Emploi d’été Canada qui va peut-être pallier aux vacances d’été, permettre de se reposer et se préparer pour repartir l’année en neuf, explique Marie-Ève Duclos, coordonnatrice de la Concertation régionale des organismes communautaires de l’Abitibi-Témiscamingue.

C’est d’autant plus vrai pour les plus petites organisations, plaide-t-elle.

Quand c’est une petite équipe de travail de deux ou trois personnes, et qu’il y a des gens qui partent en vacances, s’il n’y a pas d’emploi d’été pour prendre la relève, ils sont obligés d’arrêter les services, les activités. Quand ce sont de plus grosses équipes, ils réussissent à pallier autrement, mais dans de toutes petites équipes, l’Emploi été Canada peut représenter un quart de ta force de travail durant l’été, souligne Marie-Ève Duclos.

Marie-Ève Duclos, posant pour la caméra dans les bureaux de la CROC-AT.

Marie-Ève Duclos, coordonnatrice pour la Concertation régionale des organismes communautaires de l’Abitibi-Témiscamingue. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Guillaume Renaud

Inquiétudes en tourisme

La nouvelle soulève aussi beaucoup d’inquiétudes dans le milieu touristique, où plusieurs attraits et événements ont besoin de cette main-d'œuvre qui cadre parfaitement avec les besoins saisonniers de ces organisations.

Souvent, on a besoin d’employés saisonniers .On va donc faire appel à ce programme qui nous permet aussi, en même temps, d’intégrer des jeunes au marché du travail. On est saisonniers, les moyens sont limités. C’est donc une très grande menace pour des régions rurales comme la nôtre, où les petits, les très micro attraits nécessitent cette forme de programme, fait valoir Randa Napky, directrice générale de Tourisme Abitibi-Témiscamingue.

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