Drame à Amqui : Bonnardel se ravise sur l’idée de suspendre des permis de conduire

Le ministre québécois de la Sécurité publique François Bonnardel marchant aux côtés du député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, à Amqui, au lendemain de l'attaque au camion-bélier qui a fait 2 morts et 9 blessés.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a évoqué mardi l'idée de suspendre le permis de conduire de certaines personnes qui se font diagnostiquer un problème de santé mentale comme possible solution pour empêcher les attaques au camion-bélier, comme celui survenu lundi à Amqui. Il s’est toutefois rétracté plus tard dans la journée.
Lundi, un suspect de 38 ans a percuté des piétons qui marchaient en bordure de route à Amqui, un geste qu'il aurait prémédité, selon l'enquête des policiers. Le drame a fait deux morts dans la petite communauté du Bas-Saint-Laurent. De plus, un bébé et un jeune enfant ont été gravement blessés, mais on ne craindrait pas pour leur vie.
Si ces personnes sont atteintes de troubles de santé mentale, le suivi a été bien fait par les médecins? Et par la suite, est-ce que ces personnes peuvent obtenir un permis de conduire?
, a dit le ministre Bonnardel lors d’une entrevue à Radio-Canada. Est-ce que c'est quelque chose qu'on peut faire pour protéger [la population]?
Plus tard, lors d'un point de presse à Amqui, il a semblé se rétracter. Vous savez, quand on est ministre, on essaie de trouver des pistes de solution, et, souvent, mon équipe n'aime pas quand je pense à voix haute. J'ai pensé à voix haute ce matin
, a-t-il déclaré.
Qu'on me comprenne bien : on n'entreprend pas un exercice au gouvernement suite à ça
, a-t-il ajouté.
En matinée, les partis d'opposition avaient plutôt bien accueilli l'idée de réfléchir à des moyens de prévenir les attaques au camion-bélier au Québec.
Rappelons que le mois dernier, un homme de 51 ans a embouti l'immeuble abritant une garderie du quartier Sainte-Rose, à Laval. Deux enfants sont morts.
Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a proposé mardi une conversation nationale
qui explorerait notamment les effets de la pandémie sur la santé mentale. Concernant la suspension de permis de conduire, il a averti qu'il ne fallait pas ostraciser
des gens.
Je pense qu'il faut en discuter. Quand j'ai vu ça, ce matin, je me suis dit : Comment on détermine, comment on dit que, ce matin, OK, toi, tu n'as pas ton permis parce qu'on assume que tu es un danger?
Là est toute la question. [...] Il faut réellement les aider, il ne faut pas les ostraciser, mais si le ministre Bonnardel met de l'avant cette idée-là, on est prêt à en discuter
, a déclaré M. Tanguay.