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Le projet d’agrandissement du lieu d’enfouissement de Champlain suscite des critiques

Des gens assis qui écoutent des gens parler.

La nécessité d'agrandir le dépotoir et la quantité de déchets provenant de l'extérieur de la région qui y est enfoui étaient au coeur des préoccupations soulevées par les citoyens présents.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Plus d’une soixantaine de personnes ont assisté à la séance d’information publique lundi soir à Champlain concernant le projet d’agrandissement du site d’enfouissement. Énercyle et l'opérateur Matrec souhaitent faire passer la capacité d'enfouissement de 150 000 à 250 000 tonnes par an. Or, moins de 5 % des déchets proviendront de la région, ce qui a suscité des questionnements de la part de citoyens au sujet de la nécessité d'un tel projet.

Des citoyens sont venus d'un peu partout en Mauricie à la salle du tricentenaire de Champlain pour assister à la rencontre. La présentation d'environ 45 minutes était un passage obligé par le Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE) dans le processus d'approbation par le ministère de l'Environnement du Québec.

De la qualité de l'air à la gestion des eaux en passant par la végétation et la faune,  les responsables d'Énercycle et de Matrec ont voulu se faire rassurants. Ils ont souligné que des normes gouvernementales sévères doivent être respectées par l'industrie. D'ailleurs, une zone tampon de 50 mètres sera aménagée autour du site afin d'empêcher les contaminants de s'échapper dans le sol. Un système de filtration des eaux résiduelles sera aussi mis à niveau.

Trois hommes assis à une table.

Des représentants de Matrec et d'Énercycle ont mené cette séance d'information publique qui avaient lieu lundi soir.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Si l'agrandissement est approuvé par Québec, près de 26 hectares de forêt seront rasés et un peu moins de trois hectares de milieux humides partiellement détruits.

Des déchets de partout au Québec

La rencontre s'est déroulée dans le calme, sans anicroche. Si la présentation a été brève, la période de questions, elle, a duré environ deux heures. La proportion des déchets provenant de l'extérieur de la région qui seront enfouis à Champlain a souvent été évoquée.

Annuellement, la MRC des Chenaux envoie seulement 9000 tonnes au site sur la capacité de 150 000 tonnes. La balance provient donc des villes et MRC clientes de Matrec. Avec ce projet, un total de 37 villes ou MRC, dont Québec, Montréal et Laval, enverront une partie de leurs résidus au lieu d'enfouissement situé à 3,5 kilomètres du village.

En calculant la nouvelle capacité de 250 000 tonnes, c'est donc dire que plus de 95 % de ce qui sera enfoui au site proviendra d'ailleurs au Québec. Champlain deviendra aussi l'un des plus importants lieux d'enfouissement techniques au Québec pour les résidus fins provenant de matériaux de construction. 

Plusieurs résidents du secteur, dont Robert Saint-Arnaud, se sont dits perplexes. Dans 20 ans, quand le site sera plein, les citoyens de la MRC vont devoir payer davantage pour enfouir les déchets plus loin. Tout ça parce qu'on va avoir recueilli les ordures des autres régions, a-t-il déploré.

Des gens assis sur  des chaises.

Une soixantaine de personnes ont participé à la séance publique lundi soir à Champlain.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Aussi une question d'argent

Si l'agrandissement est approuvé, ça voudra aussi dire plus d'argent dans les coffres d'Énercycle, qui est la propriété d'une trentaine de municipalités de la Mauricie. Chaque tonne enfouie rapporte environ 3,50 $ à Énercycle. 

Au terme des vingt ans d'opération, plus de 17 millions de dollars seront versés à Énercycle par Matrec. Le retour financier est essentiel dans l'équation, selon le directeur général d'Énercycle, Stéphane Comtois, qui s'est dit surpris de l'intérêt du public pour la rencontre.

C'est certain que la proportion des résidus d'ailleurs est importante, mais nous en avons besoin pour stabiliser nos coûts. On a besoin de ces royautés en raison de la dette dont on a hérité quand Énercycle a repris le site de Champlain, a-t-il souligné.

Des gens qui regardent une carte.

Des citoyens sont venus s'informer au sujet du possible agrandissement du lieu d'enfouissement de Champlain.

Photo : Radio-Canada

Une audience du BAPE? 

Si un ou des citoyens font une demande de suivi au BAPE et que celle-ci est jugée recevable, trois options se pointent à l'horizon : une audience publique, une médiation ou une consultation ciblée pourraient être ordonnées. 

Dans tous les cas, ce sont des processus qui prendront au minimum deux mois. Des citoyens rencontrés sur place lundi ont fait savoir à Radio-Canada qu'ils comptent faire une demande d'audience au BAPE d'ici la fin de la période d'information publique prévue le 31 mars.

Des pelles mécaniques creusent.

Le site d'enfouissement de déchets de Champlain (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

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