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Salle comble pour l’audience publique sur la démolition de la maison brune

Environ 80 personnes sont assises sur des chaises dans une salle.

La salle du conseil était pleine mardi soir lors de l’audience publique au sujet de la démolition de la maison brune.

Photo : Radio-Canada / Marie-Christine Rioux

Radio-Canada

Plus de 80 personnes étaient présentes dans la salle du conseil de l’hôtel de ville de Rimouski mardi soir pour l’audience publique organisée dans le cadre du processus de révision de l’autorisation de démolir le 304, avenue de la Cathédrale, mieux connu sous le nom de « maison brune ».

Fin février, la Ville de Rimouski a enclenché le processus de révision dans le dossier de la maison brune deux semaines après avoir autorisé sa démolition sous les huées. Sept personnes, y compris des professeurs d'histoire de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), avaient par la suite signé une lettre pour demander aux autorités municipales de revoir leur décision.

La maison brune de l'avenue de la Cathédrale.

Le bâtiment sis au 304, avenue de la Cathédrale pourrait être démoli. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

L'objectif de l’audience publique était donc de permettre au conseil municipal d'entendre les arguments des citoyens et des organismes au sujet du caractère patrimonial de la maison brune.

Les membres du conseil municipal étaient présents mardi soir pour écouter la douzaine de citoyens qui ont livré un vibrant plaidoyer sur la valeur patrimoniale et historique de l’édifice.

L'historienne Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau, locataire de la maison brune, a pris la parole pour présenter deux mémoires, dont un qui porte sur l'histoire du bâtiment.

Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau s'exprime au micro.

Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau, historienne, est locataire de la maison brune.

Photo : Radio-Canada / Marie-Christine Rioux

Dans les années 1950-1960, on va vers la globalisation de l’industrie [de la construction]. [...] La scierie Price à Rimouski va fermer en 1964, puis les gens dorénavant vont s’approvisionner auprès d’entreprises plus globales, ce qui fait qu’on va perdre un peu à partir de ce moment-là les spécificités de chaque ville en Amérique du Nord et qu’on va se retrouver avec des apparences un peu plus globalisées. Ce n’est pas le cas de la maison brune, qui va conserver ses particularités rimouskoises, a-t-elle expliqué.

Nathan Poupart, charpentier-menuisier pour la coopérative La Couverte à Rimouski, a également pris la parole au cours de la soirée. Il a indiqué avoir réalisé une étude de restauration de la maison brune et a présenté des photos qu'il a prises lors de cette étude.

Un homme parle debout au micro dans une salle.

Nathan Poupart, charpentier-menuisier à La Couverte, a présenté son étude sur l'état de la maison brune.

Photo : Radio-Canada / Marie-Christine Rioux

Bien que des réparations soient nécessaires en raison d’une maintenance générale défaillante, la maison est saine, particulièrement les éléments de charpente du carré de maison principal, a-t-il indiqué. Les éléments qui pourraient être considérés comme vétustes au premier coup d'œil, comme la véranda, les cadres de fenêtre et la toiture [...], sont laissés sans protection mais ne nécessitent pas d’être remplacés. La vétusté n’est donc que d’ordre esthétique.

Le 304, avenue de la Cathédrale.

Selon la Société rimouskoise du patrimoine, la véranda d’origine en bois est un des éléments notables de la maison brune. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Nathan Poupart a poursuivi en ajoutant que la maison a une grande qualité de bâti, elle est saine et elle mérite de faire encore partie du patrimoine architectural de Rimouski.

« La grande majorité des éléments nécessitant des travaux peuvent être restaurés ou remplacés à des coûts raisonnables tout en maintenant le caractère patrimonial de la maison. »

— Une citation de  Nathan Poupart, charpentier-menuisier

Selon lui, le coût des travaux pour restaurer la maison brune s'élèverait à environ 150 000 $.

Valérie Jean, signataire de la lettre envoyée au conseil municipal pour demander un sursis à la démolition, a également tenu à s’exprimer. Elle s’est interrogée au sujet des informations sur lesquelles s’est basée la Ville pour prendre sa décision de démolir la maison brune.

Elle a expliqué avoir demandé à la Ville au début de mars de rendre publics les documents réalisés par les services municipaux pour évaluer l’état de la maison brune. Or, ce qui lui a été remis huit jours plus tard est le rapport d’inspection réalisé par une firme-conseil à la demande du propriétaire.

Devons-nous comprendre que la Ville n’a produit aucun document et que les informations ayant servi à son analyse sont essentiellement celles incluses dans le rapport de cette firme-conseil dont l’évaluation n’est nullement relative à la restauration de bâtiments patrimoniaux? s’est-elle demandé.

À la suite de cette audience publique, le conseil municipal a 30 jours pour rendre sa décision à savoir s'il désavoue l'autorisation de démolition accordée par le comité de démolition ou s'il la maintient. Rappelons toutefois que le comité de démolition à Rimouski est formé de l'ensemble des membres du conseil municipal.

Interrogé mercredi à l’émission Info-réveil, le maire de Rimouski, Guy Caron, n’a pas voulu s'avancer sur la position que prendra la Ville dans ce dossier. Il s’est limité à dire que les élus veulent prendre le temps d’analyser tous les éléments en leur possession avant de trancher.

Le maire de Rimouski en studio à Radio-Canada.

Le maire de Rimouski, Guy Caron (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Simon Rail-Laplante

On a un rapport d'ingénierie qui a effectivement été présenté par le demandeur. On a aussi des citoyens qui sont venus avec leurs propres analyses qui ont été faites [...]. Ce sont des éléments qu’on n’avait pas auparavant qui nous sont présentés et qu’on va analyser, a-t-il indiqué.

Guy Caron a cependant confirmé qu'un rapport écrit sera déposé par le conseil municipal.

Avec la collaboration de Marie-Christine Rioux, de Julie Tremblay et de Coralie Mensa

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