•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Drame d’Amqui : le suspect accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort

Des peluches et des fleurs sur le parvis de l'église.

Des peluches et des fleurs ont été déposées sur le parvis de l'église Saint-Benoît-Joseph-Labre d'Amqui, en mémoire des victimes.

Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

Steeve Gagnon, le suspect de l'attaque au camion-bélier perpétrée lundi à Amqui, a comparu mardi en milieu d'après-midi au palais de justice d'Amqui. Il fait pour l’instant face à deux chefs d’accusation de conduite dangereuse ayant causé la mort. D’autres accusations pourraient toutefois s’ajouter au cours des prochains jours, selon les développements de l’enquête.

Lors de son arrivée au palais de justice, quelques dizaines de curieux étaient amassés et ont crié des insultes à Steeve Gagnon.

L’homme de 38 ans est apparu calme lors de sa comparution. Il était représenté par Me Hugo Caissy, avocat de l'Aide juridique.

Steeve Gagnon sera de retour en cour le 5 avril à Amqui dans le cadre de l'enquête sur sa remise en liberté. D'ici là, il demeure détenu.

D'autres accusations à venir

Le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Simon Blanchette, a indiqué après l'audience que d’autres accusations pourraient être déposées contre Steeve Gagnon. L’enquête de la police n’est pas terminée, il y a un grand nombre de témoins qui doivent encore être rencontrés et d’autres informations qui vont être colligées, donc forcément, il y aura d’autres accusations qui seront déposées, a-t-il mentionné.

Portrait de maître Blanchette en robe d'avocat.

Le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Simon Blanchette

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Me Simon Blanchette a affirmé qu’il n’avait pas d’information sur l’état de santé mentale de l'accusé et sur les répercussions que cela pourrait avoir sur les démarches judiciaires.

Il y a une présomption d’aptitude à subir son procès. À ce stade-ci, avec l’information que je possède, je n’ai aucune raison de croire que monsieur n’est pas apte. Vous avez remarqué qu’il n’y a pas de demande qui a été faite à la Cour pour que monsieur soit évalué au niveau de son aptitude ou de sa responsabilité criminelle, et c’est le cas, parce que, justement, il n’y a aucun renseignement ou information qui découle de la preuve qui permet de douter de son aptitude, a-t-il expliqué. 

La défense peut toujours demander une évaluation d’aptitude à subir un procès à un stade ultérieur.

Me Simon Blanchette n’a pas voulu non plus s’avancer sur la possible motivation de Steeve Gagnon, qui possède un seul antécédent judiciaire de conduite avec les facultés affaiblies remontant à plusieurs années.

L’avocat de la défense qui représente le suspect, Me Hugo Caissy, n’a pas voulu s'exprimer sur l’état psychologique de l’accusé ou dire s’il comptait demander une évaluation psychologique de Steeve Gagnon.

Je ne peux pas faire de commentaires sur son état, a-t-il indiqué.

Portrait de maître Caissy en robe d'avocat.

Me Hugo Caissy, avocat de l'Aide juridique qui représente Steeve Gagnon.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Gestes prémédités

Les gestes qui auraient été commis par Steeve Gagnon à Amqui lundi après-midi étaient prémédités, a confirmé mardi la Sûreté du Québec (SQ). Les autorités précisent également que les deux personnes qui ont perdu la vie lors du drame sont Gérald Charest et Jean Lafrenière, respectivement âgés de 65 et 73 ans.

L'enquête tend aussi à démontrer que les personnes ont été visées de manière aléatoire, a indiqué le porte-parole de la SQ, Claude Doiron. On ne connaît pas les motifs, l'état d'esprit [du suspect] au moment des gestes posés, a-t-il affirmé lors d'un point de presse mardi matin.

Un homme menotté les mains dans le dos sort d'un bâtiment escorté de deux policières et deux hommes en civil.

Steeve Gagnon, suspect de l'attaque au camion-bélier, a comparu mardi en milieu d'après-midi au palais de justice d'Amqui.

Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

Steeve Gagnon était au volant d'une camionnette qui a fauché neuf personnes lundi après-midi sur la route 132.

Six personnes blessées ont été transportés à l'Hôpital de l'Enfant-Jésus de Québec après le drame. Les deux enfants, âgés de moins d'un an et de trois ans, ont obtenu leur congé de l'hôpital mardi en milieu d'après-midi.

La direction adjointe des communications du CHU de Québec indique que trois autres patients s'y trouvent toujours dans un état critique et un quatrième est dans un état stable, en observation.

Enfin, une personne est toujours hospitalisée à l'hôpital d'Amqui.

Incompréhension et stupeur

Au lendemain des événements, de nombreux membres de la communauté, dont des élus, ont manifesté leur incompréhension.

Les deux personnes qui ont perdu la vie, dont l'identité a été dévoilée au cours de la matinée, étaient connues de la population d'Amqui. C'est désolant parce que ce sont des personnes très aimables, a commenté un Amquien, Dany Pétrie, rencontré mardi matin.

« On n'est plus en sécurité nulle part. »

— Une citation de  Dany Pétrie, résident d'Amqui

Mise en garde : le témoignage suivant pourrait troubler certains lecteurs.

Un autre résident d'Amqui, Ken Moreau, a échappé de peu à l’attaque perpétrée lundi après-midi dans les rues d’Amqui. En entrevue à D’abord l’info, il a raconté que le conducteur de la camionnette n’a jamais freiné à la vue des piétons qu’il s’apprêtait à happer; il a plutôt accéléré dans le but de faire un maximum de victimes sur le boulevard Saint-Benoît.

Après ça, j’ai entendu les cris de la petite fille qui était coincée dans la poussette […] avec sa grand-mère en dessous, a-t-il décrit avec beaucoup d’émotion. Puis ça n’a pas été long avant que le chauffeur vire de bord. Je l’ai vu revenir sur les lieux en sens inverse puis j’ai crié à tout le monde, a expliqué M. Moreau.

Un homme au centre-ville.

Michel Lapierre a été témoin du drame survenu lundi après-midi sur le boulevard Saint-Benoît Ouest.

Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

Un autre témoin, Michel Lapierre, a raconté avec stupeur que sa voisine et ses deux enfants ont été happés par le chauffeur. La maman et les deux enfants, c'est ma voisine immédiate, a-t-il dit.

[Je me sens] déboussolé. C'est incroyable. Tout le monde se connaît ici. […] Dans ça, j'en connais quatre ou cinq, témoigne-t-il.

Le CHU de Québec a mentionné lors d'un point de presse à 11 h mardi matin que les avions-ambulances ont transporté à Québec des membres de la famille immédiate des six piétons fauchés. Ils bénéficient actuellement de soutien psychologique.

La direction du Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent fait le point relativement au drame survenu lundi à Amqui.

Résumé des événements

Une camionnette a fauché plusieurs piétons sur le boulevard Saint-Benoît Ouest, à Amqui, au Bas-Saint-Laurent, lundi après-midi. Selon la Sûreté du Québec (SQ), le suspect a été arrêté pour meurtre et pour délit de fuite mortel.

Une voiture stationnée près de la maison.

Des policiers ont fouillé le logement du suspect mardi matin.

Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

Six personnes ont été transférées à l'hôpital de l'Enfant-Jésus, le centre tertiaire de traumatologie pour l'Est-du-Québec. Selon le porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent, Gilles Turmel, une personne est toujours hospitalisée à l'hôpital d'Amqui.

La SQ a installé un poste de commandement à Amqui en fin de soirée lundi. Plusieurs dizaines de policiers des services des crimes majeurs et des crimes contre la personne d’un peu partout au Québec ont été dépêchés sur place en renfort. Il s’agit désormais d’une enquête pour homicide.

Avec la collaboration d'Isabelle Damphousse, Sophie Martin, Michel-Félix Tremblay, Isabelle Lévesque et Stéphanie Rousseau

Vous pouvez aussi suivre la couverture en direct sur le web.

Commentaires fermés

L’espace commentaires est fermé. Considérant la nature sensible ou légale de certains contenus, nous nous réservons le droit de désactiver les commentaires. Vous pouvez consulter nos conditions d’utilisation.

En cours de chargement...