Retombées de l’Usine Arvida : une réponse par écrit du ministère de l’Environnement

L'Usine Arvida fait partie du Complexe Jonquière de Rio Tinto et est voisine des installations utilisant la technologie AP60.
Photo : Radio-Canada
Le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) se fait tirer l'oreille quant à savoir s'il a l'intention de s'intéresser davantage aux émissions de contaminants de la vieille aluminerie de Rio Tinto à Arvida.
Plus de quatre mois après un reportage de Radio-Canada sur le niveau de contamination du secteur et après que Saguenay ait réclamé une étude de caractérisation des sols, le ministère a finalement répondu à la Ville par écrit.
Dans cette lettre, le MELCCFPun comité de citoyens dans ce dossier.
résume les aspects des lois touchant la contamination des sols et dit être en contact avecAppelé à définir ses intentions, le ministère de l'Environnement a répondu à Radio-Canada que son rôle consiste à s'assurer du respect de la Loi sur la qualité de l'environnement
, sans rien préciser quant à ses intentions pour faire respecter la loi.
La semaine dernière, le ministre Benoit Charette s’était aussi fait avare de commentaires.
Le ministère, le cabinet et la Ville sont en communication à ce niveau-là
, s’est-il limité à dire la semaine dernière lors de son passage au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
De son côté, Jimmy Bouchard, conseiller municipal et président de la Commission du développement durable et de l'environnement de Saguenay, croit que les gens ont droit d’avoir le portrait de la situation.
J'ai toujours eu la même position là-dessus. Je pense que c'est nécessaire. Je pense que les gens qui ont des inquiétudes sont en droit d'avoir des réponses à leurs questions. Maintenant, c'est possible qu'il n'y ait rien de problématique. Tout ça n'est pas exclu. Moi j'ai l'impression, puis je pense fermement que le ministère aurait à aller un peu plus loin dans ce dossier-là, puis à donner des réponses aux citoyens qui sont inquiets. Je comprends qu'ils vont rencontrer le groupe de citoyens, donc déjà, ça c'est une bonne chose. On verra par la suite ce qui va se passer
, a-t-il commenté lundi.
Des cuves à remplacer
Les cuves précuites encore utilisées à l'Usine Arvida ont une autorisation environnementale pour fonctionner jusqu'à la fin de 2025. Rio Tinto doit annoncer 96 cuves AP60 additionnelles probablement d’ici la fin de l’année
, a indiqué à la mi-février le directeur exécutif des opérations Atlantique, Sébastien Ross.
Dans le reportage de Radio-Canada, il était d’abord révélé que l'Usine Arvida rejette dans l’atmosphère le taux de dioxyde de soufre le plus élevé de la province sur une base annuelle. De plus, le taux de particules fines dépasse régulièrement les taux jugés nuisibles à la santé.
Même s'il y a une aluminerie depuis presque 100 ans à Arvida, il n’y a que depuis six mois que la station publique Powell recueille des données sur les particules fines.
Jusqu'à présent, la Direction régionale de la santé publique n'a rien annoncé quant à ses intentions de mesurer l'impact de ces particules sur la santé des résidents d'Arvida.
De son côté, le comité de citoyens qui s'intéresse au niveau de pollution à Arvida a organisé une rencontre avec les citoyens lundi prochain. Les responsables du dossier attendent cette rencontre avant de commenter.
Les particules fines ciblées à Québec
Lundi à Québec, les résultats d’une vaste étude lancée en 2017 sur la qualité de l’air menée par la Direction de santé publique (DSP) de la Capitale-Nationale ont été dévoilés. Il est indiqué que les particules fines en suspension dans l’air contribuent à une part significative
des problèmes de santé cardiovasculaire et respiratoire en basse-ville de Québec.
Selon les auteurs, l’exposition aux particules fines entraînerait le décès prématuré de 33 adultes par année dans les secteurs Limoilou, Vanier et la Basse-Ville de Québec.
D'après un reportage de Gilles Munger