Les pharmaciens du Nouveau-Brunswick veulent en faire plus
Le pharmacien Dennis Abud aimerait que le gouvernement provincial au Nouveau-Brunswick couvre plus de soins offerts en pharmacie. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Catherine Allard
Les pharmaciens du Nouveau-Brunswick peuvent maintenant traiter 30 troubles de santé sans que les patients aient besoin de consulter un médecin. Cependant le gouvernement provincial n’en rembourse que quatre. À l’image de l’Île-du-Prince-Édouard, l’Association des pharmaciens du Nouveau-Brunswick réclame que l’ensemble de ces actes soient couverts par l’assurance maladie.
Les pharmaciens et les pharmaciennes du Nouveau-Brunswick peuvent évaluer et traiter des affections mineures, comme la nausée ou des douleurs articulaires, et prescrire un médicament pour les soigner. De cette façon, le patient n’a pas besoin de se rendre à l’urgence ou à une clinique sans rendez-vous.
La gestion de la contraception, le traitement pour le zona, le renouvellement d’une ordonnance et l’évaluation par un pharmacien des infections urinaires non compliquées sont couverts par le régime d’assurance maladie au Nouveau-Brunswick, mais les autres actions ne le sont pas pour l’instant.
L’Ordre des pharmaciens nous a alloué beaucoup plus de responsabilités dans les dernières années et les patients ont pris avantage de ça. Maintenant, il y a 30 affections mineures pour lesquelles on peut prescrire ou évaluer. Malheureusement, le gouvernement paie pour seulement trois [quatre] de ces affections-là
, explique Dennis Abud, pharmacien propriétaire et membre du conseil d'administration de l'Association des pharmaciens du Nouveau-Brunswick.
Un système à deux vitesses
Dans son discours sur l’état de la province, le premier ministre Blaine Higgs a reconnu que le Nouveau-Brunswick fait face à des défis dans le domaine des soins de santé. Il a affirmé que l’argent ne réglera pas tout
et il a rappelé que le rôle des pharmaciens a été élargi pour établir plus de diagnostics et prescrire les médicaments en conséquence.
Cependant, puisque ce ne sont pas toutes les actions des pharmaciens qui sont couvertes par le régime d’assurance maladie, M. Abud croit que l’initiative, pour le moment, crée un système à deux vitesses où les patients doivent sortir leur portefeuille pour être évalués par un pharmacien pour certaines problèmes de santé.
Moi, je peux servir les gens, mais il faut que je les charge parce que personne [ne rembourse]. Donc ça devient un système [à deux vitesses]
, a précisé en entrevue à La matinale le pharmacien.
À l’Île-du-Prince-Édouard, les pharmaciens peuvent établir un diagnostic pour 32 affections mineures et non urgentes.
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Les consultations pour les patients insulaires sont couvertes par le programme d’assurance maladie de la province. Selon l’Association des pharmaciens du Nouveau-Brunswick, ce programme a déjà aidé plus de 11 000 patients de la province voisine depuis le début de l’année. Le président de l’Association des pharmaciens du Nouveau-Brunswick, Andrew Drover, croit qu’on peut arriver au même résultat ici.
Les pharmaciens sont les professionnels de santé les plus accessibles et il est temps de reconnaître la contribution que les pharmacies communautaires peuvent apporter à notre système de santé. Les pharmaciens sont déjà là, déjà formés, pleinement qualifiés et prêts à aider. Si la volonté politique est là, nous pouvons avoir un impact beaucoup plus important sur le système de santé du Nouveau-Brunswick
, a-t-il indiqué par communiqué vendredi.
Avec des informations de l'émission La matinale, d'ICI Acadie