Opioïdes : St. Thomas débat de l’ouverture d’un centre de consommation supervisée

L'Ontario compte 24 centres de consommation supervisée actuellement.
Photo : Radio-Canada / Cara Nickerson
La création d’un centre de consommation supervisée de drogues sera débattue lundi au conseil municipal de St. Thomas, au sud de London.
Plusieurs militants font valoir que les petites villes ne sont pas à l'abri de l'épidémie d'opioïdes et de l'approvisionnement en drogues potentiellement mortelles.
C'est attendu depuis longtemps et nécessaire dans la communauté
, affirme Jackie Moore, coordonnatrice de The Nameless, un groupe qui soutient les personnes sans-abri, toxicomanes et aux prises avec un diagnostic de maladie mentale.
« St. Thomas a tendance à être un peu conservateur en ce qui concerne ces choses. Nous espérons donc que les conseillers pourront voir les avantages de ce type de programme et à quel point ça peut être bénéfique pour tout le monde. »
Santé publique Southwestern, qui offre des services à la population de St. Thomas, dispose déjà de cliniques mobiles pour les personnes qui n'ont pas d'autre accès aux soins primaires. De plus, le bureau de santé publique distribue gratuitement des aiguilles et d'autres articles utilisés pour la consommation de drogues afin que les gens puissent les utiliser de la manière la plus sécuritaire possible.
Cependant, un site de consommation supervisée où les gens peuvent consommer de la drogue sans crainte d'accusations criminelles et avoir accès à un professionnel de la santé en cas de surdose changerait la donne dans cette petite communauté, argue Mme Moore.
La drogue tue nos amis
Il ne s'agit pas seulement d'aller prendre une substance. C'est la connectivité, et c'est en quelque sorte à la base du mouvement radical qui apporte des changements. Nous pouvons mettre les gens en contact avec les travailleurs du logement, avec les travailleurs en santé mentale ainsi qu'avec les médecins, les infirmières et les conseillers en toxicomanie
, énumère Jackie Moore.
Si quelqu'un est prêt à changer sa vie, il a cette possibilité. En plus, nous garderons les gens en vie. Il y a des substances vraiment toxiques dans les rues qui tuent nos amis.
Les conseillers municipaux de St. Thomas discuteront de ce qu'ils pensent d'un site de consommation supervisée et feront rapport à Santé publique Southwestern, qui mène une étude de faisabilité sur cette question.
Les décès liés aux opioïdes ont augmenté dans la région des comtés d'Elgin et d'Oxford ainsi qu'à Woodstock et à St. Thomas, et le taux de mortalité est supérieur à la moyenne provinciale, selon les données de Santé publique Southwestern.
Localement, le nombre moyen de décès mensuels par surdoses d'opioïdes est passé de 1,42 par mois en 2019 à 3,83 par mois en 2021
, indiquent les données.
Il sera intéressant de voir ce que pensent les conseillers
, fait remarquer Brian Elliott, directeur général du refuge Inn Out of the Cold à St. Thomas.
Nous traitons de nombreuses personnes qui souffrent de dépendances et nous travaillons en étroite collaboration avec de nombreuses organisations communautaires
, note M. Elliott. Il sera donc intéressant de voir quelles sont les recommandations réelles étant donné qu'il existe déjà un certain nombre d'organismes communautaires impliqués dans le travail sur les dépendances.
St. Thomas a fait du bon travail en coordonnant une réponse entre les agences, pense-t-il.
Nous avons déjà beaucoup de gens sur le terrain qui s'attaquent au problème d'une manière qui a eu un effet positif au cours des dernières années.
À l’heure actuelle, 24 centres de consommation supervisée sont ouverts en Ontario, dont un à London, selon le gouvernement du Canada.