Une maison de soins palliatifs est contrainte d’avoir recours aux banques alimentaires

La Maison McCulloch du Grand Sudbury dépend de collectes de fonds et des banques alimentaires pour répondre à ses besoins. (Photo d'archives)
Photo : CBC
En raison d’une conjoncture économique difficile et d’une hausse de la demande pour ses services, la Maison de soins palliatifs McCulloch de Sudbury doit compter sur les banques alimentaires locales pour nourrir ses résidents en fin de vie.
Selon la directrice générale de l'établissement, Julie Aubé, le nombre de personnes qui font appel aux services de cette résidence a doublé depuis la pandémie, ce qui surcharge les ressources humaines et financières, déjà utilisées au maximum.
Mme Aubé estime la valeur des dons de nourriture faits par la banque alimentaire en 2022 à un peu moins de 50 000 $. C'est une pilule difficile à avaler
, confie-t-elle.
« Sans [les banques alimentaires], nous aurions une exigence de collecte de fonds supplémentaire de 50 000 $ sur nos épaules. »
Partout, les collecteurs de fonds ont peiné durant la pandémie
, explique Mme Aubé. Nous sommes également confrontés à cette situation économique qui fait en sorte que les gens n'ont tout simplement plus les moyens de donner comme avant.
La Maison McCulloch reçoit de l'argent de la province pour les soins directs aux patients ainsi que pour les salaires des infirmières et des préposés.
Pour le reste, l'établissement doit se tourner vers la communauté.
Cette maison de soins palliatifs a besoin d'un financement communautaire de 1,45 million de dollars, précise Mme Aubé, mais les efforts de collecte de fonds l'année dernière n'ont permis de recueillir qu'un million de dollars.
L'établissement a dû puiser dans ses réserves pour pallier ce manque, affirme la directrice générale.
« C'est effrayant qu'un service de santé de ce calibre doive compter sur des dons pour payer ses femmes de ménage et ses produits de nettoyage. »
Financement à revoir
L'automne dernier, la députée provinciale de Nickel Belt, France Gélinas, a demandé au gouvernement Ford pourquoi la formule de financement des hospices continue de les forcer à compter sur la collecte de fonds pour fournir les soins de base.
Le modèle de financement communautaire dont dépendent les maisons de soins palliatifs est brisé
, croit Mme Gélinas. Les mots "soins palliatifs" ne figurent nulle part dans le dernier budget déposé par ce gouvernement
, ajoute-t-elle.
« La réalité, c'est que les coûts continuent d'augmenter alors que le pouvoir des dons communautaires est mis à l'épreuve par les réalités économiques, y compris la pandémie. »
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Alors que des groupes, notamment la Coalition des soins palliatifs de qualité de l'Ontario (CSPQO
), continuent de faire pression sur le gouvernement pour augmenter le financement des soins palliatifs, Mme Aubé soutient que la Maison McCulloch continue de compter sur sa collecte de fonds – un tirage moitié-moitié dont la cagnotte s’élève à environ 24 000 $ – pour rester à flot.Nous comptons sur cet argent pour payer nos employés en restauration, pour acheter nos produits chimiques de nettoyage, pour payer nos femmes de ménage, pour payer notre administrateur
, explique Mme Aubé.
« Je ne sais pas si les gens s'en rendent compte. Nous avons vraiment besoin de voir cette augmentation de revenus du tirage 50/50 si nous voulons survivre. »
Je ne sais pas si cela se produit ailleurs
, a répondu Rick Firth, président et président-directeur général de la CSPQO , lorsqu'on l'a interrogé sur ce recours aux banques alimentaires.
« Wow! Je ne suis pas au courant de tous les détails de ce qu'ils font à Sudbury, mais c'est la première fois que j'entends parler [d’un appel aux banques alimentaires]. »
Plusieurs maisons de soins palliatifs puisent dans leurs réserves pour couvrir les coûts de fonctionnement, mais les problèmes de la Maison McCulloch sont rares, dit-il.
Il dit qu’en raison de l'augmentation des coûts, le gouvernement ne couvre qu'entre 35 et 45 % des frais reliés aux soins des résidents en ce moment.
Traditionnellement, c’était plutôt autour de 60 %.
Dans un courriel, une porte-parole de la ministre de la Santé, Sylvia Jones, affirme que le gouvernement a augmenté le financement des soins palliatifs depuis 2018, avec 13 milllions de plus pour l'expansion des maisons de soins et des initiatives pour améliorer la qualité des soins.
Dans le cas de la maison McCulloch, 473 000 $ supplémentaires ont été versés lors de la dernière année, en plus du financement de base de 2,1 M$.
Avec les informations de CBC News