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Mort de l’orque Kiska : des experts déplorent ses conditions de vie à Marineland

Un orque dans un bassin.

Le mammifère, qu'on croyait âgé de 47 ans, avait été capturé dans les eaux islandaises en 1979.

Photo : Reuters / Philip Demers

Radio-Canada

Après la mort de Kiska, le dernier épaulard en captivité au Canada, des experts dénoncent les conditions de vie du mammifère au sein du parc à thème Marineland de Niagara Falls, en Ontario.

Il est notamment reproché au parc touristique d’avoir détenu l’orque en isolement au cours des dix dernières années, alors que les épaulards sont vraiment sociaux et émotionnels, souligne Philip Demers, un ancien employé de Marineland.

L'entraîneur qui a quitté le parc en 2012 en raison du traitement infligé aux animaux ajoute que les orques restent normalement toute leur vie avec leur famille dans les océans. Donc être complètement seul c’est de la souffrance qu'on ne peut pas vraiment comprendre, dit-il.

« Sa vie a été complètement détruite, c’est inexcusable. J’espère que ça n'arrivera plus jamais. »

— Une citation de  Philip Demers, ancien employé de Marineland (2000 à 2012)

De son côté, Carly Ferguson, la présidente du groupe de défense des animaux en captivité [Ontario Captive Animal Watch], dit avoir ressenti un soulagement après l’annonce de la mort de Kiska vendredi soir.

Kiska a été dans la pire situation parmi les animaux en captivité dans cette province, assure Mme Ferguson qui dit être contente que l’animal soit finalement libéré.

La présidente d'Ontario Captive Animal Watch souligne que Kiska est restée en captivité pendant 40 ans. Selon elle, le mammifère a été attrapé quand il avait deux ans sur les côtes islandaises avant d’être transporté à Marineland.

Le plus préoccupant c’est qu’elle a vu mourir ses cinq bébés et qu’elle n'a jamais eu la chance de pouvoir faire son deuil. Ensuite, elle a été complètement isolée pendant environ 10 ans.

« Il n’y a pas d'autre baleine en captivité dans le monde qui ait été forcé de vivre comme ça. »

— Une citation de  Carly Ferguson, présidente d'Ontario Captive Animal Watch

Mme Ferguson blâme le parc Marineland d’avoir laissé vivre l'épaulard dans cette situation pendant autant d'années, ainsi que le gouvernement qui n'aurait jamais dû permettre ça.

Une photo de l'orque qui nage dans un bassin.

La mort de Kiska, survenue jeudi, a été annoncée vendredi soir par le gouvernement de l'Ontario.

Photo : (CBC News)

Évolution de la loi

Même son de cloche du côté de l’organisme World Animal Protection qui dit avoir le cœur brisé par la mort de Kiska. Selon la responsable de la campagne de protection de la faune sauvage, Michèle Hamers, Kiska sera la dernière orque à être en captivité au Canada grâce aux modifications apportées à la législation fédérale.

Mais le travail ne s’arrête pas là pour l’organisme qui affirme que Marinelandcontinue apparemment à s'engager dans une programmation qui exploite les animaux qu'il continue de posséder, y compris les dauphins.

Michèle Demers applaudit toutefois le travail législatif en cours avec la loi Jane Goodall qui empêcherait de nombreuses autres espèces d'être utilisées à des fins de divertissement au Canada.

La mort de Kiska, survenue jeudi, a été annoncée vendredi soir par le gouvernement de l'Ontario.

Le porte-parole du solliciteur général, Brent Ross, a déclaré que les agents des services de bien-être animal de la province étaient présents lors de l’autopsie à Marineland.

On pense que Kiska avait 47 ans. Elle avait été capturée dans les eaux islandaises en 1979.

L’orque femelle a été capturée aux côtés de Keiko, devenu célèbre dans le film Sauvez Willy, et le couple a vécu ensemble pendant quelques années à Marineland dans les années 1980.

Un épaulard dans l'eau.

Selon l'organisme Animal Justice, Kiska est seule depuis 2011.

Photo : offerte par Phil Demers

Animal Justice, un groupe canadien de défense des droits des animaux, a pleuré la mort de Kiska et a renouvelé les appels à enquêter sur le traitement de l'orque par Marineland.

C'est navrant de savoir que Kiska n'aura jamais la chance d'être relocalisée dans un sanctuaire de baleines et de vivre en liberté comme elle le méritait, a déclaré la directrice générale d'Animal Justice dans un communiqué.

« Nous demandons justice pour ce que Kiska a enduré aux mains de Marineland. »

— Une citation de  Animal Justice

Nous appelons les autorités provinciales à rendre publics les résultats d'une autopsie et à poursuivre Marineland pour la détresse illégale que Kiska a sans aucun doute éprouvée au cours de ses dernières années.

Animal Justice a déposé une plainte en juillet 2021 contre le traitement réservé à Kiska par Marineland, accusant la direction du parc d'avoir enfreint la loi en ne répondant pas aux besoins physiques et mentaux de l'animal.

La plainte faisait suite à des vidéos qui semblaient montrer Kiska flotter nonchalamment et se déplacer lentement.

Plus tard la même année, Marineland a été inculpé au pénal après qu'Animal Justice eut déposé une autre plainte alléguant que les dauphins étaient forcés de se produire à des fins de divertissement malgré une interdiction nationale. Les accusations ont été abandonnées en décembre 2022.

Au moment de la publication de cet article, Radio-Canada n'a pas obtenu de réponse de Marineland après avoir envoyé une demande d'entrevue par courriel.

Avec des informations de La Presse canadienne

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