•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Certains véhicules d’occasion se vendraient plus cher que des neufs

Des véhicules d’occasion de trois ans ou moins se vendent au même prix que leur équivalent neuf.

Une voiture d'occasion à vendre

De nombreux véhicules d'occasion se vendent au même prix que leur équivalent neuf. Certains pourraient même coûter plus cher. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Gabrielle Morissette

Aux prises avec un marché de véhicules neufs toujours marqué par de longs retards de livraison, certains Canadiens pourraient décider de se tourner vers les voitures d’occasion, mais être ainsi forcés d’ouvrir encore plus leur portefeuille.

Une situation qu'observe de près Yasin Guzeltas, directeur du concessionnaire de voitures d’occasion Superb Auto, à North York.

« Je vois toujours beaucoup de véhicules d’occasion sur le marché plus chers que les modèles neufs. »

— Une citation de  Yasin Guzeltas, directeur du concessionnaire de voitures d’occasion Superb Auto

Il raconte que les problèmes d’approvisionnement forcent des concessionnaires à se livrer à des guerres d’enchères à des prix toujours plus élevés, car nombre d’entre eux concentrent leurs efforts sur certains modèles populaires.

Par exemple, si la voiture est sur le marché pour 25 000 $, il se peut qu’on finisse par l’acheter
pour 26, 27 000 $
, déplore M. Guzeltas.

Puis, nous devons payer les frais de la vente aux enchères, des frais de remise à neuf et de nettoyage de la voiture. Par après, on doit changer les pneus et les freins, ce qui augmente la facture.

Yasin Guzeltas est assis dans son bureau.

Selon Yasin Guzeltas, les véhicules hybrides ainsi que les VUS sont les véhicules d'occasion se vendant le plus souvent plus cher que leur équivalent neuf.

Photo : Radio-Canada

Résultat : les concessionnaires de voitures d’occasion comme le sien doivent vendre ce véhicule plus cher avec une marge pour payer [leurs] factures et [se] faire un peu d’argent afin de survivre dans ce marché.

Certains nous disent que ces prix sont étranges et ne veulent pas payer au-delà du prix de détail suggéré par le fabricant, avoue M. Guzeltas. D’autres comprennent notre situation.

Graphique montrant des comparaisons pour le Honda CR-V, la Toyota Sienna et le Jeep Grand Cherokee.
Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre)

Ces comparaisons ont été faites le 10 mars 2023, en utilisant les données des différents sites web avec pour point d'ancrage le bureau de Radio-Canada à Toronto. Pour AutoTrader.ca, les données compilées comprennent les affichages de véhicules dans un rayon de 50 kilomètres autour du bureau.

Photo : Radio-Canada / Camile Gauthier

Toujours le même prix, trois ans plus tard

Par ailleurs, la demande est telle que de nombreux véhicules d’occasion conservent désormais leur valeur, et ce, même après quelques années d’utilisation, constate le chroniqueur et éditeur de l’Annuel de l’automobile, Benoit Charette.

« Ce qui arrive en ce moment, c’est qu’un véhicule d’occasion de trois ans, en général, vaut le même prix qu’un véhicule neuf. »

— Une citation de  Benoit Charette, chroniqueur et éditeur de l’Annuel de l’automobile

L’expert de l'industrie souligne que le marché des véhicules d’occasion dépend beaucoup des véhicules neufs pour s’alimenter. Ainsi, les problèmes d’approvisionnement qui affligent l'industrie, comme la pénurie de puces électroniques, ont des répercussions directes sur le marché de seconde main.

Benoit Charette note qu'au cours de la dernière année, les grandes institutions de location d’automobiles [...] se sont alimentées dans le bassin des véhicules d’occasion, faute de véhicules neufs, ce qui réduit encore plus le nombre de voitures usagées que peuvent acheter les consommateurs.

Ainsi, les personnes désireuses de se procurer une voiture à un prix un peu plus raisonnable doivent parfois chercher un véhicule d'occasion vieux de quatre ou cinq ans, selon le chroniqueur.

Des prix élevés là pour rester

Même si les stocks augmentent tranquillement, les prix des véhicules d’occasion ne reviendront pas à ceux d'avant la pandémie, croit le vice-président de la recherche et de l'analyse pour AutoTrader.ca.

«  On constate que les consommateurs sont en train de s’adapter à ces nouvelles normes. »

— Une citation de  Baris Akyurek, vice-président de la recherche et de l'analyse pour AutoTrader.ca

D'après l’expert, les Canadiens semblent s’adapter en allongeant la durée moyenne de leurs contrats de location et de financement.

Cette réalité explique, selon lui, l'augmentation de plus de 10 % du nombre de transactions sur le site de vente de voitures d'occasion au cours des premiers mois de 2023 par rapport au même moment l'an dernier, et ce, malgré les taux d’intérêt et les prix élevés.

Page d'accueil du site AutoTrader.ca sur un écran d'ordinateur.

M. Akyurek mentionne que le prix moyen d’un véhicule d’occasion affiché sur AutoTrader.ca en février 2023 est de 39 268 $, ce qui représente une hausse de 6,3 % comparativement au prix en février 2022.

Photo : Radio-Canada / Bryan Eneas

M. Akyurek ajoute cependant qu’avant la pandémie, les prix étaient habituellement plus élevés en début d’année, puis redescendaient tranquillement mois après mois. Ce n’était pas le cas en 2021 et en 2022, au moment où le marché traversait une période anormale.

Cette année, les données indiquent que la situation semble se normaliser, si l'on se fie au changement du prix d’un mois à l’autre jusqu'à présent.

Cela dit, la moyenne du prix d’un nouveau véhicule en février 2020 était d’un peu moins de 27 000 $, nuance M. Akyurek. Alors les prix sont plus élevés en ce moment, et on ne s’attend pas à revenir à des prix d'avant la pandémie de sitôt.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...