Un taux de chômage sous les 2 % à Québec, un record

La Ville de Québec maintient son titre de région avec le plus bas taux de chômage au pays en février avec 1,9 % et bat facilement son précédent record de l'été 2019.

L'emploi roule à plein régime à Québec selon les plus récentes données de Statistique Canada pour le mois de février 2023.

Il s'agit du taux le plus faible de toutes les régions métropolitaines de recensement au Canada et d'une baisse de 0,5 point de pourcentage au cours du mois (moyenne mobile de trois mois), confirme l'agence fédérale.

C'est aussi le plus faible de taux de chômage depuis 2006 à Québec, soit depuis que cette donnée est disponible sur le site de Statistique Canada.

Québec dépasse nettement l'ensemble de la province en février, alors que le taux s'établissait à 4,1 %, contre 5 % pour tout le Canada.

Ces données proviennent de l’enquête sur la population active de Statistique Canada rendue publique vendredi matin. Après avoir créé 150 000 emplois en janvier, l’économie du pays en a créé 22 000 en février.

Un phénomène récurrent à Québec et un angle mort

Québec trône régulièrement au sommet des faibles taux de chômage au Canada. Ça arrive assez fréquemment depuis les 10 dernières années. Ce n'est pas du tout surprenant, explique Stephen Gordon, professeur de macroéconomie à l'Université Laval.

Selon lui, le vieillissement de la population et la diversification de l'économie explique ce manque de main-d'œuvre. Cette situation devrait perdurer, selon M. Gordon.

Ce taux de chômage anémique est à double tranchant pour le marché de l'emploi, selon le professeur. [Pour les travailleurs], c'est plus facile de se trouver un emploi, c'est plus facile d'argumenter pour avoir de meilleurs salaires. Mais, on aime une certaine marge de négociation des deux côtés. Quand le marché est en déséquilibre comme ça [...] ça se peut qu'on ne trouve pas nécessairement les meilleurs employés pour les meilleurs emplois.

Pénurie

Ça fait des années que l'impact est senti à Québec, prévient Steve Lavoie, PDG de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec.

Les départs à la retraite ces dernières années ont été parmi les plus forts au pays, rappelle-t-il.

Résultat : On est en plein dans le cœur de la tempête au niveau de la pénurie de main-d'œuvre. Les chiffres aujourd'hui, tout le monde les avait vus venir, rappelant que les impacts seront encore visibles longtemps.

Bon nombre de commerce on dû réduire leurs heures d'ouverture. D'autres entreprises refusent de prendre de nouveaux contrats, selon lui. Ajoutons à cela l'inflation à laquelle font face les employeurs.

Steeve Lavoie est toutefois optimiste. Ce qu'on voit vraiment par rapport aux entreprises, on parle beaucoup d'immigration pour les aider, on parle beaucoup d'innovation. C'est beaucoup beaucoup de solutions qui s'accumulent.