Des entrepreneurs racontent leur expérience pour mieux accueillir les employés étrangers

Matthieu Berthelot est actionnaire et administrateur de la ferme Lunick à Saint-Eugène-de-Guigues.
Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly
« Sans eux, la ferme ne serait rien », avoue sans détour Matthieu Berthelot de la ferme Lunick à Saint-Eugène-de-Guigues. L'entreprise de pommes de terre embauche de 15 à 35 employés provenant majoritairement du Mexique et du Guatemala.
Matthieu Berthelot a fait part de son expérience jeudi soir lors d'une séance d'information portant sur l'accueil et l'intégration des travailleurs issus de l'immigration. La ferme accueillera prochainement des personnes de Madagascar.
Organisé par le Centre local de développement Rouyn-Noranda, l'événement a attiré une vingtaine de personnes à Ville-Marie.
Pour veiller à leur bien-être, deux personnes à la ferme prennent en charge tous les aspects, comme planifier les arrivées d'avion, les départs, accueillir les nouveaux, aller leur chercher une paire de chaussures, leur première épicerie, leur ouvrir un compte en banque
, explique Matthieu Berthelot. Originaire de France, il a lui aussi choisi de s’établir au Québec en 2008.
Le recrutement à l’étranger séduit
En organisant des 4 à 7 dans la région, la directrice main-d'œuvre et immigration au CLD de Rouyn-Noranda, Ann Gervais, espère outiller davantage les entrepreneurs.
« C'est une chose de faire du recrutement, de faire venir des travailleurs étrangers, mais il faut également bien se préparer pour les garder avec nous. »
L’organisation a le mandat d’accompagner les employeurs dans leurs démarches pour accueillir des employés provenant de l’international. Ann Gervais souhaite ouvrir la porte du recrutement à l’étranger aux entrepreneurs de tous horizons. C’est de dire à l'entreprise : ce n’est pas simple, mais ce n’est pas si compliqué que ça
, nuance la directrice.
L'activité permettait à plusieurs partenaires locaux de présenter l'éventail de services offerts. Le Centre Frère-Moffet a rappelé la possibilité d’adapter le contenu des cours de francisation sur mesure. Le Carrefour Jeunesse-Emploi du Témiscamingue a quant à lui précisé son rôle d’accompagnement dans le quotidien des nouveaux arrivants.
Le Témiscamingue peut aussi compter sur une agente d’aide à l’intégration du ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, qui accompagne les familles immigrantes de leur pays d’origine jusqu’à leur intégration complète. On fait un suivi pour s’assurer que la personne, par exemple, a des assurances, un logement adéquat, que l’inscription des enfants s’est faite à l’école ou à la garderie
, indique l’agente Catherine Gélinas.
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Plusieurs enjeux ont été évoqués par les employeurs présents, dont le manque de logements et de places en garderie.
Les longs délais administratifs posent aussi de sérieux problèmes, selon le directeur des Fermes Boréales, Frédéric Gastaud.
Ça prend 5-6 mois, mais on n'a pas vraiment de vision de la date exacte. Donc là, on est en sous-effectif, on n'ose pas prendre de temporaires, parce qu'on sait qu'il y a des gens qui vont arriver
, constate le directeur.
Plus de trois employés sur quatre des cinq maternités porcines de Fugèreville proviennent de l’international. Olymel a racheté en septembre dernier l’ancienne école primaire de la municipalité, qui pourra héberger une cinquantaine de travailleurs.
La prochaine soirée À bras ouverts se déroulera le 16 mars à La Sarre.