Crise à la SAAQ : Éric Caire doit s’expliquer en commission parlementaire selon le PLQ

La plateforme numérique de la SAAQ connaît des difficultés depuis son lancement.
Photo : Radio-Canada / Érik Chouinard
Le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, qui tente de se « défiler » dans le « fiasco » à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), doit venir « rendre des comptes » et « clarifier son mandat » en commission parlementaire, estime l'opposition officielle.
La SAAQD'interminables files d'attente se sont formées devant les points de service, les automobilistes ayant du mal avec le traitement de leurs dossiers.
a lancé le mois dernier une nouvelle plateforme informatique, SAAQclic. Les problèmes se multiplient depuis.La députée libérale de Mont-Royal−Outremont, Michelle Setlakwe, a fait parvenir, jeudi, une demande de mandat d'initiative à la Commission des finances publiques. Elle indique vouloir obtenir les constats
des acteurs impliqués dans le cafouillage numérique à la SAAQ dans une perspective de tirer des leçons afin d'éviter un nouvel échec du gouvernement caquiste
.
En plus du ministre Caire, l'opposition libérale veut entendre le sous-ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Pierre E. Rodrigue, ainsi que le président-directeur général de la SAAQ
, Denis Marsolais.Elle ne fait aucune mention de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, mais ajoute dans sa demande qu'on pourrait entendre d'autres personnes susceptibles d'apporter un éclairage pertinent
.
La situation actuelle est plus que déplorable. Elle mine la confiance du public envers la capacité du gouvernement à mener à terme de grands projets d’infrastructure numérique, à un moment où la prestation de plusieurs autres services est appelée à évoluer vers le numérique
, a dit Mme Setlakwe, porte-parole de l'opposition officielle en matière de cybersécurité et du numérique, dans un communiqué diffusé jeudi.
« Nous demandons à entendre le ministre Éric Caire. Nous souhaitons le voir prendre ses responsabilités afin que les Québécoises et les Québécois n’aient plus à subir les impacts grandement nuisibles d’un tel fiasco numérique. »
À quoi il sert Éric Caire?
En entrevue à La Presse canadienne, jeudi après-midi, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, a qualifié la crise actuelle qui secoue la SAAQmajeur
.
À quoi il sert, Éric Caire? Pourquoi on le paye comme ministre responsable du Numérique?
, demande-t-il. Qu'il aille relire sa mission. On le paye pour que, justement, il pose toutes les questions.
Selon M. Tanguay, le gouvernement caquiste est constitué de ministres pour qui c'est jamais de leur faute, ils ne sont jamais responsables de quoi que ce soit, et en bout de piste, ce sont les citoyens qui n'ont pas le service
.
De son côté, le porte-parole de Québec solidaire en matière de transports, Étienne Grandmont, a tenu à rappeler que la Coalition avenir Québec est aux commandes depuis 2018. Pendant tout ce temps, les ministres caquistes n'ont jamais jugé bon de se mettre le nez dans la plus grosse opération de transition numérique de leur gouvernement
, s'est-il étonné sur Twitter.
Quel mauvais théâtre! Personne n'est dupe. Et ce sont tous les Québécois qui paient pour l'incurie gouvernementale
, a également gazouillé Joël Arseneau, porte-parole du Parti québécois en matière de cybersécurité et du numérique.
Mercredi, le ministre Caire, qui était resté silencieux depuis le début de la crise, a accordé une entrevue à l’émission 24●60 dans laquelle il a balayé du revers de la main les critiques visant son ministère, affirmant qu’il n'était pas impliqué dans SAAQclic
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Il n’y a pas eu de faux comptes ou des vols d’identité ou de transactions frauduleuses. Ma principale préoccupation, c’est de m’assurer que vous ne vous faites pas voler votre identité ou qu’on ne crée pas un faux compte en votre nom. Ce [qui] n’est pas arrivé
, a-t-il dit.
Plusieurs clients se sont notamment plaints du Service d’authentification gouvernementale – mis en place par le ministère de la Cybersécurité et du Numérique – devenu nécessaire pour bénéficier du nouveau service en ligne de la SAAQ
.
Le ministre Éric Caire sort de son mutisme ; le cafouillage à la Société de l'Assurance automobile ce n'est pas de sa faute, c'est la faute de la SAAQ.
Des mesures annoncées
Plus tôt mercredi, le gouvernement de François Legault avait promis de simplifier le processus d'authentification dans sept succursales de la SAAQ
dès le 13 mars. Deux pièces d'identité seront nécessaires au lieu de quatre, soit la carte d'assurance maladie et le permis de conduire.Trois nouvelles mesures pour résorber la crise ont été annoncées plus tôt dans la journée par la vice-première ministre et ministre des Transports, Geneviève Guilbault, qui a écourté de 48 heures sa mission en Europe pour rentrer au Québec et gérer la crise, mardi.
D'abord, le gouvernement Legault prolongera de 90 jours la période de validité des permis de conduire dont l'expiration est prévue entre le 9 mars et le 1er juin 2023.
La période de validité des certificats d'immatriculation temporaires délivrés du 9 mars au 8 avril 2023 passera quant à elle de 10 à 60 jours.
Et dès jeudi, la validité des permis de conduire étrangers sera maintenue jusqu’au 29 août 2023, afin de donner un sursis à leurs titulaires pour présenter une demande de permis au Québec.
Le renouvellement de la carte d'assurance maladie ne nécessitera plus de se présenter à un bureau de la SAAQ, puisque la Régie de l'assurance maladie du Québec utilisera celle qui se trouve déjà au dossier. Les Québécois peuvent transmettre leur formulaire de renouvellement par la poste. pour une prise de photo
Ces mesures s'ajoutent à celles promises dimanche par le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ). Ainsi, selon l'affluence, les heures d'ouverture sont devancées le matin et prolongées en fin de journée, et des services seront offerts sur rendez-vous les fins de semaine.