Québec bonifie le remboursement des prothèses oculaires
Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a annoncé jeudi que le montant forfaitaire passait de 585 $ à 1650 $.
Le montant forfaitaire pour l'achat d'une prothèse oculaire au Québec passe de 585 $ à 1650 $. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Le gouvernement Legault a annoncé jeudi un rehaussement important des montants remboursés par le Programme de prothèses oculaires qui permettra de couvrir 75 % des coûts moyens d’une prothèse.
C’est la première fois depuis 1991 que Québec apporte des modifications à son programme de compensation financière.
En raison de l’augmentation du coût des prothèses oculaires au cours des 32 dernières années, le montant de 585 $ remboursé par la RAMQ une fois tous les 5 ans ne couvrait plus qu’environ 20 % du prix moyen d’un œil artificiel.
Du simple à près du triple
Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a mentionné jeudi que le montant forfaitaire passait de 585 $ à 1650 $. Cette bonification permettra de rembourser jusqu’à 75 % du coût moyen d’une prothèse, évalué à 2200 $ (2200 $ x 75 % = 1650 $).
Le ministre Christian Dubé a affirmé jeudi que le rehaussement du programme de remboursement allait « alléger le fardeau financier » des patients requérant ce type de soins. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / DARRYL DYCK
Québec rehausse également les montants remboursés pour l’entretien annuel de la prothèse ainsi que pour l’achat et l’installation du conformateur, cette coquille temporaire servant à conserver la forme de la cavité, une fois l'œil enlevé, avant l’installation de la prothèse.
Bonification du Programme de prothèses oculaires
- Le montant forfaitaire pour la prothèse oculaire passe de 585 $ à 1650 $
- L'entretien annuel de la prothèse oculaire passe de 25 $ à 75 $
- Le montant forfaitaire du conformateur (avec cuisson) passe de 187 $ à 278 $
- Le montant forfaitaire du conformateur (sans cuisson) passe de 112 $ à 165 $
Des ocularistes avaient récemment interpellé le gouvernement Legault afin qu’il adapte son programme de compensation financière à l’augmentation du coût de la vie depuis 1991.
Ils demandaient à Québec d’imiter l’Ontario en remboursant 75 % des coûts liés à l’achat d’une prothèse oculaire, peu importe son prix.
Trop cher pour certains patients
L’oculariste Louise Caouette avait raconté à Radio-Canada que de plus en plus de patients se privaient de renouveler leur prothèse, faute d’argent. Or, il est recommandé de la changer tous les cinq ans pour éviter l’apparition de problèmes oculaires.
Une dame qui m’a appelé récemment [...] elle ne peut pas se permettre [une nouvelle prothèse]. Donc, elle va attendre
, avait confié Louise Caouette.
Le prix des prothèses a considérablement augmenté ces dernières années, selon Louise Caouette.
Photo : Radio-Canada
Élisabelle St-Hilaire étudie pour devenir oculariste. Elle porte elle-même une prothèse oculaire depuis l'âge de deux ans.
La jeune femme salue la bonification annoncée jeudi, mais croit que le gouvernement devrait élargir encore plus la couverture de son programme, notamment pour couvrir divers soins connexes tels que les agrandissements et les ajustements de couleur. Élisabelle St-Hilaire invite également Québec à rembourser plus qu’un polissage par année.
Prévenir les problèmes de santé
C'est vraiment important que les patients prennent soin de leur œil, et il ne s’agit pas juste de faire changer leur prothèse, mais d'avoir tous les services connexes comme les polissages. C'est tellement important pour la santé de l'orbite. [L’absence de] polissage, ça peut créer des infections, des abrasions, des expositions d'implant
, fait-elle valoir en entrevue à Radio-Canada.
La future oculariste demande en outre au gouvernement de permettre aux patients de moins de 18 ans de remplacer leur prothèse plus fréquemment.
Élisabelle St-Hilaire accueille favorablement la bonification du programme de remboursement, mais elle invite Québec à en élargir davantage la portée.
Photo : Radio-Canada
De plus, pour accélérer l’obtention d’une prothèse, elle suggère que la RAMQ accepte les ordonnances signées par un médecin de famille, une infirmière praticienne ou un optométriste. Actuellement, seules les ordonnances émises par ophtalmologiste sont acceptées.
On est super heureux, mais il y a encore plusieurs petites bonifications qui seraient très importantes à ajouter au programme
, résume Élisabelle St-Hilaire.
Elle invite enfin le gouvernement Legault à indexer les remboursements offerts dans le cadre du Programme de prothèses oculaire afin que d’éviter que les montants forfaitaires demeurent gelés durant de nombreuses années, comme cela a été le cas depuis 1991.
Avec la collaboration de Pierre-Alexandre Bolduc
