Le REM pousse Longueuil à redessiner son réseau de transport collectif

Le RTL promet que ce réseau redessiné sera mieux connecté aux trois stations du Réseau express métropolitain (REM). Les premiers départs de ce train léger sont prévus à une date encore indéterminée ce printemps, après avoir fait l'objet d'un report l'automne dernier.

Le REM empruntera le pont Samuel-De Champlain pour relier la Rive-Sud au centre-ville de Montréal, ce qui amène cette révision du réseau, la plus importante des 30 dernières années au RTL.

Ainsi, les bus du RTL ne circuleront plus sur le pont Samuel-De Champlain et ne se rendront plus directement au centre-ville de la métropole, à l'exception de quelques lignes d'autobus.

C'est ce qu'a expliqué Nicolas Tanguay, directeur principal de la planification et du développement au RTL à l'émission Le 15-18, sur ICI Première : C'est le grand changement qui s'en vient sur la Rive-Sud avec un REM qui va être fréquent, rapide, efficace, et nous on va venir compléter l'offre de transport collectif de la Rive-Sud.

Certaines lignes d'autobus seront carrément abolies. Ces changements majeurs, déjà en cours d'instauration, toucheront une vingtaine de circuits d'autobus.

Les habitudes quotidiennes d'environ 10 000 clients seront ainsi brassées, a reconnu M. Tanguay. Des voyageurs, qui filaient auparavant vers Montréal à bord d'un bus, verront désormais un transfert modal s'ajouter à leur trajet. Autrement dit, ils prendront un bus et le REM.

Mais contrairement aux autobus, qui étaient soumis aux aléas de la circulation, le REM procurera des temps de transport plus fiables [et] plus réguliers, a fait valoir le gestionnaire du RTL.

« Globalement, cela devrait être un gain pour la population. C'est sûr qu'il y aura des exceptions et des personnes pour qui ce ne sera pas tout à fait l'équivalent. »

Le RTL assure que ces changements feront que ce réseau évolué sera encore plus branché sur les besoins des citoyens des villes de Longueuil, Brossard, Boucherville, Saint-Lambert et Saint-Bruno-de-Montarville.

Ce réseau redessiné comportera :

• 29 lignes d’autobus connectées aux trois stations du REM à Brossard;
• plus de 1400 voyages quotidiens vers ou depuis le REM;
• 27 circuits ajoutés ou redessinés, dont cinq nouvelles lignes;
• plus de 2100 arrêts d’autobus modifiés.

L'avènement du REM, dont l'antenne de 16 kilomètres avait été électrifiée une première fois, a incité le RTL à adapter ses horaires et à simplifier l'accès aux pôles locaux tels les centres commerciaux, les parcs industriels et les lieux d'enseignement.

Une première étape

Afin que les usagers du transport collectif prennent connaissance de ces changements, le RTL mettra à leur disposition, sur Internet, des outils comme une carte interactive, un simulateur de trajets et une vidéo informative. Le tout afin d'optimiser l'arrimage avec le REM.

Il ne s'agit que d'une première étape, dit le RTL, qui compte développer son réseau graduellement de manière à répondre aux besoins exprimés par les citoyens de l'agglomération. Plus de 1700 d'entre eux avaient participé à des consultations publiques.

Leurs demandes seront écoutées dans la mesure où le financement sera au rendez-vous, précise le RTL dans son communiqué : À ce titre, le RTL collabore avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable, l’ARTM et l’ensemble de ses partenaires à l’identification de solutions pérennes qui permettront de relancer le transport en commun au bénéfice de toute la population.

Comment réduire les coûts?

La semaine dernière, l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) avait proposé aux dirigeants de la STM, de la STL, du RTL et d'exo un plan de mise en commun de certains de leurs services, dans un effort de réduction des coûts.

L'ARTM agit à titre de chef d'orchestre pour planifier le transport collectif en collaboration avec, notamment, le RTL. Mais l'Autorité souffre d'un manque à gagner estimé à environ 500 millions de dollars pour 2023.

De son côté, la Société de transport de Montréal (STM) avait annoncé à la fin février un plan de réduction de ses dépenses de 18 millions de dollars.

La ministre des Transports et de la Mobilité durable au sein du gouvernement de François Legault, Geneviève Guilbault, a fait part de son intention de trouver une solution pérenne au problème de financement du transport public au Québec.