Des commerçants du secteur de la Zec Martin-Valin dénoncent une tarification problématique

Mylène Aubry, Relais La Chappelle, Lina Morin, copropriétaire de l'Auberge du km 31 et Charles Marchand, Domaine l'Or-Piste dénonce le boycott des motoneigistes.
Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson
Les propriétaires d'entreprises qui vivent du tourisme lié à la motoneige dans le secteur des monts Valin dénoncent la nouvelle tarification de 13,46 $ par jour à l’entrée de la Zec Martin-Valin. Selon ces entrepreneurs, les motoneigistes paient déjà des frais pour l’accès aux sentiers fédérés et cette double tarification a pour effet de réduire l’achalandage.
La zec impose un droit de circulation à son entrée, depuis le début de l’hiver. Cette situation ne semblait pas incommoder les motoneigistes outre mesure puisque ceux-ci accèdent au territoire par les sentiers fédérés au lieu du poste d’accueil. Toutefois, il a été constaté par des utilisateurs que des contraventions ont été données aux motoneigistes n’ayant pas payé les droits de passage. Il s’agirait d’amendes de 400 $.
Ce qu’on aimerait c’est qu’ils continuent à faire payer les gens à la barrière de la Zec. On trouve que c’est un contrôle et on est bien d’accord avec ça. Mais qu’ils laissent passer les gens qui veulent rentrer par les côtés et par les sentiers qui paient déjà une tarification. Qu’ils ne viennent pas recharger le monde en double puis en triple. Parce que tantôt ce sont les autres Zec qui vont le faire et ça va être la folie
, a déploré le copropriétaire du Domaine L’Or-Piste, Charles Marchand, à l’émission C’est jamais pareil.

l'Auberge du km 31 dans le secteur des Monts Valin.
Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson
Cette obligation imposée par la zec a pour effet de rebuter les motoneigistes qui sont de plus en plus nombreux à boycotter tout simplement le secteur.
D'après moi, il y a une table sur cinq, environ 20 % d'achalandage de moins, depuis qu'ils ont commencé à mettre en loi les tickets, fin janvier à peu près. Une table sur cinq arrive avec le 400 $. Ils n'ont pas le goût de revenir.
Les commerçants craignent de payer le prix de cette nouvelle tarification.

Le poste d'accueil de la ZEC Martin-Valin dans le secteur des Monts Valin.
Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson
Ces Américains et ces Français, ils en ont de l'argent. Ils viennent ici et ils sont contents de la dépenser ici. Nous autres on est contents de les avoir, ça fait vivre nos commerces et ça fait avancer nos commerces. Si après deux ou trois jours, ils décident de s'en aller parce qu'ils viennent d'attraper une contravention et ils sont frustrés. Est-ce qu'ils vont revenir? Bien nous autres, notre constatation, c'est qu'on va perdre des plumes
, ajoute M. Marchand.
Selon les entrepreneurs, les conséquences de cette désertion de la part des motoneigistes auront des répercussions sur l’ensemble de l’industrie touristique du Saguenay.
Ça ne dégénère pas juste dans les monts Valin. Les gens qui partent pour monter ici, c'est l'essence, les motels, les restaurants aussi en bas. Ça a vraiment un impact sur tout. Si on perd l'achalandage dans les monts, ça veut dire qu'on perd l'achalandage au Saguenay, c'est vraiment le tourisme au complet
, précise Mme Aubry.
La direction de la Zec Martin-Valin n’a pas encore commenté la situation. Elle précise toutefois qu'elle se prononcera à ce sujet dans le cadre d’une conférence de presse, mais aucune date n’a été avancée. Pour le moment, un motoneigiste, Sylvain Deschênes, a décidé de lancer une pétition pour dénoncer la nouvelle tarification.

Sylvain Deschênes est à l'origine d'une pétition.
Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson
Je trouvais ça inacceptable. J'ai dit : "Qu'est-ce que je fais?"J'ai communiqué avec la Zec Martin-Valin pour exprimer mon désaccord. Ils m'ont dit être dans leur droit, la loi nous le permet, c'est comme ça que ça va se passer. Je me suis dit : "Qu'est-ce que je fais?" Je vais démarrer une pétition, au moins, pour sentir le pouls. Je me suis donné comme objectif 30 jours pour cumuler 1000 signataires. Ça va faire 10 jours et je suis à 1500
, conclut-il.
D’après un reportage d’Annie-Claude Brisson