Des chefs autochtones déplorent le manque de consultations sur le contrôle des armes
Les pratiques culturelles des Autochtones en ce qui a trait à la chasse sont ignorées, plaident certains.
Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue
Un comité de la Chambre des communes qui étudie l'initiative des libéraux d'interdire les armes à feu de type « assaut » reçoit des critiques ainsi qu'un certain soutien mesuré de la part de dirigeants autochtones.
La cheffe Jessica Lazare, du Conseil mohawk de Kahnawake, au sud de Montréal, a déclaré mardi aux députés membres du Comité de la sécurité publique que les réalités des Autochtones, qui emportent leurs armes à feu lors de voyages de chasse pour se nourrir, sont ignorées dans ce processus à cause du manque de consultation du gouvernement libéral.
Ken Kyikavichik, grand chef du Conseil tribal des Gwich'in, dans le Grand Nord, ne remet pas en question l'intention des mesures fédérales. Mais il souligne lui aussi qu'il faut consulter et mettre dans le coup les Autochtones et, plus largement, les Canadiens en général.
Les libéraux ont interdit par décret, en mai 2020, quelque 1500 modèles et variantes d'armes à feu, dont l'AR-15, en affirmant que ces types d'armes n'avaient pas leur place dans le tir sportif ou à la chasse.
Amendements controversés
Toutefois, le gouvernement libéral a décidé en novembre dernier de renforcer cette interdiction en enchâssant une définition permanente des armes à feu de type assaut
dans la loi sur le contrôle des armes à feu, qui comporte également des mesures concernant les armes de poing, les révocations de permis et les activités de contrebande.
Les libéraux ont retiré ces amendements le mois dernier après des semaines de critiques de la part de députés conservateurs et de certains défenseurs des armes à feu, qui ont déclaré que ces amendements interdiraient de nombreux fusils de chasse et armes à feu couramment utilisés.
Mme Lazare soutient qu'on ne reconnaît pas la façon dont les interdictions et les permis existants limitent déjà les droits de son peuple. La cheffe mohawk soutient aussi qu'aucune tentative n'a été faite pour les aider à déterminer quelles spécifications ou quels modèles devaient être protégés.