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Du stationnement payant partout à Montréal, recommande un rapport

Un parcomètre seul émerge d'un trottoir.

Un rapport du Conseil régional de l’environnement de Montréal propose 23 mesures concernant le stationnement à mettre en place d'ici 2035.

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Dans un livre blanc déposé mardi, le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE) suggère 23 réformes à la Ville afin de rendre le stationnement plus efficace, plus équitable et plus écologique. L'une des mesures phares proposées : la tarification de tout le stationnement sur rue sur l'île de Montréal d'ici 2035.

La ville grossit, a souligné Blaise Rémillard, responsable mobilité et urbanisme au CRE, en entrevue mardi à l'émission Tout un matin sur ICI Première. On a de moins en moins d’espace par personne. Et puis cet espace-là [de stationnement], c’est 27 % de l’espace de rue. C’est énorme et ça nous empêche d’accomplir nos objectifs de mobilité.

Le CRE calcule que les places de stationnement occupent 12 fois plus d'espace que les voies réservées pour les autobus et les pistes cyclables, et que la ville consacre jusqu'à 500 millions de dollars par année pour ces places, notamment pour l'entretien et le terrain.

On voudrait graduellement se rendre à ce que ce montant-là soit assumé par les automobilistes, plutôt que par l'ensemble de la population, a affirmé Blaise Rémillard.

Pour M. Rémillard, il s'agit d'une question d'équité.

« Il y a 30 % des ménages qui n'ont pas de voiture à Montréal. Eux aussi paient des taxes. Eux aussi paient des frais de stationnement [...] quand ils vont à l'épicerie et ne se déplacent pas en voiture. »

— Une citation de  Blaise Rémillard, responsable mobilité et urbanisme au CRE

Selon le CRE, offrir le stationnement en dessous du prix coûtant mine non seulement les finances publiques, mais aussi les efforts d’optimisation du stationnement hors rue et l’expérience de la ville.

Le rapport cite une étude effectuée à Vancouver, selon laquelle pour chaque dollar investi par un automobiliste pour l'utilisation de son véhicule, la société paie presque 10 fois ce montant.

La métropole devrait aussi hausser fortement le prix des vignettes, propose le CRE. Actuellement, ces vignettes sont gratuites ou inexistantes dans cinq arrondissements sur 19. Là où elles sont payantes, elles coûtent de 11 $ à 270 $.

Changer les mentalités

Catherine Morency, titulaire de la Chaire mobilité à Polytechnique Montréal, souhaiterait également voir une transformation dans la culture de stationnement de la ville.

Si on veut que les gens changent de comportement et s’affranchissent de la nécessité de posséder un ou plusieurs véhicules, il faut vraiment que les autres options soient plus efficaces, plus confortables, plus compétitives, a-t-elle dit en entrevue sur les ondes d'ICI RDI. Ça passe beaucoup par la façon dont on alloue nos espaces publics.

Selon la chercheuse, la métropole devrait se questionner davantage sur la place qu'elle accorde aux automobiles et sur les manières de faciliter la mobilité des citoyens. Le véhicule privé est très peu utilisé, a-t-elle indiqué. Ce sont des véhicules qui vont être stationnés 95 % du temps. On a une population de voitures qui croît plus vite que la population d’adultes.

Mme Morency a d'ailleurs insisté sur l'importance de rendre plus évidentes les grandes sommes payées par la Ville pour les espaces alloués aux véhicules.

« Ça n’existe pas, un stationnement gratuit. Il y a toujours un coût. Et ça, ce n'est pas suffisamment apparent. Il y a beaucoup de gens qui vont bénéficier de ces espaces gratuits en pensant que [...] c’est un droit acquis. »

— Une citation de  Catherine Morency, titulaire de la Chaire mobilité à Polytechnique Montréal

Des mesures pour l'environnement

Parmi les autres suggestions du livre blanc : une conversion des espaces de stationnement sous-utilisés, une amélioration des options de transports collectifs et actifs, un abandon des ratios minimums de stationnement lors de la construction d'immeubles et un verdissement de la ville.

La mise en place de ces mesures s'échelonnerait sur une dizaine d'années, de 2024 à 2035, afin d'atteindre les cibles de réductions de gaz à effet de serre de la métropole. Les cibles sont fixées à 55 % d'ici 2030 et à 90 % d'ici 2050.

Les réformes proposées par le CRM sont le fruit de consultations auprès de 70 experts de 32 organisations liées à la mobilité et l’aménagement

La responsable du transport au comité exécutif de Montréal, Sophie Mauzerolle, a accueilli favorablement le dépôt du document, mais a émis quelques réserves sur la tarification du stationnement dans l'ensemble de la ville.

On n'en est pas là, a-t-elle déclaré. Oui, à terme, il va y avoir des modifications au niveau de la tarification du stationnement dans certains secteurs.

Ce ne sera pas fait de manière unilatérale, a-t-elle ajouté.

Avec les informations de Mathieu Prost

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