Grande Prairie remplacera la GRC par une police municipale d’ici 2027

Les responsabilités entre la police de Grande Prairie et la GRC seront partagées jusqu'en 2026, année durant laquelle la transition prendra fin.
Photo : Radio-Canada
Après de nombreuses discussions, des débats, des consultations publiques, des études et deux rapports, le conseil municipal de Grande Prairie a voté pour la création d’une police municipale, mardi, à minuit et demi.
Selon la mairesse de la ville albertaine d'environ 70 000 habitants, Jackie Clayton, une police municipale permettra d’améliorer la sécurité dans sa ville, où l'index de gravité de la criminalité est au-dessus de celui de la province et du pays, affirme le rapport de la Ville (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Le conseil municipal croit que les intérêts de notre communauté seront mieux servis par la transition vers une police locale
, indique la mairesse dans un communiqué de presse.
« C’est sans doute la décision la plus importante que le conseil municipal a prise durant ce mandat. »
Le conseiller municipal Dylan Bressy, qui appuie la création d’une police municipale, est le seul à avoir voté contre, car il voulait plus de temps pour réfléchir. J’ai voulu être prudent, mais c’est quand même la bonne décision.
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Une transition qui va durer cinq ans
Ce vote marque la première étape de la transition de la Gendarmerie royale du Canada vers un service de police locale. Cette transition devrait durer cinq ans, selon le plan de la ville.
La Ville créera cette année une commission, des règlements et procédures et une association. Elle compte également recruter son premier chef de police et ses adjoints.
Durant 2024, le service de police devrait compter 72 agents, soit 41 policiers et 31 agents de la paix. La gestion de la sécurité publique sera partagée avec la GRC
.Toujours selon le plan de transition, 2025 sera une année d’expansion, durant laquelle 24 nouveaux policiers seront recrutés, ce qui portera leur nombre à 65. L’achèvement de la transition est prévu en 2026, et en 2027, la Ville devrait avoir recruté en tout 100 policiers. Au final, le service de police aura 220 employés.
Cette transition sera financée en partie par la province, qui avait promis le mois dernier, une enveloppe de 9,7 millions de dollars sur deux ans. Le coût total de la transition est estimé à 19 millions de dollars.
La GRC a plaidé pour sa cause avant le vote
Durant les discussions précédant le vote, la GRC
a fait une présentation sur les avantages d'un service de police fédérale. Le surintendant Lee Brachmann, officier en chef au détachement de la GRC de Grande Prairie, et Curtis Zablocki, commandant divisionnaire, ont par exemple rappelé qu'à l’heure actuelle, lorsque quelqu’un poursuit la GRC à cause d'un cas de décès en présence de ses agents, la GRC assume les frais juridiques. Si la Ville met en place son propre service de police, c'est elle qui devra couvrir ces frais juridiques.La mairesse Jackie Clayton et les conseillers municipaux ont aussi reçu plusieurs délégations ayant des préoccupations diverses. L’organisme Peace Country Progressive Alliance ainsi que deux juristes, Ian Kay et James Watson, ont dit qu'ils souhaitaient que la question de la transition vers une police municipale soit posée aux habitants de Grande Prairie par un plébiscite.
La dernière transition en Alberta a eu lieu en 1956, lorsque la Municipalité de Camrose a créé sa propre police municipale.
En Colombie-Britannique, la transition vers une police municipale à Surrey, la deuxième ville de la province, a été freinée après l'élection d'un nouveau conseil municipal opposé au départ de la GRC
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