Double taxation des routes à Tracadie : la province corrige son erreur

Les propriétaires fonciers des quartiers ruraux de Tracadie ont vu une facture additionnelle de 0,4115 $ par 100 $ d'évaluation être ajoutée sur leurs comptes de taxe.
Photo : Radio-Canada / Mario Mercier
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick corrige son erreur et retire le prélèvement provincial spécial de 0,4115 $ par 100 $ d’évaluation pour les routes inscrit sur le compte de taxe foncière des propriétaires des quartiers ruraux de Tracadie, dans la Péninsule acadienne.
Depuis quelques jours, les propriétaires fonciers des quartiers ruraux de la ville ont eu une bien mauvaise surprise en recevant leur facture de taxe foncière. Ils ont retrouvé une somme additionnelle imprévue de plusieurs centaines de dollars à payer en raison de l’ajout d’une taxe de 0,4115 $ par 100 $ d’évaluation.
Cette taxe imposée à l’insu du conseil municipal s’est ajoutée à la taxe foncière municipale de 1,01 $ par 100 $ d’évaluation pour les quartiers ruraux de la ville, laquelle taxe contenait déjà une part de 0,4115 $ par 100 $ d’évaluation pour les routes.
Avec le prélèvement provincial spécial, c'est comme si le propriétaire foncier payait deux fois pour le même service des routes.
Pour une maison évaluée à 250 000 $, on parle d’une somme additionnelle de plus de 1028 $.
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Une nouvelle facture corrigée en avril
Les routes [des quartiers ruraux de Tracadie] n'ont pas été rendues à la province pour 2023 et, par conséquent, le prélèvement provincial spécial (de 0,4115 $ par 100 $ d’évaluation) n'aurait pas dû être facturé aux propriétés occupées par leur propriétaire
, a fait savoir la porte-parole du gouvernement Anne Mooers.
Une lettre est en cours de préparation et sera envoyée aux propriétaires concernés pour les informer qu'ils recevront une nouvelle facture exacte en avril et que leur délai de paiement sera prolongé en conséquence
, a-t-elle précisé par courriel.
La colère de nombreux citoyens
Cette erreur a suscité la colère de nombreux citoyens qui se sont tournés vers le conseil municipal pour exprimer leur frustration.
Carole Saint-Coeur, du secteur de Rivière-à-la-Truite, a constaté un prélèvement additionnel de près de 600 $ quand elle a ouvert l’enveloppe contenant son compte de taxe foncière de 2023.
« J’ai été surprise et pas juste moi. Tout le monde a paniqué parce qu’on n’a pas cette somme dans nos budgets. C’est stressant. »
Après plusieurs appels à Fredericton et à la ville, on a fini par lui dire que c’était une erreur et que la correction sera faite bientôt.
À la province, on m’a dit que c’était normal, qu’il n’y avait rien à faire. Heureusement, on m'a rassurée à la ville, car j’étais sous le coup de l’énervement. Je suis contente d’avoir pu appeler pour tout le monde comme moi qui avait un problème
, a-t-elle confié.
Fernand Thibodeau, de Brantville, affirme que son compte de taxe foncière ne contenait pas un beau cadeau.
Ç’a été une assez grosse surprise
, dit-il. C’était 300 $ de plus. Il y a bien des gens qui ne peuvent se permettre ça avec l’inflation. Les gens m'en ont beaucoup parlé et ils étaient sur le gros nerf. Il a fallu rassurer les gens que c’était une erreur.
À son avis, Tracadie et Fredericton ont manqué de communication dans ce dossier.
Erreur corrigée
La Municipalité régionale de Tracadie a publié samedi une explication sur sa page Facebook avec les procédures à suivre.
La province a admis son erreur. Les gens concernés peuvent jeter leur facture à la poubelle
, a expliqué le maire Denis Losier, qui avait qualifié cette double facturation d'erreur monumentale
de la part du gouvernement provincial.
Cette erreur a provoqué une bombe dans la communauté
, de l’avis du maire, qui ne peut expliquer ce qui a bien pu se passer à Fredericton.
C’est une erreur. Était-elle volontaire? Je n'en ai aucune idée. Je n’ai pas d’explication. Quand on travaille en silo comme la province le fait, il se produit des erreurs.
Ce n’est pas une petite affaire quand on parle de taxe foncière. Quelqu’un ne s’est pas parlé quelque part. On a accusé le conseil municipal d’être le coupable. On a été obligés de se défendre alors que ce n’est pas du tout notre erreur.
Avec les informations de Mario Mercier