Les survivants du pensionnat de l’Île-à-la-Crosse demandent la reconnaissance

William Caisse, 72 ans, a fréquenté le pensionnat de l'Île-à-la-Crosse pendant neuf ans. Le 6 mars 2023.
Photo : Radio-Canada / Don Somers
Des centaines de survivants du pensionnat de l’Île-à-la-Crosse, en Saskatchewan, réclament une reconnaissance et une indemnisation pour les préjudices et les violences qu’ils affirment avoir subis alors qu'ils fréquentaient l'ancien pensionnat.
Ancien élève du pensionnat de l’Île-à-la-Crosse, William Caisse, 72 ans, souhaite la reconnaissance officielle en tant que survivant d’un pensionnat pour Autochtones, ainsi qu’une indemnisation avant sa mort.
Nous devons régler cette question avant d'enterrer d'autres survivants. Ça fait mal chaque fois que nous le faisons
, affirme M. Caisse soulignant que plus de 20 autres personnes qui ont fréquenté l'école sont mortes au cours de la dernière année, dont sa sœur.
Il affirme que, dans le pensionnat de l’Île-à-la-Crosse, les enfants ont vécu le même traitement que ceux qui ont fréquenté les autres pensionnats au pays.
Selon la Nation métisse de la Saskatchewan, entre 600 et 700 enfants, principalement des Métis, qui ont fréquenté le pensionnat dans le nord de la Saskatchewan sont encore vivants.
Les enfants qui s'y trouvaient étaient victimes de discrimination et de négligence, et forcés de cesser de parler leurs langues, notamment le cri et le michif, comme le précise la Nation métisse de la Saskatchewan.
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La présidente du Ralliement national des Métis, Cassidy Caron, estime que le désaccord entre le gouvernement fédéral et les provinces pour déterminer qui était responsable des Métis a provoqué plusieurs politiques contradictoires, dont un financement compliqué pour les survivants de l'Île-à-la-Crosse.
Nos survivants continuent d'être méconnus. C'est presque comme si leur situation n'avait pas autant d'importance que celle des autres élèves
, déclare Cassidy Caron.
Selon l’arrêt Daniels, rendu par la Cour suprême en 2016, le gouvernement fédéral détient la responsabilité de légiférer sur les questions relatives aux Métis et aux Autochtones non inscrits.
« Le pensionnat de l'Île-à-la-Crosse est un exemple prépondérant du fait que le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial ne travaillent pas ensemble pour le mieux-être de notre peuple. »
Actuellement, de nombreux survivants du pensionnat de l'Île-à-la-Crosse souhaitent que des indemnités soient versées à la communauté, notamment pour la création d'un nouveau centre de guérison pour aider les toxicomanes.
La vice-présidente de la Nation métisse de la Saskatchewan, Michelle LeClair, réclame que le gouvernement de la Saskatchewan finance une proposition de recours collectif contre Ottawa qui a été entamé par des survivants du pensionnat au début du mois de janvier.
En finançant cette action, nous espérons que, sur le plan éthique et moral, la Saskatchewan fera un pas en avant et se présentera à la table des négociations
, précise Michelle LeClair.
Avec les informations de Sam Samson