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Livrer le cannabis en 90 minutes : « Un outil de plus » pour rivaliser avec le marché noir

Depuis l’implantation du projet pilote au mois de juillet, 20 000 commandes ont été livrées directement au domicile des consommateurs.

Un homme prend en photo un paquet devant une porte d'entrée.

Depuis quelques mois, la SQDC livre directement chez les consommateurs à Québec.

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

Pour devenir toujours le plus grand concurrent du marché noir, la Société québécoise du cannabis (SQDC) a implanté un service de livraison en moins de 90 minutes dans plusieurs villes de la province, notamment à Québec et Lévis. Près de 200 paquets sont livrés quotidiennement, dont la moitié de la succursale du Quai Saint-André à Québec.

Notre mandat est de [faire] migrer les consommateurs du marché noir vers le marché légal. Donc pour nous, la livraison 90 minutes est un outil de plus pour atteindre cet objectif, explique rapidement la cheffe d’expérience numérique de la SQDC, Clara Maitre.

Au début, on avait très peu de clients, mais le mot s’est passé, souligne la cheffe de l’expérience numérique. On ne fait pas de promotion, donc la progression se fait plus doucement.

Ce service est accessible dans la grande région de Québec, en Mauricie, en Outaouais, au Saguenay-Lac-Saint-Jean et tout récemment à Sherbrooke.

Clara Maitre devant une succursale de la SQDC à Québec.

Clara Maitre, chef de l'expérience numérique à la SQDC

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

De plus en plus, les gens se font livrer [des produits] à domicile. Aujourd’hui, ça fait vraiment partie des attentes des consommateurs [que leurs livraisons se fassent] rapidement, affirme Clara Maitre.

Depuis le mois de juillet, c'est 20 000 commandes qui se sont faites chez nous, donc manifestement 20 000 commandes qui n'ont pas été faites sur le marché illégal, estime Fabrice Giguère, porte-parole de la SQDC. Il soutient toutefois que des clients qui se déplaçaient en succursale font aussi partie de ceux qui utilisent maintenant ce service.

Fabrice Giguère devant la SQDC de Québec.

Fabrice Giguère, porte-parole de la SQDC

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

Le projet pilote se poursuivra jusqu'à l'été. La SQDC n'exclut pas de poursuivre l'expérience, voire de l'améliorer et de l'étendre à d'autres régions de la province.

Authentifier les documents d’identité

L'entreprise québécoise de transport local EVA a hérité du service de livraison. Par l’intermédiaire de son application, le cofondateur d’EVA, Raphaël Gaudreault promet que le cannabis ne tombera pas entre de mauvaises mains.

On a établi un protocole très strict au niveau de la livraison, au niveau de la vérification d'adresse, au niveau de l'individu et au niveau de l'âge, énumère-t-il.

Une personne âgée de 21 ans ou plus doit être présente pour accepter les produits et aucun sac n'est laissé à la porte, contrairement à ce qui se produit pour une livraison de pizza, par exemple.

Raphaël Gaudreault sort de la SQDC avec une commande dans les mains.

Raphaël Gaudreault, cofondateur d’EVA

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

Il y a aussi tout un processus de retour en succursale si jamais on n’est pas capable d’identifier le client, prévient Raphaël Gaudreault. Le conducteur ne peut pas être payé s’il ne respecte pas étape par étape le processus.

Les livreurs ont aussi suivi une formation pour être au courant de toute la procédure à suivre concernant les commandes de la SQDC.

Plus d’avantages que d’inconvénients

Selon Jean-Sébastien Fallu, professeur agrégé à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal, ce service est une bonne idée pour rivaliser avec la vente illégale de cannabis.

Le marché du cannabis qui existait déjà avant la légalisation et qui existe encore du côté illégal est un marché qui offre un service de livraison très rapide toute la journée.

Si l’expert y voit plus d'avantages que d'inconvénients, il convient qu'augmenter l'accessibilité peut comporter des risques, mais selon lui, ils sont minimes.

Si ça favorisait l'usage ou de nouveaux usagers, ce serait marginal, parce que le marché illégal le permet déjà, donc c'est déjà existant, pense-t-il.

Avec les informations de Louis-Simon Lapointe

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