•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Danse en fauteuil roulant : un atelier émotif avec une experte brésilienne

Une femme devant un groupe en fauteuil roulant.

Une trentaine de personnes qui vivent avec un handicap ont pris part à un atelier de danse en fauteuil roulant jeudi dernier, au Centre de loisirs Joseph-Nio.

Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier

Pouvoir danser même en fauteuil roulant, c'est possible. C’est ce qu’une trentaine de personnes qui vivent avec un handicap ont pu découvrir, jeudi, à Chicoutimi avec une professeure brésilienne spécialisée en la matière. Plusieurs élèves ont réalisé un rêve, alors que d’autres ont replongé dans des souvenirs de jeunesse.

Pendant un instant, sur la musique de Rihanna, Karine Gagnon a oublié son handicap et son fauteuil roulant lors de l’atelier qui avait lieu au Centre de loisirs Joseph-Nio jeudi.

La professeure Luciene Rodrigues Fernandes lui a tendu la main et l’étincelle a été immédiate.

J’aime danser. D’habitude, je suis gênée, mais là, je me laissais aller et c’était vraiment plaisant, a partagé celle qui a été parmi les premiers participants à briser la glace.

Ondulant des bras au rythme de la chanson Diamonds, elle s’est abandonnée à la musique, échangeant des regards complices avec Luciene Rodrigues Fernandes.

J’ai adoré ça… J’étais très contente, a laissé tomber Karine Gagnon, visiblement émue.

Une femme en fauteuil roulant danse devant un groupe avec une professeure.

Karine Gagnon a fait partie des participants qui ont brisé la glace lors de l’atelier.

Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier

Le sourire de la professeure était contagieux et il ne lui a fallu que quelques secondes pour établir le contact avec les participants en les regardant dans les yeux.

Même si la spécialiste brésilienne ne parle que le portugais, la barrière de la langue est tombée rapidement lors de l’atelier.

C’est que Luciene Rodrigues Fernandes, qui est professeure en éducation physique spécialisée dans la danse en fauteuil roulant à l’Université fédérale de Juiz de Fora, au Brésil, a de nombreuses années d’expérience pour faire bouger les personnes qui vivent avec un handicap.

L’Interassociation des personnes handicapées du Saguenay a profité de son passage dans la région, où elle rendait visite à sa fille qui habite à Jonquière, pour l’inviter à partager sa passion.

Même s’il y avait une barrière de langage et même si c’était une pure inconnue, les gens sentaient qu’ils la connaissaient depuis toujours et qu’elle les comprenait vraiment dans leurs besoins, a souligné Karine Tremblay, qui est animatrice des services au sein de l’organisme.

Les participants ont pu danser en groupe et en duo avec d’autres élèves ou en étant guidés par la spécialiste, qui leur a enseigné à effectuer différents mouvements avec leur fauteuil.

Pour la professeure, la danse est avant tout une façon d’aider les personnes qui vivent avec un handicap.

Elle pense qu’avec cette expressivité que la danse apporte, elle peut aider les gens avec un handicap pour transmettre leurs émotions et pour dépasser leurs limites, a résumé sa fille, Luciola Fernandes dos Santos, qui traduisait les consignes de sa mère.

Deux femmes sourient. Elles se trouvent dans une salle communautaire.

La professeure brésilienne spécialisée en danse en fauteuil roulant, Luciene Rodrigues Fernandes, a donné de la formation lors de son passage dans la région, alors qu’elle rendait visite à sa fille Luciola Fernandes dos Santos, qui demeure à Jonquière depuis deux ans.

Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier

Luciene Rodrigues Fernandes est également présidente de la Confédération brésilienne de danse en fauteuil roulant et elle a contribué à monter différents projets de danse professionnelle au Brésil et dans d’autres pays.

Une première expérience appréciée

L'atelier a été particulièrement apprécié par les participants. Un premier projet inclusif avait permis au printemps à quelques personnes en fauteuil roulant de danser avec des accompagnatrices, mais aucun atelier semblable à celui donné par Luciene Rodrigues Fernandes n’avait été offert à ce jour.

Ici, au Saguenay, on n’a pas de club de danse comme ça, a rapporté Karine Lauzier, qui est présidente du conseil d’administration de l’Interassociation des personnes handicapées du Saguenay.

Mme Lauzier a toujours rêvé de danser. Enfant, elle avait participé à quelques séances de danse, au cours desquels des adultes lui faisaient bouger les bras pour qu'elle profite du moment alors que sa maladie l’a privée de l’usage de ses jambes dès la naissance.

« J’ai toujours voulu danser. La chose qui me manquait, c’était de pouvoir danser depuis que je suis toute petite. »

— Une citation de  Karine Lauzier, participante à l’atelier de danse et présidente du conseil d’administration de l’Interassociation des personnes handicapées du Saguenay

Nadia Pelletier rêvait de son côté de danser à nouveau, comme à l’époque où elle sortait dans les discothèques le soir.

Moi, mon rêve, c’était d’être capable de danser encore. Avec le fauteuil roulant, oui c’est possible, mais c’est plus difficile un petit peu, a-t-elle confié.

Des personnes handicapées dansent.

Plusieurs participants ont réalisé un rêve alors que d'autres ont pu se rappeler de bons souvenirs.

Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier

L’atelier a également ravivé d’agréables souvenirs pour Daniel Gauthier. C'était très bien. Ce n'était pas la première fois que je dansais. Je dansais le disco avant, a-t-il relaté.

Plusieurs participants, comme Johanne Déry, espéraient pouvoir revivre l’expérience.

J’ai adoré ça et j’espère recommencer cette aventure-là. Ce qui serait mon rêve, ce serait d’avoir une école de danse ici, a-t-elle mentionné, des étoiles dans les yeux.

Un partenariat espéré

Devant le succès de l'initiative, l’Interassociation des personnes handicapées du Saguenay aimerait qu’un partenariat puisse voir le jour dans la région, entre un établissement d’enseignement et l’Université fédérale de Juiz de Fora, a expliqué l'animatrice des services Karine Tremblay.

La directrice générale intérimaire et coordonnatrice des services de l’organisme, Lisa Gagnon, estime qu’un tel partenariat pourrait avoir plusieurs effets positifs sur ses membres.

On pense que, parce qu’ils sont en chaise roulante, c’est une barrière; mais en fait, non, on l’a bien vu, a-t-elle soutenu.

Une professeure se trouve dans un fauteuil roulant devant un groupe.

La spécialiste brésilienne Luciene Rodrigues Fernandes a enseigné différents mouvements qui peuvent être effectués en fauteuil roulant, au début de l'atelier.

Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier

Plusieurs participants à l'atelier, comme Karine Gagnon, ont été en mesure de repousser leurs limites.

« Je me mets beaucoup de limites dans la vie. Ça me montre que ce n'est pas parce qu’on est en fauteuil roulant qu’on ne peut rien faire. »

— Une citation de  Karine Gagnon, participante à l’atelier de danse

De premiers contacts ont eu lieu avec un professeur de l’Université du Québec à Chicoutimi lors du passage de Luciene Rodrigues Fernandes. L'année prochaine, peut-être, au mois de mai, elle pourrait venir donner une formation, a dit Luciola Fernandes dos Santos.

L'Interassociation des personnes handicapées du Saguenay espère sinon qu’elle sera en mesure d’offrir un deuxième projet de danse inclusive, au printemps, afin de pouvoir continuer à donner des ailes à ceux qu’elle soutient.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...