Un autre haut dirigeant quitte Hilo, une filiale d’Hydro-Québec

Dans la tourmente depuis plusieurs semaines, Hilo, une filiale d’Hydro-Québec, perd son vice-président des technologies.

En poste depuis les débuts du programme de maison intelligente Hilo, David Saint-Germain a annoncé jeudi qu’il avait quitté la filiale d'Hydro-Québec. Il a profité de l'occasion pour défendre le programme censé réduire la consommation d'électricité des clients de la société d'État durant les pointes hivernales.

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Sur son compte LinkedIn, M. Saint-Germain a souligné le travail accompli par les équipes impliquées durant les trois années depuis le déploiement du programme Hilo. À ce jour, nous avons livré plus de 50 MW de moyenne de déplacement de puissance et avons atteint 75 MW de déplacement moyen dans les périodes de grand froid, a-t-il écrit.

C'est un résultat exceptionnel qui dépasse les prévisions déposées à la Régie de l’Énergie.

Ces déplacements de puissance permettent ainsi à la société d’État d’éviter d’acheter de l’électricité à ses partenaires indépendants ou de devoir démarrer sa centrale au gaz de Bécancour.

L’année précédente, les utilisateurs d'Hilo ont permis le déplacement de 14 mégawatts de puissance, soit la moitié moins que ce qui était envisagé.

En outre, les rabais offerts aux quelque 20 000 clients résidentiels et commerciaux d’Hilo qui réussissent à surmonter les défis d’économie d’énergie qui leur sont proposés ont un coût. Selon les calculs du quotidien Le Devoir, les gains réalisés grâce à Hilo l’hiver dernier ont coûté en moyenne 136 $ par kW. C’est environ deux fois plus que le programme de gestion de la demande en puissance.

Hydro-Québec refuse toutefois de dévoiler les sommes investies dans sa filiale Hilo. L'organisation précise toutefois que l'objectif de déplacer 47 MW cette année est atteint et que celui de 2028-2029 de 621 MW (l'équivalent du barrage de la Romaine 2) demeure réalisable.

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Tricher avec Hilo

En février, Radio-Canada avait aussi révélé qu’à cause de tricheurs, Hydro-Québec songeait à changer les règles d’Hilo. En effet, certains participants avaient tendance à surconsommer de l'électricité juste avant les défis pour maximiser ensuite leurs remises en argent.

Si l’automne dernier, Hydro-Québec assurait qu'elle n’est pas déçue d’Hilo, elle avait néanmoins remercié le PDG de sa filiale Sébastien Fournier et avait indiqué vouloir procéder à l’analyse de son modèle organisationnel.

Par courriel, Hydro-Québec indique que cette évaluation est désormais terminée et que des annonces ont débuté afin de tenir informés les 150 employés d'Hilo.

Certaines activités d’Hilo demeureront au sein de la filiale, par exemple le développement technologique, ce qui représente plus de la moitié des employés d’Hilo. D’autres opérations telles que le marketing, les ventes, le service à la clientèle seront intégrées aux activités d’Hydro-Québec, indique par courriel Cendrix Bouchard, un porte-parole d'Hydro-Québec. On veut éviter le dédoublement d'activités sans supprimer de postes.

Depuis le mois d'octobre, une dizaine d’employés ont quitté Hilo, ce qui est similaire à la même période l’année précédente, indique Hydro-Québec, qui précise qu'Hilo a accueilli une douzaine de nouveaux employés durant la même période.

Dans son message de départ, David Saint-Germain plaide pour que la société d'État ne jette pas le bébé avec l’eau du bain, face aux opinions publiques et médiatiques qui peinent parfois à saisir les enjeux complexes.

Comme dans bien des aspects du discours politique moderne, nous évacuons souvent les nuances et le raisonnement fin pour ne s'attarder qu'à ce qui suscite de l'émotion.

Quelconque soit l’issue chez Hilo, ce type de gestion automatisée de l'énergie verra progressivement le jour partout sur la planète afin d’assurer une saine gestion de nos ressources. Dans 50 ans, ces outils feront partie du quotidien de tout un chacun et on ne les remarquera plus, a-t-il ajouté.