Après les interdictions en série, le recrutement sur TikTok est-il en péril?

Le Canada, les États-Unis et l'Union européenne ont interdit à leurs fonctionnaires d'utiliser l'application TikTok.
Photo : Getty Images / Dan Kitwood
Après Québec et Ottawa en début de semaine, de nombreuses institutions ont décidé d’emboîter le pas et de bannir TikTok sur les appareils qu’ils fournissent à leurs employés, notamment des municipalités et des institutions scolaires. Mais qu’en est-il du recrutement pour rejoindre les jeunes?
Le Sherbrookois Anthony Tran, créateur de contenu et fondateur de l'agence Tran, ne pense pas que cette vague d’interdiction du réseau social TikTok aura un impact pour le recrutement par le biais de cette plateforme
Avec toutes les entreprises [pour qui] je travaille, personne n'a voulu modifier ou ralentir la cadence
, indique le jeune entrepreneur. Ce n’est pas quelque chose qui inquiète les entreprises autour de moi.
Il donne l’exemple de la Société de transports de Montréal (STM), pour laquelle il travaille, et qui s’est récemment lancée sur le réseau social plébiscité par les jeunes. Ils ont annoncé qu'ils allaient continuer sur la plateforme, qu’ils allaient continuer à y créer du contenu
, explique Anthony Tran.
Les moins de 30 ans difficiles à rejoindre
Marc D. David, professeur en communication marketing à l’Université de Sherbrooke, abonde dans le même sens. Il ne pense pas que les entreprises cesseront d’utiliser TikTok pour y faire du recrutement. Les moins de 30 ans sont un groupe qu’il est difficile à rejoindre
, explique-t-il
Tiktok, c’est une masse importante de consommateurs potentiels. Pour certains annonceurs, les enjeux de sécurité ne seront pas un frein.
D’ailleurs, en tant qu’utilisateur du réseau social grâce auquel il gagne de l’argent, Anthony Tran ne pense pas que les nombreuses interdictions auront des répercussions sur l’utilisation de la plateforme auprès des jeunes.
La génération Z utilise TikTok environ 80 minutes par jour. C’est énorme
, lance pour sa part Marc D. David. Certains seront sensibilisés, voire obligés de l’enlever sur leurs appareils. Mais ça reste une décision personnelle.
Depuis lundi, les interdictions d’utiliser la plateforme TikTok se multiplient au pays. Après Québec et Ottawa, c’est au tour de municipalités de bannir l’application chinoise sur les appareils mobiles professionnels de leurs employés. Dans la région, Sherbrooke, Magog et Granby suivent toutes la mouvance.
Mardi, le Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke et le CIUSSS de l'Estrie-CHUS demandaient, eux aussi, à leurs employés de supprimer l'application chinoise de leurs cellulaires et tablettes.