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Unigym : des allégations de comportements « inacceptables », « qui n’ont pas leur place »

Un entraîneur regarde une athlète de gymnastique lors d'une performance, l'air songeur.

L'entraîneur-chef de l'Équipe du Québec et chez Unigym, Dave Fallon (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond

Radio-Canada

Au lendemain de la publication d’une enquête de Radio-Canada concernant les méthodes de l’entraîneur-chef d’Unigym, Dave Fallon, des élus municipaux et provinciaux se sont empressés de dénoncer ses comportements allégués, tout en manifestant le désir d’aller au fond des choses.

Mise au parfum de l’enquête de Radio-Canada concernant les allégations d'abus verbal, d'abus physique et de non-respect d'un protocole de blessure, la ministre responsable du Sport au Québec, Isabelle Charest, a aussitôt dénoncé les comportements allégués de l’entraîneur en chef, rapportés par plus d’une quinzaine d’entraîneurs, parents et anciens athlètes.

Mme Charest portant des lunettes parle devant un micro.

Isabelle Charest, ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Soyons clairs : tous comportements d’intimidation ou de violence tels que décrits dans cet article sont complètement inacceptables et n’ont pas leur place dans nos milieux sportifs, explique la ministre dans une déclaration écrite transmise mercredi soir par sa directrice de cabinet, Nadia Talbot.

La ministre du Sport renchérit en rappelant l'existence de l’officier indépendant aux plaintes, et précise que cela n’est pas une finalité en soi, mais [qu’il] peut très certainement aider de nombreuses personnes à dénoncer tout type d’abus dont [elles] ont été victimes.

La députée de Hull, Suzanne Tremblay, a abondé dans le même sens lors d’une mêlée de presse, jeudi matin. Avec sa collègue Isabelle Charest, l’élue dit qu’elle prendra connaissance des allégations et que des actions seront posées.

On va être là pour les gens. Il faut les rassurer. Ces situations-là sont déplorables. C’est malheureux, a-t-elle répondu.

Consensus au sein des élus municipaux

Les allégations signalées par Radio-Canada ont fait grand bruit autour de la table du conseil municipal de Gatineau.

La Ville de Gatineau donne, chaque année, plusieurs centaines de milliers de dollars en subventions et services au club de gymnastique.

Trois élus interrogés jeudi ont dénoncé le climat jugé malsain par des entraîneurs, des parents et d’anciens athlètes d’Unigym, mais ceux-ci ont tenu à être prudents dans leur propos.

Ce sont des allégations extrêmement sérieuses. On est quand même en 2023, on ne peut pas tolérer des comportements comme ceux-ci, affirme une conseillère municipale, Tiffany-Lee Norris Parent, qui est membre de la Commission des loisirs, des sports et du développement communautaire.

Les élus de Gatineau lors d'une réunion.

Les allégations ont fait grand bruit autour de la table du conseil municipal de Gatineau. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

L’élue d’Action Gatineau a mentionné que la nouvelle présidente de la Commission, Bettyna Bélizaire, a demandé à rencontrer Unigym. Avant que ce ne soit chose faite, Mme Norris Parent a préféré ne pas s’étendre sur de possibles mesures à prendre à l’égard de l’un des plus gros clubs de gymnastique du Canada.

Pour le moment, je ne vais pas me tremper, parce qu’on n’a pas eu la chance de parler avec Unigym.

De son côté, le conseiller municipal Mario Aubé a convenu qu’il est nécessaire de se pencher de façon plus approfondie sur ces histoires pas agréables à entendre, surtout quand on est parent, a ajouté l’ancienne personnalité médiatique, qui a longtemps baigné dans le monde du sport.

Au cours des divers témoignages, certains intervenants ont mentionné que le monopole du club à Gatineau serait à la source de nombreux problèmes. La Ville de Gatineau a forcé la fusion des clubs de gymnastique de son territoire en 2011. Depuis 2012, Unigym a élu domicile au Centre sportif de Gatineau.

À l’époque, Marc Bureau était le maire de Gatineau. Battu aux élections municipales de 2013, il a fait un retour à titre de conseiller municipal à la fin de l’année 2022. Il concède que le contenu de l’article est très, très préoccupant.

Marc Bureau en entrevue.

L'ancien maire et conseiller municipal de Gatineau, Marc Bureau (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Melanie Campeau

Ce centre sportif, c’est un plus pour Gatineau. Je pense que tout le monde est content d’avoir ce club aux installations incroyables, mais le C. A. doit faire ses devoirs, a répondu l’ex-maire, qui défend toujours la fusion.

La Ville de Gatineau a indiqué qu’elle comptait partager ses préoccupations avec la direction de l’organisation sportive et demander un suivi dans ce dossier.

Il est important de souligner que les organismes demeurent autonomes dans leur gestion. La Ville effectue uniquement de l'accompagnement auprès des organismes. Toutefois, dans la situation actuelle, la Ville transmettra un courriel à la direction générale du club ainsi qu'à la présidente pour signifier ses préoccupations et indiquer qu’elle souhaite obtenir un suivi sur les actions qui seront mises en place, a déclaré le service des communications de la Ville de Gatineau dans une réponse écrite, jeudi.

Dave Fallon reste en poste

Dans une lettre envoyée aux parents jeudi midi, la directrice des opérations et communications d’Unigym, Marie-France St-Jean, est revenue sur le reportage de Radio-Canada.

D’entrée de jeu, elle a indiqué que les membres du conseil d’administration réitèrent leur engagement à offrir un environnement sain et sécuritaire à tous les athlètes afin que ceux-ci puissent s’épanouir et [se] développer à leur plein potentiel.

La directrice des communications a aussi mis en avant sa politique de tolérance zéro et précisé que le club prend la situation très au sérieux.

Elle a confirmé également que l’entraîneur en chef visé par les allégations, Dave Fallon, demeurera en poste en attendant la fin du processus de plainte au Comité de protection de l’intégrité.

Un entraîneur surveille une athlète lors d'une compétition de gymnastique.

L'entraîneur de gymnastique Dave Fallon surveille une athlète du Québec lors des Jeux du Canada 2023. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond

L’entraîneur en chef a dirigé l’équipe du Québec aux Jeux du Canada à l’Île-du-Prince-Édouard, la semaine dernière. M. Fallon sera de retour au travail à Unigym après quelques jours de vacances, précise la lettre.

Soyez assurés qu’à aucun moment le conseil d’administration ou l’équipe de la direction générale n’a jugé que le retrait temporaire de notre entraîneur en chef était nécessaire pour préserver la santé, la sécurité et l’intégrité de ses athlètes dans l’attente de l’issue du processus d’enquête indépendant et rigoureux mené par le Comité de protection de l’intégrité, a-t-elle écrit.

« Si l’ombre d’un doute avait pesé, soyez assurés que nous n’aurions pas hésité à agir différemment. »

— Une citation de  Marie-France St-Jean, directrice des opérations et communications d'Unigym

L’entraîneur en chef Dave Fallon n’a pas répondu à nos demandes d'entrevue.

Unigym, c’est aussi un programme sports-études cogéré par des centres de services scolaires de l’Outaouais.

Le Centre de services scolaire des Draveurs et le Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais ont tous deux décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada à ce propos, et ont plutôt renvoyé à une déclaration écrite.

Du côté de la Polyvalente Nicolas-Gatineau, l’école travaille en collaboration avec ses partenaires et prend la situation très au sérieux, et la sécurité de ses élèves est au cœur de ses décisions, a répondu une porte-parole du Centre de services scolaire des Draveurs.

Le mandataire a fait parvenir une communication aux élèves-athlètes ainsi qu’au personnel concerné du CSSPO pour les informer de la situation et des mesures prises par le club sportif, a répondu le Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais, précisant au passage n’avoir reçu aucune plainte en lien avec ce dossier.

Quant à Gymnastique Québec, l’organisme n’a pas donné suite aux demandes d'entrevue de Radio-Canada.

Avec les informations de Jonathan Jobin, de Charles Lalande et de Laurie Trudel

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