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Fusion, indépendance ou statu quo : l’avenir de la région de Peel en question

Mississauga milite pour son indépendance de la région de Peel depuis des dizaines d'années.

Vue aérienne de Square One à Mississauga.

Selon le gouvernement de l'Ontario, Mississauga (ici le quartier Square One), Brampton et Caledon sont des municipalités de « palier inférieur » dans une structure à deux paliers.

Photo : CBC/John Badcock

La lutte contre la pénurie de logements en Ontario a relancé le débat sur la structure de gouvernance dans la région de Peel, qui rassemble les municipalités de Mississauga, Brampton et Caledon, à l’ouest de Toronto.

La province a annoncé en novembre dernier qu'elle allait nommer des facilitateurs chargés d’évaluer six administrations régionales et la répartition des pouvoirs entre celles-ci et les municipalités qui en font partie dans le cadre de plans visant à stimuler l'offre de logements et à réduire les chevauchements municipaux.

On ne sait toujours pas quelle direction le gouvernement Doug Ford prendra pour la région de Peel. La province pourrait décider d'éliminer la région de Peel et faire de Brampton, Mississauga et Caledon des municipalités indépendantes, de fusionner les trois communautés en une seule Ville de Peel, ou simplement de laisser les choses telles quelles.

Mercredi, la mairesse de Mississauga, Bonnie Crombie, a fermement réitéré son point de vue en marge d’une annonce sur le plan municipal sur le logement.

Bonnie Crombie en conférence de presse avec son équipe municipale.

La mairesse Bonnie Crombie déplore le fait que Mississauga donne plus à la région de Peel qu'elle n'en reçoit.

Photo : Radio-Canada

Pour elle, Mississauga a atteint une telle puissance par rapport à Brampton et Caledon que la Ville doit devenir indépendante, en plein contrôle sur ses responsabilités municipales.

« Une "Ville de Peel" regrouperait trois municipalités polarisées dans leurs phases de croissance ainsi que dans les besoins en infrastructure et en transport qui vont avec. Un Mississauga indépendant nous permettrait de rester agiles et rapides pour répondre à l’urgence des logements. »

— Une citation de  Bonnie Crombie, mairesse de Mississauga

L’idée d’émancipation de la septième plus grande municipalité au Canada n’est pas nouvelle, et a été longuement portée par l’emblématique ex-mairesse Hazel McCallion, décédée en début d’année.

Novembre 1978 : Hazel McCallion est élue à la mairie de Mississauga, après avoir promis d'éliminer la dette de la ville et d'y créer des emplois.

Élue mairesse de Mississauga en 1978, soit quatre ans après la création de la région de Peel, Hazel McCallion a longtemps cherché à rendre la Ville indépendante.

Photo : Archives

Nous sommes impatients de concrétiser cet héritage et de faire de Mississauga une ville indépendante à palier unique, a déclaré Mme Crombie, qui a mis en avant l’identité unique de la ville, mais aussi le bon sens financier.

Le conseil municipal a même adopté une motion le 15 février, le lendemain des funérailles de ce que l'on surnommait l’ouragan Hazel, réaffirmant la volonté d’indépendance de Mississauga.

Le même jour, Doug Ford assurait dans une conférence de presse qu’il était partisan de l’indépendance de Brampton et de Mississauga, mais il n'a pas exclu la possibilité de fusionner les municipalités.

« C'est une conversation que nous allons avoir avec les maires et la région, ainsi qu'avec notre ministre des Affaires municipales, Steve Clarke. Et ensuite, nous nous assoirons tous ensemble et prendrons cette décision. »

— Une citation de  Doug Ford, premier ministre de l'Ontario, le 15 février

De son côté, la Ville de Brampton reste indécise et dit, par communiqué, attendre de plus amples détails de la part du gouvernement. La Ville travaillera avec tous les partenaires pour déterminer la meilleure voie à suivre lorsque l’examen du modèle de gouvernance sera amorcé.

Pour l’heure, la province martèle son objectif.

Nous devons nous assurer que les municipalités sont correctement équipées pour réaliser le plan du gouvernement visant à construire 1,5 million de maisons d'ici 2031, écrit le ministère des Affaires municipales et du Logement dans une déclaration. Cela commence par la réduction du dédoublement municipal et de la bureaucratie.

Les facilitateurs provinciaux travailleront avec les gouvernements locaux pour déterminer comment nous pouvons mieux soutenir la prise de décision locale dans les régions à forte croissance de la province.

Le moment ou jamais?

Impossible pour l’instant de deviner le chemin que prendra la gouvernance dans la région de Peel.

Une chose est sûre cependant, c’est que le gouvernement Ford, qui aura le fin mot de l’histoire, est très intéressé à renforcer l'efficacité localement, assure le politologue Zachary Spicer, de l’Université de York.

Zachary Spicer.

« Il a toujours été plus logique pour la province de ne rien faire. Maintenant, je pense qu'il y a plus d'élan pour faire quelque chose », estime le professeur adjoint en politique publique et administration Zachary Spicer.

Photo : Radio-Canada

Pour lui, la province doit toutefois prendre des précautions avant d’aller de l’avant.

Toutes ces différentes réformes régionales apportent de nouvelles opportunités, mais aussi de nouveaux défis, n'est-ce pas? Donc, faire quoi que ce soit sur ce front peut créer des gains d'efficacité, mais ça peut aussi créer de nouvelles inefficacités. Il prend en exemple les économies d’échelle sur la construction des routes, qui sont plus importantes dans une région que pour une ville seule.

Et si l’Ontario a eu l’occasion plusieurs fois de dissoudre la région de Peel par le passé, il semble cette fois-ci qu'il y ait un énorme élan pour faire quelque chose, poursuit M. Spicer. La grande différence ici est qu'il semble y avoir un certain intérêt de Brampton à faire quelque chose, ce qui n'a pas nécessairement été le cas dans le passé.

Sollicitée, la région de Peel n’a pas donné suite aux demandes de Radio-Canada.

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