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Une pêche au flétan plus fructueuse dans le fjord : les chercheurs de l’UQAC fin prêts

Des sarraus sont sur des crochets.

Le laboratoire des sclérochronologie des poissons est situé à l'UQAC.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

Radio-Canada

La deuxième année du projet de pêche hivernale du flétan atlantique dans le fjord du Saguenay à des fins scientifiques a été plus prometteuse que la première. Les 11 spécimens récoltés cet hiver permettront aux scientifiques de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) d’en apprendre un peu plus sur ce poisson. L’étude débutera à la fin de cette saison et les résultats devraient être connus d’ici l'automne prochain.

L’année dernière, c’était seulement un individu qui avait été pêché. Selon le spécialiste de la pêche blanche Rémi Aubin, le cadre réglementaire entourant cette pêche était trop restrictif l'an dernier. Cette saison, des dispositifs d’allégement ont été apportés.

Les chercheurs de l’UQAC se pencheront sur un petit os situé dans l’oreille du flétan afin de mener leurs analyses. D’après les scientifiques, les données récoltées serviront à dresser un portrait de l’espèce dans les eaux du fjord et déterminer la provenance des individus.

Des otolithes dans la main d'un chercheur.

Des otolithes, de petites pierres logées dans les oreilles des poissons.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

L'otolithe, c'est le petit os que l'on retrouve dans l'oreille du poisson. Pour le poisson, ça sert à son équilibre, comme ça le poisson sait s'il est droit, sur le côté ou à l'envers, c’est donc un petit os qu'il a dans son oreille, mais pour nous, c'est rempli d'information, explique le directeur de la Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées de l’UQAC, Pascal Sirois.

Deux personnes derrière un flétan.

Ces pêcheurs étaient aux anges après avoir capturé un flétan de 18 kilogrammes à la fin janvier.

Photo : Radio-Canada / Jésica Savard

Les otolithes sont considérés comme la boîte noire des poissons.

Il se forme une couche microscopique chaque jour. Ce qui fait que quand on le regarde, après quelques années, ça forme comme les cernes d'un arbre et on voit vraiment sa croissance. Donc, on est capable de déterminer son âge et aussi la vitesse à laquelle le poisson grandit, indique le scientifique.

Il poursuit en ajoutant qu’une analyse chimique de l'otolithe permet de connaître les masses d'eau dans lesquelles le poisson a circulé.

À l'écran d'un ordinateur, une image agrandit de ce qui semble être un otolithe.

La recherche pourra se faire lors de la récupération des otolithes à la fin de la saison de pêche.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

On est capable de savoir, notamment dans le cas du flétan qui nous intéresse, ici, à Saguenay, si le poisson est passé entre le Saint-Laurent et le Saguenay ou à quel moment de sa vie il est entré dans le Saguenay et qu'il ressort vers l'estuaire du Saint-Laurent, précise-t-il.

L’équipe dédiée au projet estime que l’âge des individus observés sera de 15 ans à 25 ans. Rappelons que les poissons analysés ont une taille de 85 cm et plus. Les poissons, pour la plupart, comptent trois paires d’os dans les oreilles, seulement les plus gros sont prélevés.

Un spectromètre de masse à plasma induit, un appareil utilisé pour la détection de métaux, est employé dans l’analyse des otolithes.

spectromètre de masse à plasma induit. Une boîte vitrée.

Un spectromètre de masse à plasma induit.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

J’ai placé l’os sous stéréomicroscope. On a la chance d'avoir des caméras. On peut toujours travailler avec des logiciels comme ça où on prend la photo et c'est beaucoup plus facile par la suite de lire l'âge. Aussi, ça nous fait une banque de données où on garde et stocke toutes les images qu'on a prises, souligne la coordonnatrice du laboratoire de sclérochronologie des poissons de l’UQAC, Anne-Lise Fortin.

Anne-Lise Fortin assise en face d'un appareil ressemblant à un microscope.

La coordonnatrice du laboratoire de sclérochronologie des poissons de l’UQAC, Anne-Lise Fortin.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

Il y aurait deux hypothèses qui expliqueraient le mouvement de ce poisson de fond à ce stade-ci.

Soit qu'il rentre en très jeune âge dans le Saguenay et qu'il y réside toute sa vie ou soit qu'il va faire des mouvements chaque année entre le Saint-Laurent et le Saguenay. C'est possible, puisque le flétan est capable de tolérer de faibles profondeurs. Vous savez, la rivière Saguenay n’a que 20 mètres de profondeur [à la sortie]. Donc, les poissons doivent retourner près de la surface pour retourner au Saint-Laurent, ajoute Pascal Sirois.

Pascal Sirois sur un bateau

Pascal Sirois, titulaire de la Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) (archives).

Photo : Radio-Canada

Les pêcheurs participant au projet de recherche repartent avec la chair de leur prise. Le Musée du Fjord conserve l’estomac du poisson et les otolithes sont remis à l’équipe de l’UQAC.

D'après un reportage d'Annie-Claude Brisson

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