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L’école d’immersion ukrainien-anglais, un refuge pour les enfants qui ont vu la guerre

Veronika Molchanova, avec son enseignante, Zoya Kostetsky.

Une élève de l'École primaire R.F. Morrison, Veronika Molchanova, et son enseignante, Zoya Kostetsky, portent les couleurs du drapeau ukrainien.

Photo : Radio-Canada / Alana Cole

Radio-Canada

Alors que plus de 17 000 Ukrainiens se sont réfugiés au Manitoba depuis le début de l’invasion russe, il y a un an, les 11 écoles d’immersion ukrainien-anglais de la province accueillent davantage d’élèves qui ont parfois vécu les affres de la guerre. Portrait de la situation dans l’une d’entre elles, l’École R.F. Morrison, de la Division scolaire Seven Oaks de Winnipeg.

Pour marquer le premier anniversaire de l’attaque russe contre l’Ukraine, un groupe d’élèves de 4e et 5e année de l’École R.F. Morrison travaillent sur des lettres de soutien qui seront envoyées à des milliers de kilomètres de là, à des personnes à l'œuvre sur les lignes de front de la guerre en Ukraine.

Ces élèves figurent parmi les 1300 enfants ukrainiens qui fréquentent une école au Manitoba, selon un porte-parole provincial.

J’aime l’Ukraine et je respecte l’Ukraine, a écrit Veronika Molchanova, 11 ans, arrivée d'Ukraine avec ses parents en septembre dernier.

Veronika est inscrite dans l’une des sept classes du programme bilingue anglais-ukrainien de l’école primaire. Huit autres des 23 élèves de sa classe sont arrivés d’Ukraine au cours de la dernière année.

Bien que le programme bilingue ne soit pas nouveau, le directeur de cet établissement, Andrew Volk, indique que cette année est différente de toutes celles qu’il a connues.

 Le mois de septembre est toujours une période chargée dans les écoles, mais aucune école ni aucun programme n’est conçu pour croître de 60 % en un ou deux mois, explique-t-il.

Le directeur de l'école primaire R.F. Morrison, Andrew Volk.

Andrew Volk est le directeur de l'école primaire R.F. Morrison. Cette dernière est l'une des 11 écoles du Manitoba offrant le programme bilingue anglais-ukrainien.

Photo : Radio-Canada / Alana Cole

À la fin du mois d’août, une trentaine d’élèves récemment arrivés d’Ukraine étaient inscrits à l’école. Trois mois plus tard, ce nombre était passé à plus de 60, précise M. Volk.

Des traumatismes hérités de la guerre

Zoya Kostetsky a quitté l’Ukraine pour le Canada en 2005 et a suivi un programme bilingue ukrainien-anglais pendant son enfance. Elle enseigne maintenant en 4e et 5e année à l’École R.F. Morrison.

Elle trouve gratifiant de savoir que les élèves ont une communauté à l’école où ils peuvent établir des liens avec les autres.

Les élèves savent qu’ils ont quelqu’un à qui ils peuvent parler et s’identifier culturellement. Ils comprennent dans une certaine mesure ce qu’ils vivent, souligne Zoya Kostetsky.

Pourtant, il y a des défis à relever. Par exemple, certains élèves doivent faire face au traumatisme lié à l’expérience de la guerre.

Les exercices d’incendie, par exemple, ont [eu un effet] déclencheur pour certains élèves, au début, précise Zoya Kostetsky.

Même si elle sait que certains des nouveaux élèves apprécient le Manitoba, beaucoup veulent retourner en Ukraine.

Certains d’entre eux s’ennuient de leurs familles et de leurs animaux de compagnie. L’un de mes élèves parle toujours du chien qu’il a laissé en Ukraine et qui lui manque, mentionne Zoya Kostetsky.

Un programme étendu pour répondre aux besoins

Andrew Volk déclare que son école a élargi le programme bilingue, ajoutant une classe et plus de personnel de soutien depuis le début de l’année scolaire. À la fin du mois de novembre, l'école a manqué de place et ne pouvait plus accepter de nouveaux élèves dans le programme.

« Jusqu’en novembre, tous nos enseignants du programme bilingue avaient de un à peut-être trois ou quatre nouveaux élèves par semaine. »

— Une citation de  Andrew Volk, directeur de l'École R.F. Morrison

M. Volk explique que le personnel de son école s’est familiarisé avec la gestion des traumatismes et l’enseignement de l’anglais en tant que langue supplémentaire, pour répondre aux besoins des enfants qui se trouvent dans une situation difficile.

Selon le gouvernement du Manitoba, en date de la semaine dernière, plus de 17 200 Ukrainiens s'étaient présentés au centre d’accueil et de réception du Manitoba depuis le début de la guerre. Environ 13 200 cartes de santé provinciales leur ont été délivrées.

Avec les informations d'Alana Cole

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