L’Alliance de l’énergie de l’Est explore l’idée de construire une ligne à haute tension

Toutes les municipalités du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et les MRC de Montmagny et de L’Islet font partie de l'Alliance de l'énergie de l’Est. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Pour répondre à la demande croissante d'électricité, l'Alliance de l'énergie de l'Est ne veut plus attendre après Québec. L’organisme évoque l’idée de sortir de l’argent de sa poche pour augmenter la capacité énergétique des lignes d’Hydro-Québec existantes. L'Alliance pourrait aller de l'avant en construisant elle-même une ligne de transport pour l'énergie que produiraient ses parcs éoliens.
Des projets de centaines de millions de dollars sont actuellement en élaboration dans la filière éolienne au Québec. L’Alliance de l'énergie de l'Est songe donc à installer sa propre ligne de transport d'électrons pour profiter pleinement de ce développement.
Est-ce que si on se met ensemble, en partenariat, ça peut peut-être débouler vite ou accélérer? Je vois là seulement des avantages à parler avec les différents partenaires pour y parvenir, tout simplement
, avance le vice-président de l'Alliance de l'énergie de l’Est, Simon Deschênes.
Étant donné la présence d'un goulot d’étranglement énergétique à Rivière-du-Loup, Hydro-Québec peut difficilement supporter davantage d’énergie provenant de l'est de ce territoire.
Pour développer tous les parcs éoliens dont rêve l’Alliance, il faudrait une ligne à haute tension plus puissante.
Simon Deschênes a participé cette semaine au colloque annuel de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable à Québec. Il précise que l'idée a été entendue par plusieurs oreilles attentives.
On veut s'assurer d'aller chercher le maximum de possibilités dans ce qui va se passer dans les prochaines années, dans les différents appels d'offres
, explique-t-il.
« Le réseau électrique a été bâti à une époque, sans penser qu’il allait y avoir un développement de la filière éolienne magistral tel qu'on le vit actuellement. »
Réglementation qui pourrait changer
Selon le titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal, Pierre-Olivier Pineau, les règles actuelles ne permettent pas à l’Alliance de construire sa propre ligne haute tension.
Cependant, la conjoncture est favorable pour lancer le débat. Le spécialiste fait référence au ministre de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, qui a annoncé des consultations réglementaires pour moderniser le cadre d'Hydro-Québec et la Loi sur la Régie de l'énergie
On a, en 2023, une fenêtre d'opportunité pour, justement, amener de nouvelles idées parce qu'on sait que le gouvernement a l'intention de changer sa loi qui encadre Hydro-Québec, pour faire évoluer la réglementation
, explique le spécialiste.
« Je pense que c'est important même d'amener ces nouvelles idées parce que c'est important de montrer qu’il y a un dynamisme qui existe dans le secteur de l'électricité. »
Questionnée à ce sujet, Hydro-Québec ne considère pas la construction d'une nouvelle ligne à haute tension comme une avenue réaliste puisqu'il y a de nombreux aspects, très complexes
, dont il faut tenir compte.
La société d'État est d'avis que la croissance de la demande ainsi que l’ajout de nouvelle production nécessiteront des investissements structurants sur le réseau.
Par contre, Hydro-Québec précise qu'il ne faut pas sous-estimer l’ampleur et de la complexité d’un projet de ligne de transport, dont ses aspects financiers, techniques et de fiabilité, notamment.
Avec les informations de Jean-François Deschênes