Vers un nouveau cycle d’abondance du crabe des neiges
La majorité des crabiers des zones de l'estuaire et du nord du golfe devraient cette année obtenir une hausse de leurs quotas, selon la recommandation des scientifiques. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Après un creux de quelques années, le crabe des neiges, dont la croissance est cyclique, entame une nouvelle période de croissance dans l'estuaire et le nord du golfe.
Les relevés post-saisonniers de Pêches et Océans permettent de croire que la ressource est en reconstitution.
Ces signes sont visibles dans la plupart des zones de l’estuaire et du nord du golfe où pêchent les flottilles du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord, soit de Tadoussac jusqu’à la pointe du Labrador au nord et de Rivière-du-Loup jusqu’à la Pointe-de-la-Gaspésie au sud.
Les biologistes du ministère des Pêches et des Océans recommandent donc des augmentations de quotas dans la plupart des zones.
Ces hausses pourront dans certains cas grimper jusqu’à 30 %, dépendamment de l’état de la biomasse.
Sarah Loboda, biologiste à l’évaluation de stocks du crabe des neiges de l’estuaire et du nord du golfe à l’Institut Maurice-Lamontagne explique que malgré cette embellie de la ressource dans la plupart des zones de l’estuaire et du nord du golfe, les biologistes demeurent prudents compte tenu de l’état de la biomasse résiduelle dans certains sites.
Certaines zones de pêche prennent ainsi plus de temps que les autres à se rétablir. C’est le cas de la petite zone 12 A, au nord de la Gaspésie, où une baisse des stocks est observée depuis une dizaine d’années. On était très, très bas et là, on a un petit signe de reprise, on a de petits signes positifs, mais avant d’être très optimiste sur une vraie vague, on préfère attendre l’année prochaine.
La prudence et le statu quo seront donc de mise dans cette petite zone ainsi que dans la 12C.
Ce n’est toutefois pas le cas des zones 17, dans l’estuaire, ou des zones 16 et 16A qui rassemblent les pêcheurs de Pointe-des-Monts jusqu’à l’île d’Anticosti. Là, on est vraiment bien reparti
, commente la biologiste.
Sarah Loboda souligne que la reprise semble bien entamée dans la zone 16.On voit une belle augmentation de l’abondance, on voit qu’il y a encore beaucoup de crabe des années précédentes donc vraiment un bel équilibre.
De bons recrutements ont aussi été observés dans la zone 15, en Moyenne-Côte-Nord. Le relevé démontre que l’abondance de crabe de taille commerciale dans les relevés post-saisonniers est au-dessus de la moyenne historique, explique Mme Loboda, donc des abondances très fortes. Même s’il y avait une petite baisse de rendement au niveau de la pêche commerciale, cette abondance très élevée pendant le relevé nous a donné un signe très franc de la reprise.
Dans les zones 13 et 4, en Basse-Côte, l’eau froide ralentit la croissance des crabes qui ont tendance à être plus petits. Là, aussi toutefois, les signes de reprise ont été notés par les scientifiques. La biologiste relève par contre que la faiblesse du nombre de recrues laisse croire que la véritable croissance du stock s’effectuera au cours des prochaines années.
Dans certaines zones, la ressource de la dernière vague d’abondance est parfois épuisée, ce qui teinte les recommandations d’allocations des scientifiques. Il n’y avait plus grand-chose dans le fond par exemple, pour la 16A et la 12C. Donc des différences d’une zone à l’autre, mais en gros, on voit une reprise.
La petite 12B n’a pas été évaluée puisqu’elle est sous moratoire depuis 2022. Un plan de rétablissement sera mis en place.