Des résidents de CHSLD voyagent grâce à des casques de réalité virtuelle

Claudette Letellier a essayé le casque pour visiter la Côte-Nord virtuellement.
Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux
Les résidents de plusieurs centres d'hébergement de Chaudière-Appalaches quittent leur chambre le temps d’un instant grâce à des casques de réalité virtuelle. Ils peuvent s’évader sur la Côte-Nord ou en Gaspésie, et ultimement, cette technologie deviendra pour eux une porte sur le monde.
Ces casques disponibles depuis quelques mois dans certains CHSLD, comme à Saint-Apollinaire, ne font que des heureux.
Le paysage est très beau. C'est des fleurs puis tout ça. Nous autres, ici, c'est pas fleuri comme ça!
, lance une résidente, munie du casque. J'ai aimé ça, mais j'avais peur
, admet une femme en riant, qui venait tout juste de troquer l’hiver pour replonger dans l’été.
Et il n’y a pas que les bénéficiaires qui s'émerveillent devant ces images, parfois un peu déroutantes pour les résidents. Louis-Frédéric Lessard est conseiller en milieu de vie pour le CISSS Chaudière-Appalaches, il est épaté par les résultats.
« Des gens qui sont plutôt immobiles qui vont tenter de se lever les pieds pour ne pas toucher à l'eau ou essayer de s'avancer pour aller toucher une fleur, aller toucher un brin d'herbe. »
J'ai vu des résidents réagir tellement bien à ça! Donc, sortir un petit peu de la coquille, recommencer à bouger, à essayer de parler, à nommer des choses, à toucher, donc ça amène effectivement quelque chose de très beau pour nos résidents
, ajoute M Lessard, convaincu par les bienfaits de cette technologie.
Une expertise du Québec
Le casque, qui coûte environ 1000 $, est lié à une application développée par un organisme québécois, Super sublime, qui capte des lieux en très haute résolution et à 360 degrés.
Il permet d'offrir une immersion complète en nature.
On se dit, bon, un casque de réalité virtuelle, c'est une "bébelle", mais dans le fond, c'est une bébelle qui permet à des jeunes de s'évader dans des milieux imaginaires incroyables, croit le directeur général de Super Sublime, Jean-François Malouin. Imaginons ce que ça peut faire à des gens qui sont pognés entre quatre murs à longueur de journée.
Actuellement, l’application propose de s’échapper en nature. D’autres destinations plus internationales seront téléversées, mais pour le moment les aînés découvrent des paysages québécois.
À terme, le projet permettra de mettre en place deux casques dans l'ensemble des 29 centres d'hébergement de Chaudière-Appalaches.
Avec les informations de Philippe L'Heureux